Un onzième parc national est né le 7 novembre 2019 dans les forêts de feuillus de Champagne et Bourgogne. Il mise sur sa proximité avec la Région parisienne pour attirer au moins 100 000 visiteurs par an.
 

Dix ans de préparation

Le parc national Champagne et Bourgogne est né ce jeudi 7 novembre 2019.

Pour le directeur du parc national, Henri Parmentier, "le 7 novembre 2019, c'est la seule date qui restera dans l'Histoire".
 

Cette date est symbolique car un conseil de défense écologique se tient ce jour. 
Pour le directeur, cette concordance de dates souligne l'importance ce 11ème parc national qui abrite des forêts centenaires.

"Cela montre que c'est un événement d'envergure nationale. Il faut saluer l'engagement des habitants depuis 10 ans car c'est avant tout un projet de territoire."  

 

Comment a été choisi le site du parc national de Champagne et Bourgogne ?


Le site du parc national Champagne et Bourgogne est sur le plateau de Langres, à cheval entre la Haute-Marne et la Côte-d'Or.

Il y a dix ans, François Fillon, Premier ministre de l'époque, initiait ce projet.
 


On y trouve des hêtres et des chênes plus que centenaires : "80% des arbres étaient déjà là à la Révolution française", explique Hervé Parmentier, directeur du Groupement d'intérêt public (GIP) chargé de mettre en place le parc.

Le site abrite aussi des espèces rares comme le sabot de vénus - une orchidée -, le narcisse des poètes, le chat sauvage ou encore la cigogne noire. On y trouve également de nombreux vestiges archéologiques, car ce territoire a été façonné par la présence humaine depuis l'Âge de fer. Par la suite, la région fut le berceau des Templiers et d'ordres monastiques comme les Cisterciens, puis un haut-lieu de la métallurgie au 19e  siècle comme en témoignent plusieurs abbayes et d'anciennes forges.

   

Pourquoi le projet a-t-il mis tant d'années à voir le jour ? 

Son périmètre maximal de plus de 250 000 hectares regroupe 127 communes, peuplées de 28 000 habitants.
"On a cherché le point d'équilibre" entre protection environnementale et activités humaines, qui continueront d'être pratiquées mais seront encadrées. "

Si le projet a mis tant d’années à voir le jour, c’est qu’il a fallu convaincre beaucoup de monde : les chasseurs, les exploitants forestiers et bien sûr les agriculteurs, qui rappellent que cela fait bien longtemps qu’ils prennent soin de ce territoire.

Les discussions ont souvent été âpres. "Les agriculteurs ont eu l'impression de ne pas avoir été écoutés", dit Thierry Ronot, éleveur laitier à Lucey et représentant local du syndicat agricole FNSEA.
Il souligne notamment que certaines exploitations possédant des terres en "cœur de parc" (zone davantage réglementée de plus de 56 000 hectares) subiront des contraintes supplémentaires sans compensation financière alors que la profession est déjà en crise. "Aujourd'hui le parc va se faire; on va essayer de travailler avec".

De leur côté, les exploitants forestiers s'inquiètent d'une perte qu'ils estiment entre 20 à 25% du volume de bois exploitable dans les forêts domaniales, notamment dans les 3 100 hectares de la "réserve intégrale", là où la protection est la plus forte.

 
 

Combien d'emplois le parc national de Champagne et Bourgogne va-t-il créer ?


Face aux arguments des opposants, le GIP a accepté de réduire la superficie du coeur de parc, pour n'y conserver que les zones ayant "un intérêt fort en termes de protection et un intérêt patrimonial", répond le directeur du Groupement d'intérêt public. Le parc sanctuarisera les bonnes pratiques existantes plutôt que d'imposer ses méthodes, assure-t-il.

Le coeur du parc national de Champagne et Bourgogne et sa réserve intégrale seront définis par décret. Les communes disposeront de quatre mois pour adhérer - ou non - au parc, qui devrait créer 30 emplois directs et disposer d'un budget de 3 à 3,5 millions d'euros.
 


Les habitants sont, pour la plupart, "dans les starting-blocks", assure le directeur du Groupement d'intérêt public. Les trois quarts des communes ont, selon lui, fait part de projets liés au parc, ce qui peut apporter une réponse "aux problèmes économiques du territoire", notamment en dopant le tourisme, dit-il. L’objectif visé est de passer de 30 000 à au moins 100 000 visiteurs annuels en l’espace de deux à trois ans.
 
Mais, pour atteindre ce but, il faudra créer des infrastructures, "notamment des hébergements", prévient Philippe Gillot, directeur de l'office de tourisme du pays de Langres.
Les professionnels du secteur espèrent donc que le parc signera "la reconnaissance de la qualité de ce territoire", une sorte de "label" pour son tourisme vert, explique Philippe Gillot. Avec un atout de taille : celui d'être le parc national le plus proche de la région parisienne.




Après dix ans de gestation, le parc national de Champagne et Bourgogne est né ce jeudi 7 novembre 2019.

La publication du décret de création au Journal officiel correspond à l'acte de naissance du parc.



Le reportage de M. Jolly et D. Iberrakène lors de l'inauguration à Leuglay avec :
  • Stéphane Woynaroski, conseiller régional délégué à la biodiversité
  • Christine Guillemy, vice-présidente du conseil régional du Grand Est
  • Hervé Parmentier, directeur du Groupement d'intérêt public
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