Figure emblématique du street art new yorkais des années 80, Kool Koor est de passage à Mulhouse le temps de réaliser une fresque. Une petite semaine pour peindre un mur de 11 mètres sur 5 dédié aux artistes urbains du monde entier. La fresque restera visible pendant un mois.
Avec un peu de chance vous l'avez peut-être aperçu à Mulhouse, bombe à la main, face au M.U.R, Rue de la Moselle. Charles Hargrove, alias Kool Koor de son nom de graffeur, est de passage dans la cité du Bollwerk. Le temps de réaliser sur cette portion du mur, comme chaque artiste avant lui depuis 5 ans, une oeuvre picturale. Une oeuvre éphémère puisque elle sera recouverte dans un mois par une nouvelle fresque d'un autre artiste.
Cet artiste d'origine new-yorkaise, établi en Belgique, a fait ses classes sur les murs du Bronx dès la fin des années 70. Si le graffiti est aujourd'hui un art à part entière c'est en grande partie grâce à lui.
Trente ans plus tard Kool Koor manie toujours la bombe, le feutre et même la brosse le temps d'une toile. Ses oeuvres sont connues et exposées dans le monde entier, au Metropolitan Museum de New-York, The Groninger Museum aux Pays-Bas et le BAM en Belgique notamment.
"Ma peinture, bien qu'abstraite, est intimement liée à son environnement"
"Je me suis baladé dans Mulhouse en recueillant des informations historiques sur les bâtiments, puis j'ai vu plein de fresques murales réalisées par divers artistes. Ici sur ce mur chacun est libre d'y voir ce qu'il veut mais sans l'imaginer à l'avance j'y ai vu une lettre puis d'autres lettres et finalement j'ai écrit le mot "Mulhouse" si on regarde bien", nous explique Kool Koor.
"Mon travail, à la base, architectural et calligraphique, évolue vers le mouvement pur".
"Ma peinture est calligraphique dans le sens du mouvement et la recherche de la perfection, jamais atteinte, donc c'est une répétition. Dans mes anciennes oeuvres j'ai peint des villes futuristes, utopiques avec ce mouvement. C'est resté dans mon travail à la différence que j'ai dégagé les formes cosmiques pour garder uniquement ces mouvements"
Toute en ondulation, et en couleurs vives, les formes semblent vivre leur propre vie.
"Avant de commencer je vide toutes mes pensées pour une inspiration spontanée, sans image, sans lecture prédéfinie. C'est un peu comme une écriture automatique. Ces mouvements je les répète depuis une trentaine d'années donc, même les yeux fermés, je peux faire ces gestes qui font ma peinture."
Vernissage en présence de Kool Koor samedi 26 mai à 18h30, au pied du mur, rue de la Moselle, Mulhouse.