Presqu’un mois après le début du confinement, la situation en Haute-Marne n’est pas aussi bonne qu’espérée, les nombres de cas en Ehpad et d’hospitalisation continuent d’augmenter, l’ARS Grand Est appelle au respect du confinement.
Après une baisse, du nombre d’hospitalisations entre le 1 et le 7 avril, ce samedi 11 avril 2020, l’admission de cas de Covid dans les centres hospitaliers de Langres, Chaumont, et Saint-Dizier est de nouveau en hausse et dépasse toujours la centaine. Le 7 avril, l’ARS Grand Est comptait 107 personnes hospitalisées, dont 16 en réanimation en Haute-Marne, 37 décès à l’hôpital, 39 en Ehpad.
"L'évolution du nombre du cas dans les Ehpad est régulière. Désormais, nous avons identifié certains foyers de l’épidémie dans ces établissements, il nous faut maintenant canaliser la contamination par les porteurs sains qui viennent travailler là-bas. Puisque la contamination se poursuivrait à première vue de cette façon", explique Damien Réal, représentant d’ARS Grand Est en Haute-Marne.
Une baisse du nombre des appels au centre 15
"Néanmoins, il y a des points positifs à retenir. Depuis le début du confinement 83 personnes hospitalisées à cause du Covid-19 sont sorties de l’hôpital dont 58 après avoir été dans un état sérieux. Et le nombre d’appels au centre 15 pour des suspicions de Covid-19 est en baisse depuis quelques jours. Le 8 avril, seuls 45 appels ont été enregistrés dans le département dans le cadre du coronavirus. Nous avons donc l’espoir que cette baisse soit synonyme également d’une baisse de nouveau cas", confiait Damien Réal.Avant de rajouter : "Il est donc très important que le confinement se poursuive dans le département pour aider au mieux les soignants et stopper l’évolution de l’épidémie en Haute-Marne. Il ne faut pas avoir l’impression que l’épidémie est sous cloche, le pic n’a pas encore été atteint et il reste indispensable de rester chez soi, pour se protéger, mais aussi protéger les autres."
Assurer un suivi des malades du Covid-19 à domicile
Pour encourager à la poursuite rigoureuse du confinement malgré une météo clémente et les vacances de Pâques, et également pour désengorger les services des Urgences Covid-19 des hôpitaux, un outil de travail a été mis en place conjointement par le SDIS 52 et le SAMU pour contrôler les cas suspects : "Nous avons cinq équipes de deux personnes, un médecin des services et un pompier, qui se rendent chaque jour sur le terrain pour aller à la rencontre des patients ayant des symptômes du Covid-19. Selon les symptômes les équipes effectuent soit un suivi quotidien, soit un suivi tous les deux ou trois jours. C'est rassurant pour le patient d’être suivi à domicile et c’est important dans un département rural comme le nôtre que les équipes médicales aillent au contact des personnes isolées qui ne peuvent pas se déplacer et n’ont pas forcément accès aux services des Urgences."
SDIS - SAMU : les équipes de l’avant face au COVID
— Sapeurs-Pompiers de la Haute-Marne / SDIS 52 (@sdis52) April 10, 2020
en Haute-Marne : une innovation partenariale entre le #SAMU et le #SDIS
Retrouvez le communiqué commun SAMU-SDIS
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L’idée est de ne pas systématiquement envoyer une ambulance et de ramener aux urgences des patients qui pourraient être traités chez eux, ou qui ne sont pas contaminés et dont le déplacement serait risqué. "Nous avons facilement trouvé les effectifs, nous avons fait preuve d’un vrai travail d’équipe entre les professionnels de santé et les professionnels de l’urgence, en Haute-Marne nos services se trouvent au même endroit, nous travaillons ensemble depuis longtemps, nous nous connaissons, nous avons confiance les uns en les autres et c’est ce qui nous permet de proposer des solutions salutaires pour le plus grand nombre et de façon intelligente. Nous avons reçu un grand soutien de la part de l’ARS Grand Est et de la préfecture de Haute-Marne en ce qui concerne les institutions, mais également de la part de sociétés privées notamment des ambulanciers. Nous faisons vraiment notre maximum au niveau du département pour que les habitants soient en sécurité" rajoute le commandant Rémy Andriot, du SDIS 52.
"Depuis le lancement de cette opération jeudi 9 avril 2020, tout se passe bien. Les équipes sur le terrain sont moins sollicitées que nous l’attendions, car le nombre d’appels d’urgence covid a diminué depuis quelques jours. Cependant, nous craignons que le beau temps prévu en ce week-end de Pâques incite la population à moins bien respecter le confinement, ce qui aurait pour effet de relancer la contamination et l’augmentation des cas suspects actuellement en diminution. J’appelle donc une fois de plus à la prudence", conclue le commandant Andriot.