Des travaux sont en cours sur l'ancien canal du Rhône au Rhin pour le rouvrir à la navigation touristique dans quelques années. Objectifs : développer l'activité économique et le tourisme fluvial. La première étape consiste à rénover douze écluses.
Les travaux ont commencé début septembre 2024, sur l'ancien canal du Rhône au Rhin, entre Artzenheim et Friesenheim (cf. carte ci-dessous). La première étape, c'est la rénovation de douze écluses sur 25 km. Jeudi 5 septembre, c'est au tour des portes de l'écluse 66 à Marckolsheim.
Elles sont enlevées à l'aide d'une grue par la société Rouby. "Vu que ce sont des portes qui ont été faites chez nous, elles vont juste être rénovées", précise Simon Jacquel, chef d'équipe. "Elles seront décapées et repeintes, puis rééquipées avec tous les accessoires, modernisées et automatisées. Les péniches et les plaisanciers pourront simplement tirer sur une manette, et l'écluse lancera un cycle automatiquement pour monter ou descendre le canal."
L'objectif, c'est, dans quelques années, de rouvrir le canal à la navigation touristique. Plus de bateaux, pour plus d'activité économique.
La navigation a cessé sur ce canal dans les années 1960. Aujourd'hui, la région Grand Est est propriétaire des terrains et souhaite relancer le tourisme de plaisance. Ce projet devrait coûter 46 millions d'euros.
"L'idée, c'est de mettre en relation l'agglomération de Strasbourg avec l'agglomération de Colmar", explique Frédéric Pfliegersdoerffer, maire de Marckolsheim et conseiller régional délégué à l'Eau pour la région Grand Est.
"Et il s'agit aussi de promouvoir un tourisme doux dont on nous dit que les retours sur les territoires sont plus que satisfaisants." Le tourisme pourrait ici générer 6 à 8 millions d'euros par an, avec notamment la location de bateaux, les nuits d'hébergements, la restauration.
Des associations écologistes s'inquiètent des conséquences du projet sur la biodiversité. Le militant associatif Francis Guth expliquait à nos confrères de Franceinfo le 30 août craindre une imperméabilisation des berges, qui menace les zones humides à proximité. "On souhaite que le canal reste dans cet état, qu'on peut appeler sauvage, renaturé. Et les arbres couchés sur l'eau offrent de l'ombre et permettent de la rafraîchir. Les poissons souffrent quand l'eau chauffe."
Le chantier s'engage à préserver les milieux naturels, prévoyant l'apport de 30 millions de m3 d'eau. Après les écluses, la prochaine étape sera de consolider et de rénover les digues. La fin des travaux est prévue en 2029.