D'ici la fin de l'année 2020, Sarah Bernhard, éleveuse de chèvres de Lorraine à Pierrefaites en Haute-Marne pourra vendre ses savons faits maison à base de lait de son troupeau et de plantes cultivées dans sa ferme.
Son atelier de savonnerie n'est autre qu'une pièce de sa maison, une grande bâtisse rustique perdue au milieu des bois et collines de la commune de Pierrefaites, en Haute-Marne, loin des autres habitations. À l'extérieur, les chèvres donnent de la voix, en tout, elles sont une trentaine, dont dix-sept en gestation ou jeunes mamans. Sarah Bernhard n'aurait pas imaginé se retrouver à la tête d'un troupeau lorsqu'elle a adopté ses deux premières chèvres, il y a 11 ans.
Un coup de foudre pour cette race
"J'ai toujours rêvé d'avoir des chèvres, avec mon mari nous avons donc décidé d'en adopter deux en 2009, pour entretenir naturellement notre terrain. On m'avait souvent répété à l'époque que l'on passe vite de deux à trente à l'époque. À l'époque, je ne pensais pas ça possible", explique Sarah Bernhard sourire aux lèvres. "J'ai regardé beaucoup de photos d'espèces de chèvres avant de tomber sur la chèvre de Lorraine. Le coup de cœur a été immédiat ! " Confie l'éleveuse."J'ai aimé leur couleur, leur robe grise noire et blanche, le fait qu'elles soient toutes différentes. Et lorsque je me suis renseignée sur leur caractère, j'ai découvert qu'elles s'adaptaient à tous les terrains, se nourrissaient de beaucoup de mauvaises herbes différentes. Il y a 11 ans, nous n'avions pas encore acheté la ferme avec mon mari donc ne savions pas ce que nous allions trouver comme terrain, cette capacité d'adaptation était donc essentielle pour nous. Sans parler de leur caractère ! Ce sont des chèvres très affectueuses, curieuses et câlines, si elles apprécient vos caresses, elles remueront la queue comme un chien. Ce sont des animaux très expressifs", rajoute Sarah.
Autrefois formatrice en gestion d'entreprise, Sarah Bernard est désormais éleveuse à plein temps. Pendant 15 ans, elle a produit des savons pour sa consommation personnelle, aujourd'hui elle en fabrique en plus grande quantité pour les mettre à la vente et "valoriser le lait de ses chèvres autrement qu'en faisant du fromage." Le lait de chèvre serait très efficace pour réguler le sébum et les imperfections des peaux à problème du fait des lactates qu'il contient. Couplé avec d'autres actifs naturels comme des eaux florales et des huiles essentielles, ils permettraient d'être adaptés à plusieurs types de peau : "nous produisons les actifs floraux que nous rajoutons à nos savons, ils sont donc 100 % hauts-marnais et 100 % bio."
L'éleveuse a développé seize formules de savon, dont certaines sont testées et approuvées par ses amies. Pour le moment, toutes n'ont pas encore été validées par les organismes en vigueur permettant leur fabrication et leur vente en gros, mais, Sarah a bon espoir de pouvoir les proposer à la vente d'ici la fin de l'année 2020.
Cerise sur le gâteau pour la productrice, le vendredi 28 février dernier à l’occasion du salon de l’agriculture, elle s'est vu remettre le premier prix national pour l’agrobiodiversité animale pour ce projet : "c'est une vraie reconnaissance de notre travail qui fait du bien et nous donne même des idées pour étendre la gamme de cosmétiques. Le lait de nos chèvres pourrait très bien servir à créer des baumes ou des laits pour le corps. Les essences que nous mettons dedans et le dosage du lait permettant d'apporter des éléments nécessaires au soin de la peau sans sentir le fromage de chèvre."