Haute-Marne : mobilisation à Saints-Geosmes pour démonter une maison fissurée devenue inhabitable

La famille Latouche avait acheté un pavillon, en 1999. Très vite, des fissures sont apparues, et elles n’ont pas cessé de s’agrandir. Face au péril, la famille a dû partir. L’association "Z’gonde chance" l'aide à démanteler le pavillon, et à récupérer la valeur des matériaux.

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Quand Nathalie et Patrick Latouche ont acheté leur pavillon, à Saints-Geosmes, au sud de Langres, en Haute-Marne, en 1999, ils rêvaient sûrement d’y couler des jours heureux avec leurs enfants. Seulement, très vite, l’histoire a tourné au cauchemar. La maison a laissé apparaître des fissures, qui n’ont cessé de s’agrandir. Face au danger que représentait le pavillon, la famille a dû le quitter. Elle habite aujourd’hui un petit appartement. Une cagnotte Leetchi avait été lancée. Elle a permis de récupérer 12.000 euros, somme avec laquelle, la famille a été en mesure de rembourser l’emprunt souscrit pour l’achat de la maison, et qui courrait toujours. Nathalie Latouche, qui vit désormais à 200 mètres du pavillon vit très mal ces évènements. Le moral est bas. Toutefois, la solidarité d’une association vient mettre un peu de baume au cœur, à toute la famille. Cette association, c‘est "Z’gonde chance", créée l’été dernier, en août 2020.

Touchée par l’article de France 3

Mariana Sapolin est présidente de l’association "Z’gonde chance". L’association rassemble une trentaine d’adhérents et quatre à cinq bénévoles actifs. L’objet de l’association, c’est de démonter des bâtiments, comme des granges ou des hangars, par exemple, dont les propriétaires ne veulent plus. Les bois, les tuiles, les pierres sont ensuite stockés, et réattribués à des associations de sauvegarde du patrimoine, ou à des particuliers qui veulent rénover sans se ruiner, et sans dénaturer. "Conserver un aspect authentique à un bâtiment, on y tient", déclare Mariana Sapolin."Nous sommes en contact, avec la D.D.P.E. pour démanteler ou rénover des maisons mises en péril. Nous avions été profondément touchés par l’article de France 3, en juin dernier. Quand nous avons appris que la société Bongarzone acceptait de démolir, à titre gracieux, ce pavillon, à condition qu’il soit "déshabillé", nous avons  proposé nos services à M. Latouche". Résultat,  ce matin, samedi 20 février 2021, une vingtaine de personnes se sont activées sur place pour récupérer fenêtres, tuiles, bois, volets. Le tout sera revendu au bénéfice de la famille Latouche. "On espère en tirer, au bas mot, 4 à 5000 euros", dit la présidente de l’association, Mariana Sapolin.

Tout seul, je n'y serais jamais arrivé.

Patrick Latouche, propriétaire de la maison fissurée.

Le renfort d’une équipe de football

Si Patrick Latouche et deux de ses enfants sont sur le terrain, au côté des membres de l’association, les joueurs et des dirigeants de l’équipe de football de Dampierre, sont aussi venus prêter main forte. "Tout seul, je n’y serais jamais arrivé", reconnaît, très touché, Patrick Latouche. Son fils Quentin, 23 ans, qui a grandi dans cette maison avec sa sœur jumelle, le confirme : "Ca nous fait du bien. Heureusement qu’ils sont là, sinon, on ne s’en sortirait pas. On n’a aucune aide du maire ou du Grand Langres, même pas une benne. Le maire a même porté plainte contre moi, pour des menaces. Après la première tentative de suicide de mon père, sous le coup de la colère, j’étais allé le voir… " Quentin Latouche explique combien c’est compliqué pour ses parents, de vivre désormais dans un logement qui ne leur plaît pas.

Eviter les vibrations

"A l’intérieur de la maison, il fallait démolir les "placos", les  évacuer, avant de passer à la charpente. Une chaîne a été mise en place. Il faut travailler sans qu’il y ait de vibrations", explique Mariana Sapolin. Quotidiennement, les mouvements du pavillon ont été contrôlés. En dix jours, on a tout de même enregistré une variation d’un millimètre. "C’est loin d’être négligeable", indique la présidente de "Z'gonde chance". L'association  a une vocation écologique, et œuvre à laisser le moins d’emprunte carbone possible. Elle cherche des partenaires pour traiter tous les bois mouillés ou incendiés.

Patrick Latouche est à la retraite depuis quelques mois. Son épouse, Nathalie, travaille toujours au supermarché de Saints-Geosmes. "On essaiera de redémarrer, si on trouve. Là où on vit maintenant, c’est petit, il y a des escaliers. Ce n’est pas facile quand on vieillit.", raconte-t-il avec beaucoup de lassitude dans la voix.

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