Face à la crise sanitaire, tous les services de secours sont mobilisés. C'est le cas également des bénévoles de la Protection civile. En Haute-Marne, ils sont présents aux hôpitaux de Chaumont et Saint-Dizier pour apporter soutien logistique et réconfort moral aux malades et personnels de santé.
Ce jeudi 26 mars au matin, Margaux Bezelin a quitté son logement où elle était en confinement pour aller à l'Institut de formation en Soins Infirmiers de Saint-Dizier. C'est ici que la lycéenne de 18 ans a choisi de se rendre utile, avec l'uniforme de la Protection civile de Haute-Marne sur les épaules. Depuis le milieu de semaine, des soignants du Centre hospitalier de Saint-Dizier sont dépistés dans ces locaux à la suite de leur exposition au Covid-19. Dès 8 heures du matin, Margaux était présente pour les accueillir. Un soutien administratif et humain.
« J'accueille les gens, je leur pose des questions sur leurs symptômes et je les envoie vers l'infirmière qui fait le dépistage. On sent les gens stressés et surtout fatigués. On a l'impression que certains sont inquiets de ce qui est en train de se passer. Ils en parlent avec beaucoup d'appréhension. Du coup, on discute avec eux pour les rassurer, les soutenir, les écouter... Que des paroles bienveillantes, parce qu'ils en ont bien besoin actuellement. »
La jeune bragarde prépare actuellement un Bac Pro Accompagnement Soins et Services à la personne. Elle rêve de devenir infirmière et s'est engagée depuis un an à la Protection civile. Cet engagement est une évidence pour elle.
Un soutien moral
« J'étais en confinement chez moi comme tout le monde donc autant donner un peu de sa personne, si on peut aider. Moi ça me permet de me sentir utile. On ne peut vraiment pas faire grand chose pour eux, du coup, on est là pour leur apporter du soutien moral. Rien que de voir un sourire, ça leur fait plaisir, ils se sentent moins seuls. Et puis pour moi qui veux devenir infirmière, c'est un moyen de mettre un pied sur le terrain, de voir de nouvelles choses, d'apprendre. »Se sentir utile malgré le danger d'une éventuelle contamination. Ces derniers jours, le covid-19 a fait de nombreuses victimes à Saint-Dizier, notamment à l'Ehpad du Chêne. Margaux côtoie forcément les personnels soignants qui sont au contact des malades, mais elle ne veut pas y penser.Je trouve que c'est un engagement très solidaire et j'aime bien ce sentiment-là. Se sentir utile, aider les autres, tendre la main.
- Margaux Bezelin, bénévole à la Protection civile de Haute-Marne.
« Ça ne me fait pas vraiment peur. J'ai simplement un peu d'appréhension, car il n'y a pas de risque zéro. On est au contact avec eux, mais de toutes façons, l'envie de les aider est plus forte. »
En plein cœur de la crise du covid-19, ils sont au total une vingtaine de bénévoles de la Protection civile à se tenir prêts en Haute-Marne. Le chiffre peut paraître modeste mais cette aide est pourtant très appréciée. Victor Deyres est responsable de la communication pour l'association et il s'est mobilisé comme les autres sur le terrain. Il a rejoint la Protection civile il y a plus de deux ans mais son engagement dans des associations d'aide aux personnes remonte à douze ans. C'est justement pour apporter son aide dans des crises comme celle du coronavirus qu'il s'est engagé.
« Dès l'annonce des recommandations de confinement, lorsque le Président Macron a parlé d'état de guerre, nous étions mobilisés, raconte-t-il. Le lendemain, nous participions à une réunion en préfecture pour savoir comment nous pouvions nous rendre utiles. Dans la foulée, nous étions présents à l'hôpital de Chaumont. Deux de nos bénévoles y sont depuis présents chaque jour, de 8 heures à 20 heures. Là aussi, leur principale mission est d'accueillir les malades qui se présentent aux urgences. On rentre les données médicales des patients dans les fichiers pour leur admission, on emmène les prélèvements au laboratoire. »
Une présence qui permet de décharger les personnels soignants de nombreuses tâches administratives. Mais pour Victor Deyres, l'objectif est aussi et surtout d'accompagner humainement soignants et patients.
Une présence qui permet également de constater l'ampleur de la crise. « Toute la semaine dernière, j'ai été à l'hôpital de Chaumont, se souvient Victor. En Haute-Marne, la situation était encore calme. Mais on a très bien senti la détresse des gens qui se rendaient à l'hôpital. On a vraiment ressenti la crise sanitaire à ce moment-là, mais ça s'est beaucoup calmé par la suite. Dimanche dernier a été très calme par exemple. Maintenant, on se tient prêt pour le prochain pic de contamination. »Les soignants nous disent que c'est une aide vraiment précieuse pour eux. Ils ne sentent pas seuls face à l'ampleur de la tâche.
- Victor Deyres, membre de la Protection civile de Haute-Marne
" On se doit d'être utile"
Une prochaine vague de contamination à laquelle les bénévoles de la Protection civile répondront à coup sûr présent.« On est bénévole, on n'est pas réquisitionné, on est là sur la base du volontariat. C'est vraiment notre passion d'aider dans les temps de crise. C'est comme ça qu'on se sent utile. C'est notre point commun, à tous les bénévoles de la Protection civile : on a le sentiment qu'on se doit d'être utile, d'être auprès des malades, mais aussi – surtout – des soignants. On sera là pour les aider. »
Margaux, Victor et les autres bénévoles se tiennent donc prêts pour la suite de la crise du coronavirus. Une crise où leur seule préoccupation sera d'apporter aide et réconfort aux malades et à leurs soignants.