Vendeuse de savon de Marseille au centre de Reims, Cécile voit l'intérêt de sa clientèle grandir au fur et à mesure de la progression de l'épidémie de covid-19. La pénurie de gel hydro-alcoolique est aussi un facteur de vente pour elle.
Sa boutique de savons de Marseille a ouvert en avril 2018 dans le centre de Reims, au milieu des passages couverts. Et avec l'épidémie de covid-19 qui se propage en France, en ce mois de mars 2020, Cécile Poncinet aurait de quoi se frotter les mains sur le plan commercial. Elle n'a jamais vu autant d'intérêt pour sa marchandise. "Les gens ont entendu à la radio que ça marchait bien, que le savon de Marseille était anti bactérien et très efficace pour se protéger du virus, depuis j'ai sans cesse des demandes".
Aromatisé, à l'olive, la lavande, ou le lait d’ânesse, voire même à fleur de cerisier, il y a de tout dans son magasin. "Mais attention précise cette experte. Le vrai savon de Marseille n’est pas parfumé. Tout ce qui est au lait d’ânesse fleur de cerisier ou autres sont juste des savonnettes marseillaises et non du véritable savon de Marseille. C’est uniquement l’olive qui colore le savon". Ses savons de Marseille se vendent comme des petits pains. En période d’épidémie de coronavirus, le gel hydro-alcoolique commence à manquer. Et elle répéte à ses clients qu'il ne faut pas l'utiliser plus de quatre fois par jours, car ça irrite la peau. Mieux vaut donc le savon, affirme la vendeuse de la Maison du savon de Marseille.
De l'huile, de l'eau, du sel, de la soude
"Au début, j'ai constaté le vide complet de nos stocks, suite à un reportage le savon de Marseille, depuis je vend plus de marchandise. Les gens ne trouvent plus de gel, ils se replient sur le savon, et tout le monde commence à en parler. J’ai ce qu’il faut en ce moment. Le siège de la boutique a aussi beaucoup de demandes".Ce savon est pur et naturel, il contient 72% d’huile, de l’eau, du sel et de la soude. Le savon de Marseille était le seul utilisé dans les hôpitaux pour nettoyer les plaies. Il est antibactérien.
-Cécile Poncinet, vendeuse de savon à Reims
Selon les format, vendu en vrac, le savon de Cécile coûte 1 euro les 100g. "Là je suis un peu à court, avoue-t-elle. Les savonnettes sont à 3 euros, les cubes de 4,5 à 7,5 euros. Le savon liquide est un peu plus cher". Une aubaine pour le commerce, avec ce regain d'intérêt lié à l'épidémie. Le savon de Marseille revient à la mode, et les clients demandent du naturel, confirme la vendeuse. Mais tout n'est pas au beau fixe. Car l'épidémie fait aussi diminuer la fréquentation des clients en ville. "En ce moment, les gens fuient le centre-ville de Reims. Surtout le matin, il y a moins de passage. Même mes collègues le ressentent", assure-t-elle.
Reprenant son leitmotiv, cette experte en savons confirme ce que l'on entend partout en ce moment. "Il faut se laver les mains, mais attention, le gel, c'est pas plus de quatre fois par jour, sinon ça attaque les mains, c’est assez abrasif". Habituée à communiquer sur le savon, elle est aujourd'hui interrogée à propos du virus, très présent dans les conversations. "Pour moi se laver les mains c’est devenu banal. J’ai tout quitté pour ouvrir cette boutique, j’ai été formé à Marseille dans le siège de la franchise, à la savonnerie du fer à cheval".