Haute-Marne : il veut redonner vie au café de ses grands-parents, dans un village de 150 habitants

Près d’Arc-en-Barrois, en Haute-Marne, un ancien café va revivre grâce au petit-fils du dernier propriétaire. Christophe Fèvre est musicien. Il rêvait depuis 30 ans d’avoir une salle à lui. Le lieu tenu jusqu’en 1957 par ses grands-parents va bientôt revivre.

Cour-l’Evêque, en Haute-Marne, qui compte quelque 150 habitants, avait deux cafés. L’un d’eux, "le café du jardin" était tenu par Louis Viennot et son épouse, les grands-parents maternels de Christophe Fèvre. C’était une affaire de famille, car Louis Viennot avait succédé à son père, Virgile. "Le café du jardin" a fermé ses portes en 1957, et Louis Viennot est décédé, quelque temps après.

Christophe Fèvre a hérité de la maison et de son histoire. Musicien depuis ses plus jeunes années, il a décidé de redonner vie à l’établissement. Cela ne sera plus un bar, mais un café-concert. Il fallait rebaptiser le lieu, ce sera "Le Bal du Père Bichot", du surnom du grand-père. Après des années à tourner dans les restaurants, Christophe Fèvre, aujourd’hui âgé de 56 ans, et qui avait envie d’une salle à lui, a estimé que le moment était venu. Les travaux sont en cours.

Je n'ai pas fait d'études de marché, mais depuis un an, les gens à qui j'en parlais, avaient à 99%, le sourire et les yeux qui brillaient.

Christophe Fèvre, musicien, gérant du "Bal du père Bichot.

Vendredi, samedi et dimanche

Il n’y a plus rien dans les villages ruraux", regrette Christophe Fèvre. "En ramenant une ambiance musicale, je veux faire revivre cet endroit. Sur l’un des murs de sept mètres de long, je proposerai des expositions temporaires d’artistes. Ce sera une fenêtre sur la culture".

C’est dans le garage, derrière la maison, que le musicien qui joue de la guitare, du piano, et qui chante, va accueillir les clients, 45 personnes assises. "Je vais reprendre tables et chaises d’époque. Ce sera du vintage moderne. Au cours de mes années de tournée, j’ai remarqué que dans les salles de restaurants, il n’y avait jamais de lieu dédié aux musiciens. Là, j’ai conçu le projet autour des musiciens, avec une scène de huit mètres carrés, placée, au départ". "Le Bal du Père Bichot" sera ouvert les vendredi, samedi et dimanche. A proximité du Parc National de forêts, à Arc-en-Barrois, la saison estivale devrait attirer du monde. C’est du moins ce qu’espère Christophe Fèvre.

Comme au 19ème siècle

C’est à la fin du 19ème siècle que sont nés les "caf’conc", comme on les appelait parfois, à l’époque. On y payait ses consommations, un peu plus cher, pour y écouter la musique, mais l’entrée était libre. C’est de cette manière, que Christophe Fèvre entend faire fonctionner son établissement.

En ramenant une ambiance musicale, je veux faire revivre cet endroit. Sur l'un des murs de sept mètres de long, je proposerai des expositions temporaires d'artistes.

Christophe Fèvre, musicien, gérant du "Bal du père Bichot".

Côté musique, le programme sera très éclectique. Celui qui a créé un orchestre en 1986, et qui a animé des bals pendant dix ans, sait ce qui plaît au public. "Le bal, c’est la meilleure école pour apprendre la scène. J’ai l’intention de proposer aussi bien des chansons des années 20/30, et jusqu’à maintenant. Des styles très différents seront au programme. Tous les 15 jours, j’organiserai des soirées thématiques : musique acoustique, country, rock anglais, années 60. Il ne faut pas lasser le public, il faut qu’il revienne. Et, il y aura des invités, musiciens locaux ou d’ailleurs".

Une cagnotte en ligne

Pour pouvoir concrétiser ce projet qui lui tient tant à cœur, Christophe Fèvre mobilise ses économies. Les travaux, qui ont pris un peu de retard représentent un investissement de 180.000 euros, aussi il a ouvert une cagnotte Leetchi, à laquelle peuvent contribuer tous ceux qui ont envie de soutenir l’aventure. "Ce petit coup de main", comme il l’appelle," concerne l’aménagement de l’établissement (mobilier luminaires, agencement des toilettes, la cuisine)". Les travaux sur le bâtiment, dont l’habitation de Christophe Fèvre et de sa famille, sont financés sur ses fonds propres, à l’étage de la maison du grand-père.

"J’aime prendre des risques, mais celui-là n’est pas énorme" explique le musicien."Je n’ai pas fait d’études de marché, mais depuis un an, les gens à qui j’en parlais, avaient, à 99%, le sourire et les yeux qui brillaient". En décembre 2020, son projet a reçu le prix du jury pour la Haute-Marne, du concours idées inspirées, organisé par le département, qui soutient les projets du territoire.

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