Tour de France 2023 : au cœur du virage Pinot pour une journée historique, "on lui doit bien ça"

Ce samedi 22 juillet 2023, l’avant-dernière étape du Tour de France reliait Belfort au Markstein, dans le massif des Vosges. La dernière étape de montagne sur le Tour de Thibaut Pinot, héros d’un jour, qui a réuni des centaines de supporters dans une ambiance assourdissante.

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Il y a des journées que des supporters n’oublieront jamais. Les fans de Thibaut Pinot peuvent cocher ce 22 juillet 2023 et dire « J’y étais ». Ils étaient là, dans le Petit Ballon, pour saluer une dernière fois leur idole, pour son dernier Tour.

Après cette journée, les Vosges n’auront plus à rougir devant les Alpes et les Pyrénées. Car le Petit Ballon avait des allures d’Alpe d’Huez avec son Virage Pinot, qui a vu le jour grâce à Twitter et à sa magie. La Fédération Française de la Lose (FFL), le Collectif Ultras Pinot (CUP) et Parionsport se sont unis pour offrir au coureur de la Groupama-FDJ un dernier tour de piste mémorable.

Des semaines que l’organisation se peaufinait, entre coups de fil, échanges sur Twitter et concours. Les jours qui ont précédé, la hype grimpait. Avec comme résultat une journée inoubliable qui commence dès l’aube. Peu après 7h, un bus en provenance de Paris grimpe le col. À son bord, une véritable armée d’ultras. La comparaison avec le football est toute naturelle.

D’autres lurons sont arrivés la veille pour camper sur le bord de la route. Certains viennent de Brest, de Montpellier, de Montauban pour la même chose : se retrouver et chanter pour « Tibopino ». L’idole de toute une génération, celle qui n’a pas connu de victoire française à Roland-Garros ni sur le Tour de France. La dernière fois qu’elle y a cru, c’était en 2019, avec Pinot. Une lésion musculaire à la cuisse gauche en aura décidé autrement.

Depuis, le coureur de 33 ans a rejoint ces perdants magnifiques que les Français aiment tant. Jamais Pinot ne gagnera le Tour, ses supporters le savent. Mais dans cette ère où de l’ultra-optimisation, du cyclisme qui se starifie, un homme se distingue et il s’appelle Thibaut. Le natif de Lure, qui ne sent jamais aussi épanoui qu’avec ses biquettes, fascine.

Dès 9h du matin, le virage prend forme. Les chants aussi. Tout le monde a révisé et entonne les hommages à Pinot. Derrière son mégaphone, le capo Pierre s’égosille. « On lui doit bien ça, avec toutes les émotions qu’il nous a procurées », glisse-t-il tout sourire. Les Hollandais, Belges et Danois qui avaient garé leur camping-car depuis trois jours ne font pas le poids, pour une fois.

Après deux heures à chauffer le virage, un cortège se forme, encore une fois comme les footeux. Ils sont 300 à grimper le Petit Ballon et ne demandent qu’à faire grossir le virage, transformé en tribune. Un clin d’œil tout trouvé à la star du jour, habitué du Parc des Princes. « On a créé des émotions dingues tous les deux en tribunes. Alors c’était une évidence d’être là aujourd’hui pour Thibaut. C’est un mec à qui je tiens », témoigne le double champion de France Arthur Vichot, son supporter numéro un.

Après une matinée à encourager les cyclistes amateurs qui grimpent le col de première catégorie, une grosse partie de la troupe s’accorde un moment de répit pour un repas typique à la ferme auberge Buchwald, le QG d’un jour. À l’heure du café, les chants reprennent. Vite, la caravane arrive.

Il est 14h30 et la température monte de plusieurs degrés. Dans les deux sens. Le soleil tape sur la route. Le réseau est catastrophique. La course a débuté depuis une heure mais impossible de savoir où se trouve Thibaut. Quand tout d’un coup : « Thibaut a attaqué ! Il est seul devant ! ». En délire, la foule attend son héros. Une attente qui paraît interminable. Jusqu’à 16h23, quand le scénario de rêve arrive.

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L'instant que tout le monde a attendu, le passage de Pinot, seul dans son virage. ©Flavien Gagnepain / France Télévisions

Seul en tête, Thibaut Pinot fend une foule particulièrement disciplinée malgré l’engouement. Les décibels explosent et tout le monde commence à y croire : « Et s’il allait au bout devant ? ». La suite de l’étape est suivie à quelques dizaines de mètres de là. Une marée humaine rejoint la ferme-auberge pour scruter la seule télévision du coin. Elle assiste à la victoire de Pogacar, applaudi par les Français. « Tout sauf Vingegaard !», hurle une supportrice. Dans la salle pleine à craquer, le passage sur la ligne de Pinot est applaudi, couverts de chants « Merci Thibaut, merci Thibaut, merci ! ».

Il est 18h et les Vosges retrouvent peu à peu leur calme habituel. La tornade du Virage Pinot est passée et laisse derrière elle quelques yeux rouges. Et ils ne sont pas dus qu’aux fumigènes. « Le voir passer en tête, c’était le scénario rêvé. Le reste, c’est accessoire », résume Humbert, du Collectif Ultras Pinot. Avant de reprendre le bus pour Paris, on se serre dans les bras, on débriefe, on parle vélo. Ca y est, Thibaut et le Tour, c’est fini.

Revivez cette journée historique dans notre thread Twitter dédié au Virage Pinot.

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