Depuis le 21 août, il n'y a plus de trains express régionaux entre Mulhouse et Müllheim. À la place, des cars de substitution transportent les voyageurs. Cette ligne du Grand Est a pourtant été rénovée, en 2012. Cette situation exaspère les habitués, car cela entraîne notamment un allongement de leur temps de trajet.
À l'heure où un nouveau matériel TER est mis en circulation, entre la France et l'Allemagne, la nouvelle fait tâche. Les usagers qui voyagent quotidiennement sur le trajet entre Mulhouse (Haut-Rhin) et Müllheim (Allemagne) n'ont plus de train. Depuis près de trois semaines, des cars privés sont déployés en remplacement.
Seules solutions, aux côtés de ces cars, pour continuer à relier ces deux villes : le train en passant par Bâle (Suisse) ou le covoiturage. Des alternatives qui ne plaisent pas du tout aux passagers, surpris de ce changement qui reste incompris.
Colère et incompréhension des usagers
"J'ai pris un billet : j'ai cru que c'était un tram, mais en fait, c'était un bus. Alors, j'ai eu un certain problème pour trouver l'arrêt de bus", déplore un Allemand au micro France 3 Alsace de Louis Belin. Quand ce n'est pas le point d'arrêt qui est introuvable, c'est le temps de trajet qui inquiète les habitués de la ligne. C'est le cas de ce travailleur : "On arrive toujours en retard au travail. Moi, ça fait maintenant trois fois que j'arrive en retard. Hier, l'employeur m'a averti de ne pas arriver en retard, la prochaine fois."
Du côté des collectifs d'usagers, on s'offusque aussi de cette décision. "C'est presque quelque chose d'inouï que l'on ouvre une ligne à grands frais, puisqu'elle a été tout à fait modernisée, et qu'en même temps, au bout d'un certain temps, après beaucoup d'hésitations, on se retrouve à fermer cette ligne sans s'occuper de rien", s'indigne Pierre Bombois, de l'association des usagers des transports Sud Alsace. La question se pose en effet, d'autant que la ligne a subi une rénovation complète, d'un montant de 30 millions d'euros. Elle a rouvert en 2012, après plusieurs années de travaux.
Autre point qui fâche : il n'y a plus de liaison ferrée, mais les prix restent les mêmes. Ils sont passés de 118 à 155 euros, en ce qui concerne l'abonnement mensuel. L'aller-retour (NDLR : jusqu'à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, le terminus de la ligne), quant à lui, revient désormais à 15 euros.
Un manque de moyens selon la SNCF
La SNCF explique ces perturbations par un manque de "matériels adaptés et de personnels qualifiés, pour conduire en Allemagne". Pas suffisant pour convaincre les élus de la région Grand Est. Ils réclament des compensations, au vu du service non conforme.
"À court terme, il y a une solution qui doit s'imposer : le remboursement à hauteur de 50% des titres pour les abonnés mensuels de cette ligne. Cela relève de la responsabilité de la SNCF, à la fois d'informer et ensuite avec la région Grand Est, de prendre des mesures pour dédommager les usagers qui sont aujourd'hui lésés", réclame Loïc Minery, conseiller municipal (Europe Ecologie-Les Verts) de Mulhouse.
Pour l'heure, le problème n'en finit pas de prendre de l'ampleur. Le sujet devrait être abordé fin septembre, lors d'une rencontre entre les usagers, la région Grand Est et la SNCF.