Le conseil départemental de la Haute-Marne a entériné ce vendredi 18 novembre le versement d'une aide exceptionnelle de 500 000 euros à destination de l'association d'aide à domicile Adapah. Sans ce soutien, la structure risquait la cessation de paiement dans quelques semaines.
C'est certainement un soulagement pour les 360 salariés et les 2 000 bénéficiaires de l'association d'aide à domicile de Haute-Marne Adapah. Le conseil départemental a voté ce vendredi 18 novembre à l'unanimité le versement d'un fonds d'urgence exceptionnel de 500 000 euros pour permettre à la structure de poursuivre son activité.
Sans ce soutien, l'association aurait été contrainte de se déclarer en cessation de paiement dans les prochaines semaines. "Notre problématique, c'est qu'on a eu une augmentation de nos charges et une baisse de nos recettes", explique la présidente de la structure, Catherine Pratbernon.
Les auxiliaires de vie ont en effet été augmentées en octobre 2021 dans le cadre du Ségur de la santé, dans la droite ligne des mesures prises en milieu hospitalier. Mais cette augmentation décidée au niveau national a lourdement pesé sur les finances de l'association, notamment en raison d'une hausse importante du niveau de charges. "L'augmentation a été d'environ 14 % sur les salaires, et elle a été de 40 % sur les charges, c'est sans commune mesure", souligne la présidente.
Dans le même temps, l'association a été confrontée comme d'autres structures à une baisse de son activité et donc de ses recettes. L'Adapah intervient essentiellement auprès des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Ses salariés se rendent chez certains bénéficiaires jusqu'à cinq fois par jour, sept jours sur sept. Elle a un budget annuel d'environ 10 millions d'euros, financé à 70 % par le conseil départemental.
"On doit être à la hauteur de nos compétences"
Il était impensable pour le président Les Républicains de l'assemblée départementale, Nicolas Lacroix, de laisser tomber l'association. "On pense aux salariés mais on pense aussi beaucoup à toutes ces personnes aujourd'hui qui ont besoin de ces interventions à domicile. Rapidement la décision a été prise de les accompagner fortement, parce que je le redis c'est notre métier. Les personnes vulnérables sont accompagnées par le département et on doit être à la hauteur de nos compétences", a-t-il indiqué lors de la séance plénière ce vendredi 18 novembre.
Il a convenu bien volontiers que la revalorisation salariale était nécessaire car "ces métiers ont été trop longtemps dévalorisés" mais il a regretté que l'État ait pris cette décision "sans se soucier de comment on allait financer ces hausses conséquentes".
L'aide exceptionnelle de 500 000 euros sera accompagnée par les services du département, a expliqué l'élu, "pour tenir financièrement et payer les salaires mais aussi dans la mutation nécessaire de cette association."
Nicolas Lacroix a rappelé que le département de la Haute-Marne présente un vieillissement qui est celui projeté au niveau national dans quarante ans. "Aujourd'hui, on est déjà face à la situation que la France devra aborder en 2060. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle je suis pas très entendu pour l'instant quand j'évoque devant un certain nombre de présidents de départements la situation à laquelle nous sommes confrontés", a-t-il expliqué.
"Sur ces questions, on doit être exemplaire. Une fois de plus, on va montrer que notre petit département qui pèse 180 000 habitants a beaucoup d'idées et a été capable avant les autres de mettre en place des politiques qui sont innovantes et qui répondent à cette problématique majeure que d'autres rencontreront dans les prochaines années."