Une cinquantaine de salariés de l'Alsace ont manifesté ce mardi matin devant les locaux du quotidien à Mulhouse, alors que se tient une réunion avec la direction. Les employés du centre d'impression attendent une prise en compte de leur contre-projet présenté par les syndicats le 20 novembre 2017.
Face au projet de fermeture de l'imprimerie du journal l'Alsace à Mulhouse, dévoilé en septembre 2017 par la direction, les syndicats ont lancé des pistes alternatives pour tenter de sauver leurs rotatives. Le 20 novembre un contre-projet est présenté, le résultat de concertation entre salariés, experts et comptables. Selon les employés, ce contre-projet devrait permettre de péréniser le centre d'impression mulhousien et de sauvegarder 70 emplois.Rendez-vous a été pris ce mardi avec Philippe Carli, le responsable du pôle presse du Crédit Mutuel, propriétaire des deux quotidiens régionaux alsaciens, l'Alsace et les DNA. Les salariés attendent maintenant que leurs propositions soient prises en compte, en espérant que leur nouveau patron revienne sur sa décision de mutualiser les moyens de productions de l'Alsace et des DNA.
Sandrine Debenath, secrétaire CE, déléguée syndicale Filpac-CGT: "Les grandes lignes de ce contre-projet c'est le maintien des 70 emplois, et ça nous tient à cœur, mais aussi, pour le pluralisme de la presse, de garder notre indépendance éditoriale, de revenir à notre cœur de métier c’est à dire la locale et la micro-locale. Pourquoi aujourd’hui on achète l’Alsace en Alsace, c'est parce que le lecteur y trouve les infos de son bassin de vie."
Mais face aux arguments des employés, Philippe Carli risque fort de tenir un langage plus pessimiste quant à l'avenir du site mulhousien: le regroupement des deux journaux, l'Alsace et les DNA, devrait générer 6 millions d'euros d'économie par an, l'objectif du Crédit Mutuel étant de ramener en 2020 le déficit de son groupe presse de 55 millions d'euros à zéro.