C'est sans surprise que ceux qui suivent le parcours poltique de Bérangère Abba, ont appris que la députée de la Haute-Marne, était nommée secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité. L’environnement a toujours été au cœur des intérêts de la chaumontaise.
Dans la première circonscription de la Haute-Marne, on connaît bien celle qui vient d’être nommée au gouvernement de Jean Castex, et pour cause, c’est une enfant du pays. La toute nouvelle secrétaire d’Etat est originaire de Chaumont. Son engagement en politique remonte à 2014, lorsqu’elle est entrée, avec l’étiquette " Apparentée Divers Droite ", au conseil municipal de sa ville natale, dans l’équipe de Cyril de Rouvre. Elle a rejoint La République En Marche, à sa création. Et c’est donc en 2017, qu’elle a été élue députée à l’Assemblée Nationale.
Sensible aux questions environnementales
Sa collaboratrice parlementaire, Claire Colliat, la décrit comme : " une personne dynamique, au parcours exceptionnel, car rapide. Il y a trois ans et demi, elle était encore inconnue ". Il faudra une organisation en béton à Bérangère Abba pour mener à bien la mission que viennent de lui confier le Président de la République et le Premier Ministre.
C’est impressionnant, en l’espace de quarante-huit heures, tout a changé ou presque. On a un portefeuille spécifique à la biodiversité, ce que le ministère n’avait pas connu depuis Barbara Pompili en 2016. C’est un beau portefeuille, un beau ministère.
Bérangère Abba est aussi maman de quatre enfants, dont le dernier a trois ans. C’était le premier bébé de la législature. Mais Bérangère Abba a montré ces derniers mois qu’elle savait s’organiser. Il suffit pour cela de dérouler le fil de ses différentes responsabilités. Membre du Conseil National de la transition écologique, au début de la législature, elle devient ensuite déléguée nationale pour cette question au sein de La République En Marche. Rapporteur de plusieurs projets de loi, sur les mobilités, le programme infrastructures et services de transport, ou encore la justice environnementale, elle préside le groupe d’études sur les parcs nationaux et les parcs naturels régionaux. Et il ne faudrait pas omettre de rappeler sa participation à la commission d’enquêtes parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires.
Critiquée déjà avant son entrée au gouvernement
Le parcours de la toute nouvelle secrétaire d’Etat a, quelques mois après son élection suscité des réactions négatives. C’est le cas, notamment lorsqu’elle est entrée en octobre 2019, au conseil d’administration de l’ANDRA (Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs). A l’époque, le CERDA (Coordination nationale des Collectifs Contre l’Enfouissement des déchets), s’était plu à rappeler qu’avant d’être députée, Bérangère Abba était hostile au projet CIGEO d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure.
Sur la question du glyphosate, également, on lui a reproché de ne pas avoir voté l’inscription dans la loi de l’interdiction de l’herbicide, dont par ailleurs elle réclame l’interdiction le plus rapidement possible.
En avril dernier, celle qui n’était encore "que " députée avait fait adopté un amendement concernant le respect de la lutte contre le changement climatique par les entreprises soutenues par le gouvernement.
La nouvelle secrétaire d'état assume aujourd'hui complètement ses positions d'ouverture.
"Je travaille vraiment dans une optique de médiation, explique-t-elle. J’aime les petits pas. Je pense que le principal c’est de faire bouger les lignes, et ça je le fais en mettant tout le monde autour de la table. Il s’agit donc vraiment d’une action de terrain auprès des acteurs, y compris pour les sujets polémiques. Je pense qu’on ne se préserve de rien en évitant les sujets qui fâchent donc le principal, c’est de se parler".
La relève est prête
En 2018, celle qui fut plusieurs années commerçante à Chaumont, avait soutenu Barbara Pompili pour la succession de François de Rugy. Elle la rejoint donc au gouvernement. C’est donc tout naturellement que le suppléant de Bérangère Abba reprend le flambeau. Sylvain Templier, ostéopathe dans le Béarn va lui succéder pour représenter la première circonscription de la Haute-Marne à l’Assemblée nationale. Déjà engagé, en 2007, avec le Mouvement Démocrate de François Bayrou, « c’est tout naturellement, dit-il, qu’il s’était " ensuite tourné vers Emmanuel Macron ". Les collaborateurs de Bérangère Abba travailleront donc avec Sylvain Templier. Mais la secrétaire d'état assure qu'elle garde la Haute-Marne chevillée au coeur : "Ce territoire va être présent au quotidien, parce qu’il m’a menée là où je suis aujourd’hui. Je crois que c’est cette conscience de la nature, tout ce travail que l’on a fait sur le parc national qui m’a amenée aussi à être identifiée au niveau national sur ces sujets. Tout cela me ramène à la Haute-Marne, donc je reste complètement haut-marnaise".