Les archives départementales de la Haute-Marne organisent à partir de la mi-mai des ateliers pour aider à la recherche de ses ancêtres polonais. Une population très importante dans le département, dès le XIXe siècle.
La demande a été faite à plusieurs reprises auprès des archives départementales, par des haut-marnais curieux d’en savoir plus sur leurs origines polonaises. "C’est à partir de là que j’ai commencé mes recherches et que je me suis aperçu que les flux migratoires venus de Pologne en Haute-Marne ont commencé au XIXe siècle, mais que c'est surtout dans les années 20 que les plus importants ont eu lieu" explique Sylvain Skora Responsable du pôle conservation-animation aux Archives départementales de la Haute-Marne.
Avant d’ajouter : "C’est la deuxième communauté représentée dans le département après les Italiens, ce n’est pas rien. Ils auraient été approximativement 2.200 à être arrivés dans les années 20. Lors des conférences, j’explique : leurs origines, où se trouvent les villes désormais, si elles portent le même nom. Je vais pouvoir concernant la Pologne faire un parallèle avec l’Ukraine actuelle dont certains territoires appartenaient à la Pologne à l’époque."
Les archives servent à s’ancrer dans le monde d’aujourd’hui grâce aux témoignages du passé.
Sylvain Skora-Responsable du pôle conservation-animation aux Archives départementales de la Haute-Marne
Car pour Sylvain Skora, arrivé en 2021 en Haute-Marne, l’intérêt des archives départementales ne se résume pas à bien connaître le passé, mais à comprendre le monde actuel avec les clés que l’histoire nous apporte même au niveau local : "S’ancrer dans le monde d’aujourd’hui grâce aux témoignages du passé."
Mettre en avant les différents travaux des archives
Raison pour laquelle, depuis sa prise de poste, le responsable du pôle conservation-animation des archives du département met un point d’honneur à expliquer quels sont les différents métiers que regroupe l’organisme, et quel rôle il peut avoir même dans la vie courante.
"Certes, "archive" en grec signifie "vieux", l’image poussiéreuse qui nous colle à la peau n’est donc pas nécessairement usurpée. Mais au quotidien nous servons également la justice et l’administration française, par exemple. Les tribunaux nous confient leurs archives, lorsqu’une affaire le nécessite nous ouvrons le dossier et nous le transmettons à la justice. Même chose concernant les questions de successions. Il y a de plus en plus de personnes dont les héritiers ne sont pas connus, nous entrons donc dans la boucle des recherches pour trouver les petits-neveux ou petites nièces, via les documents départementaux en notre possession," détaille-t-il.
Fin 2021, quand les premières conférences organisées chaque mardi ont débuté, les hauts-marnais se sont montrés discret et prudents face à la Covid-19, encore au cœur de l’actualité à l’époque. Mais depuis quelques semaines, les visiteurs sont de plus en plus nombreux et se montrent notamment curieux de leurs origines.
"Nous allons organiser des ateliers généalogies avec nos collègues paléographes, afin que les curieux puissent tenter de renouer avec leurs racines du 17 mai au 7 juin prochains. Ces ateliers seront gratuits comme tous les autres. Il ne faut pas hésiter à venir nous voir et à nous poser des questions. Nous sommes là pour ça ", conclue Sylvain Skora.
Les archives de Haute-Marne font figure d’exception par rapport aux autres. Relativement épargnées par les bombardements, elles ne souffrent d’aucune coupure historique ou de perte de documents comme par exemple les archives départementales du Nord-pas-de-Calais, en partie incendiées pendant la guerre. On trouve en Haute-Marne, deux exemplaires complets de l’encyclopédie de Diderot, mais aussi des documents datant de 814 pour les plus anciens, consultables par le grand public.