À Langres (Haute-Marne), une association donne des cours gratuits de code de la route pour les non-francophones. Au lieu d'aller dans une auto-école classique sans accompagnement, ces quelques bénéficiaires peuvent apprendre les règles, panneaux et vocabulaire de la route à leur rythme dans une langue qu'ils ne maîtrisent pas encore pleinement.
Pare-brise, essuie-glaces, ou encore chaussée, des mots qui nous disent tous quelque chose et qui sont pourtant incompréhensibles pour les non francophones. Ce vocabulaire est nécessaire pour apprendre le code de la route.
Jean-Clément vient du Rwanda, où il n’avait pas le permis, alors il doit faire un double apprentissage. "Je viens chercher le permis de conduire, mais aussi le code. Comme ça, ça va m'aider pour améliorer mon niveau de français."
Depuis mai, ils sont une dizaine d’étrangers à suivre le cursus proposé par l'association Défis 52, installée à Langres. L'objectif est d'obtenir le code et le permis, quasiment indispensables pour trouver un emploi.
Viktoriia, venue d'Ukraine, travaille à 20 kilomètres de là. Pour elle, le permis en zone rural, c’est plus qu’un papier rose. "J'habitais avant dans une grande ville et ce n'était pas un problème avec les différents transports : métro, bus, etc. Mais ici, quand tu habites un petit village, sans permis de conduire, on n'a pas de travail."
Une difficulté supplémentaire
Encore aujourd’hui, la seule solution pour ceux qui ne maîtrisent pas le français est de passer l’examen aux côtés d’un traducteur, qu’ils doivent eux-mêmes rémunérer. Pour Dylan Henri, formateur mobilité au sein de Défis 52, cela n’est pas suffisant. "J'essaye d'apporter du vocabulaire en français qui peut les aider ensuite pour la conduite. C'est surtout ça qui est important, il faut comprendre ce que dit le moniteur. Le code, ce n'est que la première étape" ,explique-t-il. "On a déjà eu des bénéficiaires qui ont eu le code avec un interprète et qui ont raté la conduite plusieurs fois. Justement parce que le français n'était pas acquis et les notions obligatoires non plus."
En 2023, le taux de réussite au code la route était de 30% en France. S’il est difficile de réussir l’examen pour les francophones, c’est un handicap supplémentaire pour ceux qui n'ont pas la langue de Molière comme langue maternelle. Mais avec un bon formateur et un peu de vocabulaire, rien ne semble impossible.