Pour s’installer à Ensisheim, une entreprise allemande attend le résultat de la présidentielle

Intervenants : Gilbert Vonau Vice-pdt (SE) de la Communauté de Communes du Centre Haut-Rhin // Andrea Didelot Conseiller régional (FN) //

« Pas de sortie de l’euro ». C’est la condition que pose une entreprise allemande pour s’installer à Ensisheim et créer 300 emplois. Elle attend donc le résultat de l’élection présidentielle, où Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon laissent planer cette option.

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A Ensisheim, dans le nouveau parc d’activité de la plaine d’Alsace, un groupe allemand de vente en ligne de pièces automobiles a choisi d'installer un hangar de 100 000 m2. L'equipementier ne veut pas se faire connaitre, pour l'instant, il s'agit d'un groupe coté en bourse.

L'investissement promet 80 millions d'euros et 300 emplois. Un site choisi pour des raisons stratégiques.

« Nous étions en concurrence avec quatre pays européens, Ensisheim est bien placé sur l’axe autoroutier,  le point où nous nous sommes démarqués c’est la facilité d'accès depuis l'A35 », explique Gilbert Vonau, vice-président de la communauté de communes du Centre Haut-Rhin.

Problème, le groupe allemand ne s'implante à Ensisheim qu'à une condition : que le prochain Président de la République française n'annonce pas une sortie du pays de la zone euro d'ici le 31 décembre. Or, deux candidats soutiennent une sortie de l'Europe, Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Le Front National, placé dans les sondages en tête au premier tour, semble particulièrement inquiéter les investisseurs allemands.

« Ce n’est pas à une entreprise et d’autant plus une entreprise étrangère de faire du chantage aux Alsaciens et aux Français qui doivent décider souverainement de quels candidats ils veulent pour présider la République pendant 5 ans. Je crois que les Alsaciens n’apprécient que très peu de se faire prendre en otage par une entreprise étrangère », s’indigne Andrea Didelot, conseiller régional FN, secrétaire départemental adjoint.

Bien qu'unique en son genre, cette clause suspensive n'a pas choqué les élus. Bien au contraire : « Pour moi ce n’est pas un problème et je le comprends parfaitement, justifie Gilbert Vonau. Si les camions qui viennent d’Ensisheim doivent s’arrêter parce qu’on a remis des barrières ou des changements de monnaie en place, ça paraît difficile. »

Les élus locaux veulent rester sereins pour les 300 emplois en jeu. Ce projet d'implantation ne se concrétiserait pas avant l'année prochaine. Si tout va bien.

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