Haute-Marne : un important réseau de trafiquants de drogue démantelé à Chaumont

C'est une affaire comme on en voit qu'une fois tous les dix ans à Chaumont. En début de semaine, treize personnes suspectées de trafic de drogue ont été interpellées. Le résultat de plus d'un an d'enquête récompensé par des saisies très importantes.

Ce lundi 22 juin, une centaine de policiers organisaient l’interpellation d’individus suspectés de trafic de drogue. Trente policiers de Chaumont, trente autres du Service Régional de Police Judiciare de Reims, une brigade du RAID, une autre de la Brigade de Recherche et d’Intervention et cinq unités canines... Autant d’hommes pour une opération de quelques minutes et la conclusion d’une enquête débutée en août 2018. 

Au final, treize personnes ont été interpellées à leur domicile ou chez leurs proches. Une opération telle que l’espéraient les forces de l’ordre avec, au final, des perquisitions particulièrement fructueuses. « Les policiers ont pu saisir cinq kilos d’héroïne, six kilos de cocaïne et d’héroïne, des produits de coupage, un kilo de résine de cannabis, détaille le procureur de la République de Chaumont Frédéric Nahon. Il faut également ajouter la découverte de quatre armes, trois armes de poing et un fusil à pompe avec évidemment les munitions qui vont avec. On a retrouvé également, ce qui n’est pas le cas dans toutes les enquêtes, un total de 120.000 euros en numéraire. »

Le principal fournisseur de cannabis et d'héroïne en Haute-Marne

Les 13 personnes interpellées ont été placées en garde à vue avant d’être mises en examen pour les faits de trafic de stupéfiants et associations de malfaiteurs. Ce coup de filet exceptionnel est une excellente nouvelle pour les policiers de Chaumont puisqu’il marque le coup d’arrêt d’un réseau connu de longue date dans le secteur. Pour le directeur départemental de la Sécurité Publique de Haute-Marne, le commissaire Arnaud Garnier, « c’est un trafic qui était vraiment très bien implanté à Chaumont. On estime qu’il y avait assez peu de concurrence sur le secteur ce qui fait qu’en mettant un coup d’arrêt à ce trafic-là, on met sérieusement un coup d’arrêt au trafic de stupéfiant pour un bon moment sur la zone. »

À la tête de ce réseau de trafiquants, un homme d’une trentaine d’années, originaire de Chaumont, est lui aussi particulièrement connu des services de police. « Ça fait un peu plus de 20 ans que je suis ici, je l’ai connu adolescent créant déjà des petits actes de délinquance, se souvient le commandant Noël Coti, chef de la sûreté urbaine au commissariat de Chaumont. Il est monté petit à petit en puissance jusqu’à organiser un réseau structuré. Il était ainsi devenu le fournisseur principal de stupéfiants sur l’arrondissement de Chaumont, que ce soit pour la résine de cannabis ou pour l’héroïne. »

Une collaboration entre police locale et régionale

L’enquête a débuté en 2018. Des opérations de surveillance et d’écoute téléphoniques ont permis d’en savoir plus sur l’étendue du réseau. « On avait besoin d’appuis logistiques et d’enquêteurs qui n’étaient pas connus sur le secteur de Chaumont », explique le commandant Coti. C’est au total une dizaine d’enquêteurs du commissariat de Chaumont et du Service Régional de Police Judiciaire de Reims qui ont ainsi travaillé ensemble.
 

Pour Jean-Michel Bolusset, directeur du SRPJ de Reims, ce dossier reste exceptionnel même à l'échelle régionale et montre que le trafic de stupéfiants n'épargne pas les départements ruraux comme la Haute-Marne. « Cette affaire démontre, s'il en était besoin, que, dans les capitales départementales peut-être moins en vue et moins peuplées que les grandes métropoles, on a des réseaux implantés, qu'il y a des gens capables d'installer de véritables trafics, des vraies organisations pour importer les stupéfiants et surtout organiser toute la revente sur l'échelle d'une agglomération, d'un département voire même au-delà. » 

Les policiers espèrent maintenant que cette série d’interpellations ait des conséquences sur le long terme. Moins de trafic de stupéfiants, mais aussi moins de délinquance locale. « Pour payer des stupéfiants, des personnes sans ressources ou avec peu de ressources sont très souvent amenées à commettre des délits sur les biens de résidents chaumontais, explique le commandant Coti. On pense que la chute de ce réseau va aussi avoir un effet sur cette délinquance. »

Les treize personnes interpellées encourent 10 ans de prison et jusqu’à 20 ans en cas de récidive.
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