Vincent Grobelny, 40 ans, est le nouveau champion du monde de pole dance. Originaire de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, il pratique ce sport depuis 2014. Pour lui, plus qu'un métier, cette discipline est une passion.
Le virtuose avait réalisé une performance remarquée en mars 2023, dans une paroisse de Strasbourg. Depuis le 10 décembre, Vincent Grobelny est désormais auréolé d'un titre de champion du monde de pole dance. Après une épreuve d'environ quatre minutes, où il devait enchaîner des figures, une chorégraphie au sol, le tout entre deux barres.
L'artiste de 40 ans, "en couple, et sans enfants", il n'en dira pas plus, vit à Mulhouse (Haut-Rhin). Au départ, il ne se destinait pas à la pole dance. Ses premières années professionnelles, il les a passées dans le domaine de l'éducation.
Ce n'est que quelque temps plus tard qu'il s'oriente vers ce sport. Une discipline sportive et importante pour son métier. La pole dance, il en fait à haute dose, mais aussi en compétition, en France et au niveau international. Portrait d'un danseur à la victoire modeste.
L'art de la régularité et de la rigueur
Quelques jours après son retour des championnats du monde organisés à Barcelone (Espagne), Vincent Grobelny est encore ému. "Je suis très, très content. J'ai du mal à réaliser, et en même temps, il y a une satisfaction, après beaucoup d'heures de travail et d'engagement", confie-t-il. Une consécration, après un long parcours : "En avril, il y avait d'abord les demi-finales du championnat de France, à Nancy. Deux mois après, c'était la finale du championnat de France, à Paris. Les trois premiers sont qualifiés pour le championnat du monde."
Ce qui fut son cas. Avant d'en arriver là, le quarantenaire a confié s'entraîner régulièrement. Des figures imposées pour les compétitions, mais aussi pour son métier : "Je suis intermittent du spectacle, et je m'entraîne cinq à six fois par semaine. Il y a la pole dance, mais aussi le tissu aérien et le cerceau, comme je suis artiste de cirque." La pole dance, il y a consacré "au moins trois heures par jour". Qu'il s'agisse de faire des assouplissements, du renforcement musculaire, mais aussi d'apprendre les figures et les nouveaux enchaînements.
Plusieurs raisons l'attirent dans cette danse, qu'il a testée pour la première fois en 2014. "Côté sportif, elle permet d'avoir plus de force, plus de souplesse, mais aussi de repousser ses limites. Cela vient de la gymnastique, que j'ai pratiquée pendant une vingtaine d'années : je retrouve l'aspect acrobatique, mais moins codifié. Sur le côté discipline artistique, la personnalité ressort davantage dans la pole dance. C'est une manière de s'exprimer, de raconter ce qu'on a envie, qui permet une liberté de mouvement", se justifie Vincent Grobelny.
Une découverte assez récente
Pour savoir d'où vient l'attrait de Vincent Grobelny pour la pole dance, il faut remonter à 2014. À cette époque, il venait de passer et de réussir le concours de professeur des écoles. Une fonction qu'il a exercée "jusqu'en 2020". Dans cet intervalle, il donne aussi des cours de pole dance et fait la rencontre d'une artiste, Sophie Mosser. "Elle m'a parlé de son parcours et de ses projets, et elle faisait du pole dance. Sophie m'a proposé de participer à un spectacle, ce qui a abouti à la création de la compagnie les Aéronotes, en 2019", se souvient-il.
Vincent cumule alors ses fonctions de "professeur des écoles", en même temps que son attrait pour la pole dance grandit. Sans oublier qu'il fait du cerceau et du tissu aérien, dès 2016. Au final, il finit par se consacrer pleinement au pole dance, dès 2020 : "Je me suis mis en disponibilité de l'Éducation nationale, et je suis devenu intermittent du spectacle. Comme je n'ai pas repris mon activité de professeur des écoles, j'ai finalement quitté l'Éducation nationale en 2022."
Dès lors, Vincent revient donc dans le milieu du sport. Comme avant de devenir professeur : "J'avais été lycéen à Mulhouse, puis j'ai fait un master en histoire. Les trois premières années en Alsace, puis les deux suivantes à Chambéry, en Savoie. J'ai eu mon master d'histoire en 2007, puis je ne trouvais pas de travail. J'ai donc été éducateur sportif, pendant six ans. Et pendant une vingtaine d'années, de 1992 à 2010, je faisais déjà de la gymnastique."
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Des métiers ou des passions au contact du public, qu'il tient à conserver. Le 20 décembre, il se produira d'ailleurs dans un spectacle "pour les tout-petits à partir de 18 mois". Cette fois, "pas de pole dance et pas forcément d'acrobaties, mais plutôt raconter des contes de Noël un peu mis en scène". Pour le voir à l'œuvre, rendez-vous dès 17 heures, au marché de Noël OFF à Strasbourg (Bas-Rhin), place Grimmeissen.