En Haute-Marne, 500 panneaux d'entrée et de sortie de communes ont été subtilisés par les agriculteurs pour être placés devant la préfecture lors du mouvement de protestation du 13 novembre. Un geste qui inquiète certains maires de communes pour des raisons de sécurité.
C'est un mouvement de protestation pour certains, un facteur de frustration pour d'autres. Comme l'année dernière (lorsqu'ils avaient été retournés), les panneaux d'entrée et de sortie de communes déplacés par les agriculteurs sont la source de tracas pour les communes concernées. Lors du mouvement social des agriculteurs de Haute-Marne ce mercredi 13 novembre, ce sont 500 panneaux qui ont été subtilisés pour être placés devant la préfecture. Autant de signalisations manquantes pour les communes du département, ce qui peut gêner certains maires.
"Lors de la première vague l'an dernier, je suis intervenu pour faire cesser cela, mais j'ai vite compris qu'il valait mieux ne pas réagir. C'est moi-même et mes services qui avons ensuite remis les panneaux en place. Mais là, c'est un peu prendre en otage l'ensemble des habitants en un sens. La signalisation, c'est un marqueur de sécurité. C'est aussi l'image de la commune, son identité. C'est un marqueur important pour les usagers et les habitants. S'attaquer aux panneaux, j'ai du mal à comprendre", confesse Bertrand Ollivier, maire de Joinville (Haute-Marne).
"Des opérations qui perturbent notre sécurité"
"Le panneau enlevé a été remplacé au sol par un panneau de limitation de vitesse, c'est le conseil départemental qui a dû les disposer en sécurité. C'est aussi le département qui devrait réinstaller les panneaux déplacés sur place, c'est leur compétence", précise le maire. Sans signalisation, les usagers pourraient arriver trop vite dans la commune et risquer des accidents avec les piétons, d'où le remplacement du panneau d'entrée de commune par une signalisation de limitation de vitesse.
Malgré le fait qu'il comprenne les revendications des agriculteurs, Bertrand Ollivier souligne sa responsabilité personnelle quant à la signalisation : "en tant que maire, je suis responsable de la signalétique et de la sécurité. Les panneaux de remplacement placés à ras du sol, il suffit d'un coup de vent pour qu'ils soient à terre et qu'on ait plus de signalisations. Et je suis prêt à parier que s'il y a un accident dans ces conditions, je serai porté responsable parce qu'il n'y avait pas de signalisation. J'entends bien qu'il ne faut pas surréagir, et que quelque part, c'est aux représentants de l'Etat de faire le nécessaire, mais ce qui m'inquiète, c'est que ça reste de la dégradation, et que demain, d'autres peuvent faire la même chose. Ce sont des opérations qui perturbent notre sécurité".
Manque de moyens pour certaines communes
Le maire de Joinville met aussi en lumière les difficultés que peuvent rencontrer certaines communes en raison de leur manque de moyens : "l'année dernière, beaucoup de maires m'ont dit qu'ils n'avaient pas les moyens de retourner les panneaux, et c'est pour cette raison qu'ils ont été laissés à l'envers. Ensuite, il y avait des touristes qui nous demandaient pourquoi c'était le cas. C'est un peu délicat à expliquer".
Cette fois-ci, après passage des services du département, les panneaux devraient bien être remis à leur place, et dans le bon sens. De quoi rassurer les habitants, usagers des routes et maires de communes.