Haute-Marne : la mairie verse une prime de 5.000 euros pour l'achat d'une maison à Osne-le-Val

La délibération a été votée à l'unanimité du conseil municipal, le 12 mai dernier. À Osne-le-Val, en Haute-Marne, tout acquéreur d'une maison à rénover va  bénéficier d'une aide de 5.000 euros. Un coup de pouce, non négligeable, quand on sait qu'on peut y acheter un bien à partir de 27.000 euros.

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Osne-le-Val est un petit village haut-marnais, situé à 9 kilomètres de Joinville. Yannick Richard, le maire actuel, est un enfant du pays. Son village natal, il l'a vu s'éteindre au fil des années. L'école, le café, aujourd'hui fermés, il les a bien connus. Seulement, peu à peu, ce village, il l'a vu partir. Aussi, dès le début de son mandat, en 2020, il a voulu faire quelque chose pour rendre sa commune, à nouveau belle, et attractive.

"Un programme a été mis au point avec un membre du Conseil Municipal", raconte Marilyne Richard, épouse du maire et troisième adjointe, à la mairie. Le mercredi 12 mai, pas une voix n'a manqué. "Les onze membres du Conseil Municipal ont voté, à l'unanimité. Quatre programmes ont été arrêtés".

Une aide de 5.000 euros pour l'achat d'une résidence principale, à rénover, notamment dans les deux ans pour les travaux extérieurs, est offerte. L'appui financier représente 2.000 euros pour une résidence secondaire, avec aussi des conditions de rénovation. 3.500 euros accompagnent la rénovation d'un bien à mettre en location, et 2.000 euros pour l'achat d'un bâtiment ancien, pour un nouvel usage.

 

Une initiative bien réfléchie

Osne-le-Val compte aujourd'hui 271 habitants. C'est bien loin des 1.500 du 19ème siècle. Et puis, ces milliers d'euros investis dans l'opération ne vont-ils pas représenter une charge trop lourde, pour la commune. L'adjointe-au-maire ne le redoute absolument pas. "On va donner d'un côté", dit-elle, "et récupérer de l'autre. Dans ce village, très long, la rue principale va reprendre vie, alors que de nombreuses maisons sont inhabitées".

Mon village partait à l'abandon. Il n'y avait plus rien de vivant. C'est difficile quand on l'a connu en pleine gloire, quand il y avait tout : deux cafés, une boulangerie, une épicerie, une école, mais elle a fermé en 2003.

Yannick Richard, maire de Osne-le-Val.

Et puis, ce que Marilyne Richard n'oublie pas, c'est la proximité du village avec Bure. Faisant partie du périmètre de dix kilomètres, autour du site du laboratoire de recherches, sur le stockage de déchets radioactifs, la commune reçoit chaque année 604,50 euros par habitant, de la part du G.I.P. de Haute-Marne. Une manne, non négligeable. "On ne sera pas perdant", assure l'adjointe-au-maire.

 

67 biens attendent repreneur

La commune reçoit régulièrement des demandes de locations ou de permis de construction, mais en l'absence de PLUI, elle n'a pas de terrain à proposer, et ne peut pas s'étendre. Mais il y a ces maisons. 67 sont inhabitées. Elles nécessitent une rénovation, parfois importante, puisque 22 sont en péril imminent.

Côté conseils, le maire est à son affaire. Il est lui-même, entrepreneur, tout corps d'état. "Il s'y connaît énormément. Il est compétent", confie son épouse.

Côté prix, une maison, où il faut tout refaire coûte 27.000 euros. Certains biens atteignent 60.000 euros. L'ancien café vient d'être racheté, et l'espoir d'une nouvelle installation s'est faite jour, tout à côté. De très belles maisons sont inoccupées depuis plusieurs années.

L'espoir renaît

La rue principale qui perdait son cachet, et son animation va donc, peut-être, prochainement s'égayer à nouveau, dans quelques mois. Que des commerces reviennent, c'est le plus cher espoir du maire Yannick Richard. "Ca l'a touché de voir son village partir", dit sa troisième adjointe et épouse.

Dès que la décision a été actée, des tracts ont été distribués. Certains ont alors lancé des appels, pour vendre leur bien. Un appel a, tout de suite, été reçu, mais dans la commune, on espère bien d'autres retombées. 

 Et Yannick Richard, le maire va même jusqu'à jouer les intermédiaires. "Je connais tout le monde dans le secteur, alors je vais voir les banques pour les prêts, et les notaires. Il y a quatre maisons qu'on va vendre. Ca marche fort. Je suis super content", avoue-t-il.

Le porte-à-porte a payé

Dans cette petite commune, où résident beaucoup de retraités, le maire se bat donc, contre la désertification. "Mon village partait à l'abandon. Il n'y avait plus rien de vivant", raconte-t-il. "C'est difficile, quand on l'a connu en pleine gloire, avant, quand il y avait tout, deux cafés, une boulangerie, une épicerie, une école, mais elle a fermé en 2003. Aujourd'hui, il faut aller à Joinville, à neuf kilomètres, pour trouver les premiers commerces".

Cette idée, de faire changer les choses, Yannick l'a défendue, pendant sa campagne électorale. "J'ai fait du porte-à-porte, et j'ai été élu, dès le premier tour", explique-t-il, avec fierté. "J'ai moi-même investi beaucoup pour faire renaître ce village", dit l'entrepreneur passionné. Il a, en effet retapé six maisons, et il en refait encore une qui était à l'abandon. "Quand on a passé sa jeunesse, ici, c'est normal, en quelque sorte, de s'investir ainsi," considère-t-il.

 

Un local pour les jeunes

Sous la mairie était installé l'ancien local des pompiers. Le 31 décembre 2020, la municipalité l'a offert aux jeunes du village. "La jeunesse, c'est important pour la vie de la commune." C'est d'ailleurs ce qui explique que l'arrivée d'une famille avec trois enfants, en location (pour six ans, minimum), enchante le maire. II espère voir arriver, dix à quinze personnes, par an au minimum. Sept sont déjà attendues.

A Osne-le-Val, Yannick richard n'est pas le seul à être passionné, par ce petit territoire. Dans le Conseil Municipal, deux autres membres de l'équipe de 30 et 35 ans se sont lancés dans l'aventure.  L'un d'eux achète des ruines et les rénove. "On va récupérer des habitants. Un café-commerce va rouvrir", dit le maire, avec enthousiasme. 

Travailler avec son papa

Jonathan Bourlier est formateur en sécurité. C'est aussi le deuxième adjoint-au-maire d'Osne-le-Val. Il est venu s'y installer en 2014 dans une maison qu'il a achetée et restaurée. Puis, il en a remis à neuf, une seconde qu'il loue. Une troisième est en cours de rénovation, dans le village dont un membre de sa famille était maire, autrefois. Enfin, ce passionné de bricolage a acquis une quatrième maison, qui lui tient à cœur.

"Mon père va habiter dans cette maison. Il en était parti, quand il était gamin, mais il veut revenir à sa source. Je bricole avec lui, j'apprends des choses. Ca me permet de passer du temps avec mon papa", dit Jonathan Bourlier. Le deuxième adjoint n'arrête pas, et surtout il ne cesse de vanter les mérites de son village. "C'est fleuri, accueillant. On a de belles fontaines, un terrain de football, les gens sont sympas". Lui aussi veut faire bouger le village. Bien entouré, à 50 ans, le maire,Yannick Richard, n'est pas près de renoncer à faire revivre le village de son enfance.

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