Des menaces de mort envoyées au pasteur d'une église de Strasbourg après un spectacle de pole dance

Deux lettres contenant des menaces de mort ont été retrouvées le samedi 1er avril sous la porte d'entrée de l'église Saint-Guillaume. Elles étaient adressées au pasteur Daniel Boessenbacher, quelques jours après l'organisation de deux spectacles de pole dance dans l'édifice.

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Deux lettres contenant des menaces de mort ont été adressées à l'église Saint-Guillaume à Strasbourg. Retrouvés par une femme en service civique et une conseillère presbytérale, le samedi 1er avril au petit matin, les courriers incriminent la paroisse et le pasteur Daniel Boessenbacher suite à deux soirées de pole dance organisées dans l'édifice les 29 et 30 mars

En tout, deux pages et un courrier dans une enveloppe font état d'insultes aux nombreuses fautes d'orthographe et d'appels à tuer des membres de la paroisse. "Sur l'enveloppe, il y avait marqué que c'était un don pour la semaine sainte, précise le pasteur, mais il s'agissait finalement d'un courrier imprimé". 

Sur les deux feuilles à carreaux, en lettres rouges, il est écrit : "Pas la danse pas de la musique connards", puis "décapiter les paroissiens [...] idiots, c'est pas une église c'est un cabaret des connard. A mort". Dans le courrier imprimé, on peut y lire : "ce blasphémateur disant qu'il est un pasteur il faut qu'on lui coupe sa tête [...]", puis en lettres capitales : "attends-toi je te fais danser dans ton tombeau". 

Une plainte déposée par le pasteur 

Alors qu'il passait devant l'église le samedi matin, le pasteur prend connaissance des lettres. "J’étais en colère. Je sais qu’il y a des intégristes, mais j’ai du mal à comprendre comment on peut citer le Christ et vouloir couper des têtes. Je n’ai jamais vu ça dans les Évangiles", déplore Daniel Boessenbacher. 

Il décide de porter plainte, le 3 avril, au commissariat de Strasbourg. "Alors que je me rendais à la police, plusieurs flyers des soirées de pole dance ont été glissés sous la porte de l'église. En lettres rouges, il était écrit 'A MORT'", se rappelle-t-il. 

Malgré les craintes d'autres menaces, le pasteur ne veut pas céder à la peur. "L’église chez les protestants n’est pas sacralisée, c’est un lieu de vie. Je ne vais pas arrêter tous les événements que nous organisons et qui plaisent. J'ai reçu plusieurs messages de soutien", indique-t-il. 

Une église qui se veut progressiste

Depuis plusieurs années, l'édifice protestant veut vivre dans l'air du temps. Plusieurs évènements, pour le moins surprenant dans une église, y sont organisés, tels que la projection du film l'Exorciste ou encore un Escape Game. 

En 2016, l'antenne LGBTQ+ de la paroisse devient une commission à part entière. "Nous avons même une théologienne transgenre qui est venue prendre la parole. Ce qui est important, c'est l’accueil dans toutes les directions, c'est le principe même de notre croyance", confie le pasteur strasbourgeois. 

L’Eglise doit s’ouvrir si elle ne veut pas mourir

Daniel Boessenbacher, pasteur à l'église Saint-Guillaume de Strasbourg

Suite au travail engagé par la paroisse, Daniel Boessenbacher veut continuer sur cette voie d'ouverture d'esprit et d'acceptation de l'autre. "L’Église doit s’ouvrir si elle ne veut pas mourir", ajoute-t-il. Pour celles et ceux qui auraient manqué les événements précédents, un concert de quintet de cuivres et orgue est organisé le 15 avril à 20h30. 

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