Le parc national des forêts de Champagne et Bourgogne sera inauguré début novembre. Situé sur le plateau de Langres, à cheval sur la Haute-Marne et la Côte-d'Or, le parc est un enjeu important pour la biodiversité et l'économie locale. Voici 5 chiffres pour mieux comprendre l'ampleur du projet.
Il sera le 11ème. Le parc national des forêts de Champagne-Bourgogne est le dernier à voir le jour en France début novembre. Situé sur le plateau de Langres, à cheval sur la Haute-Marne (Champagne-Ardenne) et la Côte-d'Or (Bourgogne), il est le seul parc national à se trouver au nord de la Loire. On a relevé cinq chiffres pour comprendre les enjeux écologiques et économiques pour le territoire.
10 ans de gestation
Tout a commencé lors du Grenelle de l'environnement en 2007. Deux ans plus tard, c'est son Premier ministre François Fillon qui dévoile le site retenu pour le projet : le plateau de Langres. Il aura donc fallu dix ans pour venir à bout du projet. "Un délai raisonnable pour un parc national", assurent Hervé Parmentier et Matthieu Delcamp en avril dernier, sur le site internet du pôle technologique Sud Champagne. Et le directeur du groupement d'intérêt public (GIP) et le chargé de mission d'affirmer :C’est tout à fait comparable à ce que l’on constate pour les parcs naturels régionaux. Le parc national de la Réunion a ainsi mis sept ans à être finalisé, et douze ans pour celui des Calanques (Bouches-du-Rhône).
- Hervé Parmentier et Matthieu Delcamp, du GIP chargé de mettre en place le parc.
Au moins 200 ans d'histoire
Le lieu n'a pas été choisi au hasard. Le directeur du projet, évoque dans l'émission CO2 Mon amour, sur France Inter, les diverses unités qui composent le plateau de Langres. Une unité géographique, mais également une unité culturelle, puisqu'il correspond à l'ancien évêché de Langres et enfin une "unité économique", où "l'agriculture et la forêt travaillent ensemble".
Côté histoire, certains arbres ont aujourd'hui plus de 200 ans. La "majorité (80%) de la forêt était déjà présente lors de la Révolution française", précise Hervé Parmentier. Sans oublier que la région a également été le berceau des Templiers, d'ordres monastiques comme les Cisterciens ou encore la métallurgie au XIXe siècle.
251.000 hectares de forêt, dont 3.100 hectares de "réserve intégrale"
En tout, le parc national s'étend sur 241.781 ha, avec une zone d'étude du coeur de 76.622 ha et un projet de "réserve intégrale" de 3.100 ha. Comprendre : une zone où la forêt sera laissée au naturel, sans aucune intervention humaine. "C'est unique en France sur un tel espace", se réjouit le directeur du GIP. Exceptionnelle également : l'autorisation de la chasse, pour éviter que tous les grands gibiers de toute la région, comme les cerfs et les sangliers, ne viennent dans le parc. En revanche, la chasse au petit gibier sera interdite.
Côté biodiversité, le plateau de Langres abrite de nombreuses espèces végétales et animales, comme les cigognes noires et les chats forestiers. Les deux espèces affectionnent particulièrement l'endroit : "Comme la cigogne, il a besoin de milieu forestier pour se cacher et de prairies pour chasser", précise Jean-Jacques Boutteaux, forestier à l'Office national des forêts. On y trouve également le sabot de Vénus, une orchidée, ou encore le narcisse des poètes.
- Sur Instagram, les aficionados d'orchidée apprécient le sabot de vénus, une espèce protégée.
Un budget de 3 à 3,5 millions d'euros
Hervé Parmentier cite les exemples des parcs de Guadeloupe et de Port-Cros (Alpes-Maritimes) dans une interview accordée à RCF : "Ce sont des lieux où l'on peut penser qu'il y a déjà de l'argent. Or, un euro investi en génère 14 de retombées économiques." Une aubaine pour le territoire de Langres, selon le directeur du GIP :Tous les marqueurs sociaux sont au rouge. Alors que beaucoup d'efforts ont été développés, la machine ne repart pas.
- Hervé Parmentier, directeur du GIP en charge de mettre en place le parc national, sur France Inter.
100.000 visiteurs attendus chaque année
Le directeur de l'office du tourisme du pays de Langres prévient, il va falloir créer des hébégements. Car passer de 30.000 à 100.000 visiteurs nécessite quelques aménagements du territoire. "Il va falloir être vigilant pour organiser la venue des visiteurs, prévient Hervé Parmentier, toujours sur France Inter, pour qu'ils ne viennent pas dégrader ce qui fait le patrimoine ici."Et le parc peut compter sur un atout de choix : sa proximité avec la région parisienne (il est aujourd'hui celui qui en est le plus proche), soit u peu moins de trois heures de voiture.