Le Parc zoologique et botanique de Mulhouse annonce ce lundi 4 janvier la naissance d'un nouvel ourson polaire. Après Nanuq il y a quatre ans, le petit dernier de Sesi et Vicks, le couple d'ours polaire du zoo, est né le 22 novembre 2020. Toute la famille se porte bien.
L'année commence en fanfare pour le Parc zoologique et botanique de Mulhouse. Il vient d'annoncer la naissance exceptionnelle d'un nouvel ourson polaire. Quatre ans après la naissance de Nanuq, Sesi et Vicks, le couple d’ours polaires du parc zoologique mulhousien, sont à nouveau parents. Leur petit dernier a vu le jour le 22 novembre 2020.
"Les premières semaines sont toujours très délicates", explique Brice Lefaux, le directeur du Parc zoologique et botanique de Mulhouse. Une caméra a été installée dans la tanière de maternité et filme en continu la mère et son petit. Vicks, le père, est tenu à l'écart. L'ourson n'a pour l'instant jamais été en contact avec l'homme, pas même un vétérinaire.
"Le petit ne pesait que 600 grammes à la naissance. Sa mère Sesi, 300 kilos, le tient dans sa patte sans problème," raconte Brice Lefaux, "Un ourson polaire, à sa naissance, est encore moins bien fini qu'un chiot. Ses yeux sont encore fermés, il a le poil très court. On a l'impression de voir un petit rat sur la poitrine de sa mère".
Sesi, une mère ourse polaire hors-pair
Comme elle l'aurait fait dans la nature, Sesi, sa mère, ne se nourrit plus et boit très peu. Elle vit sur ses réserves afin d'en faire en trois mois un petit de 15 kilos, capable de se montrer au grand jour. Brice Lefaux explique que Sesi est une très bonne mère : "c'est touchant de voir une telle douceur dans ce carnivore si impressionnant".
Comme elle l'avait été avec Nanuq, elle est aux petits soins avec son ourson, prenant soin de regarder où il est avant de se retourner ou de bouger. Les vétérinaires du parc, dont Benoît Quintard, ont appris beaucoup avec l'aînée de la fratrie : "On a su relier les signes annonciateurs de cette naissance, la volonté de s’isoler de la mère, l’arrêt de l’alimentation, on connaissait tout ça. Avec cette nouvelle naissance, elle confirme qu’elle s’en occupe très bien. Aujourd'hui, le petit fait déjà 2 ou 3 kilos, donc il y a toutes les chances de penser que ça va rouler. On croise les doigts!"
Le Parc, lui, fait tout pour que ce petit grandisse dans les meilleures conditions : pas de chauffage, pas de visite, aucun bruit dans les vingt mètres autour de la loge maternité. L'objectif est de faire en sorte que la mère ne délaisse pas son petit.
Un ambassadeur du réchauffement climatique
Cette naissance est la deuxième à Mulhouse en moins de 4 ans et la cinquième naissance d’ours polaire viable depuis plus de vingt ans en France. C'est une vraie fierté pour le Parc zoologique et ses équipes. "On est très satisfait d'avoir su mettre en place les bonnes conditions d'élevage, remarque Brice Lefaux, "ce n'est peut-être pas le plus grand enclos mais il est le plus naturel possible. On a acquis une expérience indéniable aux côtés de Polar Bears International, qui œuvre depuis des années à la sauvegarde de l'ours polaire".
La naissance de cet ourson polaire, qui plus est la deuxième en moins de 4 ans, est aussi un symbole fort pour le Parc qui se voit plus que jamais comme un pôle européen de conservation des espèces animales et végétales menacées. "Le capital sympathie de l’ours polaire permet de sensibiliser les publics au rôle que nous pouvons tous jouer, chacun à son échelle, dans la lutte contre le réchauffement climatique", explique le directeur du parc mulhousien.
Selon lui, "la conservation par les parcs zoologiques d’espèces menacées n’a de sens que si elle s’accompagne d’une prise de conscience de la fragilité des habitats naturels, quelle que soit l’espèce, polaire et autre, et de sa protection. Le parc zoologique du XXIe siècle joue un rôle de pont entre l’homme urbain, la nature et les dangers qui la menacent. Des événements aussi exceptionnels que la naissance d’un ours polaire donnent une dimension très concrète à un message parfois très théorique".
Du concret, il y en aura dans quelques semaines : le petit de Sesi devrait pointer le bout de son nez hors de la loge maternité lorsque sa mère l'aura décidé, sans doute d'ici à la mi-février. On saura alors si c'est un mâle ou une femelle. Quant au prénom : comme pour Nanuq, ce sera au grand public de le choisir.