La Haute-Marne est le premier département de France à repasser certaines de ses routes à 90 km/h. Le président du conseil départemental de la Haute-Marne est depuis sévèrement critiqué par cette annonce. Récit d'une polémique très médiatique.
Alors qu'en début de semaine, les médias communiquaient sur l'année 2018 comme étant l'année la moins meurtrière enregistrée sur les routes, chacun s'interrogeait sur la relation de cause à effet entre la limitation à 80 km/h et ces bons résultats.
Selon le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe la mesure a permis de sauver 127 vies, expliquant qu'on ne perdait qu'une seconde par kilomètre.
Interrogé mercredi par nos confrères de RTL sur le fait que le président du conseil départemental de la Haute-Marne ait décidé de porter 12% des routes du département à 90 km/h, il fait une critique acerbe :
Visiblement aux antipodes de la mesure à venir, il ajoute :Ces 12% constituent 66% des morts du département.
-Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière
Il y a des données accidentologiques un peu têtues, sur ce qui a fondé le 80 km/h. Ce n'est pas des élucubrations d'Ayatollah de la sécurité routière.
"Une injustice pour les habitants des territoires ruraux"
La polémique ne cesse d'enfler car si, pour certains, il est nécessaire de prendre des décisions proches du terrain, il est avéré que baisser sa vitesse réduit statistiquement le risque d'accidents.Visé, Nicolas Lacroix, le président Les Républicains du conseil départemental haut-marnais, avait assuré en début de semaine avoir "bien préparé et anticipé cette mesure avec les services concernés", ajoutant que "les Haut-Marnais n'ont jamais accepté cette limitation à 80 km/h. Cette mesure était ressentie comme une injustice par tous les habitants des territoires ruraux."
Pour mémoire, 476 km de routes sont concernés sur près des 4 000 kilomètres de routes gérées par le département, 15 axes qui devraient ainsi repasser aux 90 km/h.