Faute de moyens pour le rénover, la mairie a décidé de fermer le Café du Soleil à Retzwiller, bâtisse du XIXe qui n’est plus en activité depuis 2004. Mais certains habitants s’y opposent et bloquent le chantier de démolition.
« Le Café du Soleil veut rayonner », affiche une banderole sur maison à colombages au crépi gris et abîmé, datant XIXe siècle. Nous sommes dans la commune de Retzwiller, au Sud de l’Alsace.
Reportage : Sabine Pfeiffer Schiffer et Arnaud Rapp
La réhabilitation au prix fort
Fermé depuis le 31 décembre 2004, le Café du Soleil a été vendu à la commune en 2010. En mai dernier, la municipalité votait sa démolition : le réhabiliter aurait coûté au moins 400 000 € à la commune. A l'époque, personne ne s'oppose à la décision du conseil municipal.Mais aujourd’hui, certains habitants refusent la destruction du bâtiment, seul café de la ville. Deux associations, l’Association pour la sauvegarde de la maison alsacienne (ASMA) et Paysages d’Alsace demandent au maire de revoir sa position.
"Un bâtiment sans utilité propre"
"Je me vois mal demander à mes concitoyens de payer plus d'impôts pour réhabiliter un bâtiment sans utilité propre. C'est un ancien café, mais les cafés dans la région tous ont fermé les uns après les autres. Dans les cafés, les lieux conviviaux, on y va très peu", explique le maire de Retzwiller, Gérard Chatonnier.Le projet est de transformer la grange attenante en local des pompiers et en atelier municipal. Et de créer un parking à l'emplacement de l'ancien café.
Une mémoire du village
Devant l’ancien café, des véhicules bloquent l’accès au chantier de démolition qui doit débuter. Parmi les opposants, il y a quelques recalés des dernières élections municipales. Certains trop jeunes pour avoir pu fréquenter le bistrot, mais il leur reste en mémoire : "Il y a eu des moments importants, au niveau des associations, armistices, pompiers, il y a eu un sursaut de souvenirs", se rappelle un habitant.Deux autres maisons de Retzwiller, dont l’une datait de XVIème siècle, ont connu récemment un sort identique à celui qui attend le Café du soleil, souligne France Bleu Alsace.
