Ce samedi 9 octobre 2021, les gilets jaunes hauts-marnais se donnent rendez-vous au rond-point Ashton, à Chaumont, à 10 h. Au programme, pas de blocages comme en 2018, mais des discussions pour une nouvelle politique nationale.
Comme en 2018, les gilets jaunes n’ont pas de leader, mais certains d’entre eux prennent la parole pour communiquer. En Haute-Marne, c’est Yannick Plaisir qui s’en charge avec d’autres membres du mouvement. Le professionnel de santé chaumontais nous a contacté pour nous avertir de la reprise du mouvement au niveau départemental, qui devrait s’étendre au niveau national, d’après lui, dans les prochaines semaines.
"La crise sanitaire a ralenti le mouvement et ne nous a pas permis de nous retrouver comme nous le faisions avant la Covid-19. Mais nos idées sont toujours là et nos revendications se sont même étoffées du fait de la crise sanitaire", explique-t-il. "Il ne faut pas nous confondre avec les anti-pass, nos mouvements se rejoignent concernant notre demande d’une démocratie participative, mais les bases de nos revendications ne se bornent pas à la gestion de l’épidémie", rajoute le haut-marnais.
Mais à titre personnel, il tient à préciser qu'il n'est pas vacciné : "Étant professionnel de santé, je suis privé de mon poste, car je refuse de me faire vacciner, tout comme ma compagne, elle aussi soignante. Juste parce que nous avons peur, et ne voulons pas être des cobayes concernant ce vaccin, nous sommes privés de notre liberté d'exercer nos métiers. C'est injuste."
"Nous ne sommes pas nécessairement anti-pass lorsque l'on est gilet jaune, mais notre combat rejoint le leur sur certaines questions. Nous ne critiquons pas le gouvernement sur toute sa gestion de la crise, qui était une crise inédite et difficile à gérer. Nous le critiquons sur le fait qu'encore une fois les décisions se prennent de façon unilatérale sans consulter les citoyens, et privent plusieurs d'entre de leur liberté et comme pour ma femme et moi, de leurs sources de revenus. Déjà qu'il faut vendre un rein pour faire un plein à la pompe, si en plus on ne peut plus travailler pour obtenir des revenus, que devons nous faire ? Nous ne comprenons pas ce système", rajoute le gilet jaune.
"Nous voulons toujours une revalorisation des retraites et des salaires, une meilleure justice sociale"
Yannick Plaisir en est persuadé : "Les gens seront de nouveau présents en nombre dans la rue, en fin d’année 2021. La grogne ne diminue pas. Nous voulons toujours une revalorisation des retraites et des salaires, une meilleure justice sociale et surtout que le dialogue soit véritable entre les différents élus et les citoyens ! Nous contactons régulièrement les différents élus, même locaux comme notre député Sylvain Templier, mais nous n’avons jamais de réponses. Je les invite d’ailleurs à venir nous voir ce samedi matin au rond-point Ashton à Chaumont, pour que nous discutions."
La discussion avec les élus sans blocage de la population serait la nouvelle méthode de communication des gilets jaunes d’après leurs différents portes paroles. "Nous avons appris de nos erreurs d’il y a trois ans. Le mouvement était tellement spontané, vif, singulier et fédérateur de différentes colères, qu’il nous a été impossible de gérer qui y participait ou pas et pour quelles raisons", explique Yannick Plaisir.
"Nous regrettons les confrontations et les méthodes qui ont parfois été employées !"
Avant de rajouter : "Comme toujours dans les mouvements sociaux, des gens se greffent seulement pour faire preuve de violence. Nous regrettons les confrontations et les méthodes qui ont parfois été employées à l’époque. Nous avons compris que les blocages n’étaient pas la solution, et nous avons fait du ménage dans nos groupes pour nous battre collectivement en respectant nos valeurs et nos revendications."
L'un des représentants des gilets jaunes hauts-marnais précise qu’il comprend l’appréhension que certaines personnes peuvent avoir vis-à-vis du mouvement passé, et des confrontations qui en ont découlé, mais il tient à rassurer : "Les choses se passent de façon plus apaisée, nous avons pris le temps de mettre en ordre nos idées. Nous voulons seulement être entendus par les élus locaux et nationaux, pouvoir discuter avec eux, réellement."
Deux nouveaux rendez-vous en Haute-Marne
Pour le moment, deux rassemblements pacifistes sont prévus en Haute-Marne. Le premier, le samedi 9 octobre 2021 à 10 h, au rond-point Ashton à Chaumont. Le second, le samedi 16 à 14 h, au rond-point des nations à Saint-Dizier.
Actuellement, à Chaumont, une cinquantaine de gilets jaunes restent très actifs depuis le lancement du mouvement, il y a trois ans. "Un beau chiffre pour une petite ville rurale", d'après Yannick Plaisir, qui ajoute : "Nous espérons que les personnes qui se sentent démunies face à la politique actuelle, face à la gestion de la crise sanitaire, mais également face à la baisse du niveau de vie, n'hésiterons pas à se joindre à nous. Nous souhaitons être des portes-voix des citoyens en toute humilité et sans leader qui ne nous comprend pas."