Durant les premiers mois du conflit, les soldats sont enterrés soit dans des tombes provisoires, près de l’endroit où ils sont tombés, soit dans des carrés militaires, spécialement aménagés au sein des cimetières communaux.
Ces sépultures provisoires et leur dispersion posent cependant le problème de la gestion des tombes sur le long terme. En effet, les tombes provisoires établies près de la ligne de front disparaissent du paysage, car le terrain est considérablement chamboulé par les tirs d’artillerie. Les carrés militaires dans les cimetières communaux deviennent quant à eux insuffisants pour accueillir tous les soldats décédés.
A partir de 1916, les Allemands organisent alors un véritable service des sépultures militaires, qui aménage des nécropoles de secteur dans les endroits les moins exposés du front (Chaume de Lusse, Petite Chaume, dans le secteur du Violu). La plus grande d’entre elles est celle de Montgoutte, surplombée d’une croix monumentale de 12 mètres de hauteur.
Le service des sépultures dispose d’un photographe attitré, qui prend des clichés des tombes et les envoie aux familles qui en font la demande. L’objectif est de montrer par la photo que les tombes sont entretenues, que hommage a été rendu aux soldats défunts. Il s’agit également de limiter au maximum les demandes massives de rapatriement des corps, qui auraient un effet désastreux sur le moral pour les familles et les villages allemands.
C’est la raison pour laquelle on retrouve beaucoup d’images de sépultures dans les photos ou cartes postales, tirées à grande échelle. Sur certaines photos, on retrouve parfois le même soldat ou le même officier, en train de se recueillir devant une tombe !
Le cimetière de Montgoutte est aménagé dès 1916. Situé près de Sainte-Marie et réalisé par des travailleurs civils et des prisonniers de guerre roumains, il a pour vocation à devenir LE lieu du souvenir. Tout est fait pour marquer le visiteur : mur d’enceinte, portail en fer forgé, croix monumentale… Ce caractère solennel transparait dans la photographie. Sont enterrés là 1000 soldats allemands : 671 en tombes individuelles, 365 en sépultures collectives suite au regroupement après-guerre de tous les cimetières environnants en ce lieu.
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