C'est un mouvement au long cours qui vient de prendre fin. Un protocole de sortie de grève a été signé entre la direction du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA) et l'intersyndicale le mercredi 16 décembre.
En avril 2019, les urgences mulhousiennes du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA) sont au bord de l'asphyxie. Manque de moyens matériels et surtout manque criant de personnel, à l'appel de l'intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO et UNSA, les urgences se mettent en grève. Le personnel ne sait pas encore que ce mouvement va durer plus d'un an et demi.
Il prendra fin finalement le 1er janvier 2021. Un protocole de sortie de grève a en effet été signé le 16 décembre entre les organisations syndicales et la direction de l'hôpital. "C'est long, très long, presque 20 mois souffle, Mauricette Kiefer, la porte-parole des non-soignants de l'hôpital. Nous avons mené tout un tas d'actions, notamment la grande manif du 18 juin dernier. Parce qu'évidemment, on ne peut pas vraiment faire grève dans un service d'urgence. En tout cas, nous avons vécu un mouvement fort et solidaire, rejoint par le personnel d'Altkirch par exemple et puis il faut bien reconnaître que nous avons été entendus par notre direction".
Des travaux de réhabilitation des locaux
Dans un communiqué, ladite direction précise d'ailleurs les modalités de cette sortie de crise. "Entre août et novembre 2019, des infirmiers, aides-soignants, brancardiers, agents d’accueil et agents de régulation médicale (ARM) ont été recrutés pour renforcer les équipes des services d’accueil des urgences (SAU) de Mulhouse et Saint-Louis. Ces embauches représentent 23,9 équivalents temps plein pour un coût de 1,1 millions d'euros. Une campagne massive d’intégration dans la fonction publique a eu lieu à l’été 2019 pour les infirmiers et les aides-soignants. Des concours ont également permis d’intégrer 4 ARM en 2019 et 3 ARM en 2020."
Le personnel avait également des revendications matérielles qui ont été entendues. "Les équipements logistiques, hôteliers et biomédicaux ont été renouvelés en 2019 et 2020 pour un montant total de 350 000 €. Afin d’améliorer l’accueil des patients et le cadre de travail aux urgences, des travaux de réhabilitation des locaux seront entrepris, en 2021, à l’hôpital Emile Muller, avec l’appui financier de l’Agence régionale de santé. Cette réhabilitation sera suivie d’une restructuration du service des urgences à l’horizon 2024-2025. Une étude de faisabilité est en cours."
Un centre de soins non programmés
Enfin, l'une des principales revendications était de pouvoir désengorger les urgences. La direction annonce la mise en place d'un centre de soins non programmés porté par la médecine de ville qui doit ouvrir ses portes en 2021, à proximité immédiate du service d’accueil des urgences, et permettre ainsi de réorienter une partie de l’activité de soins non programmés.
"On est évidemment satisfaits, reconnaît Jean-Marc Kelai, secrétaire de la section CFDT au GHRMSA. Tout n'est pas rose, nous resterons vigilants, mais nous avons obtenu pas mal de choses que nous demandions, notamment le centre de soins non programmés et en terme d'effectifs aussi." Même si d'après Mauricette Kiefer, il manque encore une dizaine de postes de médecins. "Nous resterons attentifs en effet, nous voulons aller au bout de notre action".
Vigilants au point de programmer déjà des réunions de suivi, deux fois par an. Et plus si nécessaire.