Risque de gel : "ça va faire la quatrième année qu'on tend le dos", soupire cet arboriculteur

Après la douceur du week-end, des températures bien plus basses sont annoncées dans les prochains jours. Dans la nuit de jeudi 18 à vendredi 19 avril, le thermomètre pourrait afficher des températures négatives en Haute-Marne. De quoi inquiéter les arboriculteurs, alors que les vergers sont en fleurs.

Samedi 13 avril, Météo France a enregistré une température moyenne exceptionnellement élevée dans le pays pour un début avril. Cette valeur, établie sur 30 stations de référence, s'est élevée à 17,9 °C, ce qui n'était jamais arrivé avant un 15 avril.

Des records mensuels de température ont par exemple été battus samedi à Carcassonne, avec 31,3°C, au Puy-en-Velay avec 26,7°C ou encore à l'Alpe-d'Huez, à 1860 mètres d'altitude, avec 19,6 °C.

Mais un front froid venu des côtes de la Manche a sensiblement fait baisser le thermomètre dès dimanche. Et dans les prochains jours, des températures négatives sont même attendues par endroit. Cela pourrait par exemple être le cas jeudi et vendredi dans les vallées du Massif central ou des Alpes, mais aussi en Haute-Marne.

"Stade critique"

Le risque de gelées fait craindre le pire aux arboriculteurs. C'est le cas par exemple de Cyril Billard, qui cultive un verger de trois hectares et demi à Rolampont, entre Langres et Chaumont.

Sa parcelle, composée à 85% de pommiers, est en pleine floraison en cette mi-avril. "C'est le stade le plus critique", souligne-t-il. Des températures trop froides pourraient détruire les fleurs, et donc remettre en cause la prochaine récolte.

Les années se suivent et se ressemblent. Ça va faire la quatrième année qu'on va tendre le dos. Je ne sais pas trop comment ça va aller.

Cyril Billard, les Vergers de la Tresse

"Ça dépend jusqu'à combien on descend. Quand c'est à -2 ou à -3, la casse va être minime. Mais quand on est à -4, -5 voire même -8 comme on a déjà connu, c'est la catastrophe, tout est fichu", explique l'arboriculteur.

Avec jusqu'à -8 degrés en avril en 2021 et -6 en 2022, sa production avait été réduite à pas grand chose, malgré les efforts déployés pour tenter de limiter la casse. "J'avais fait du feu avec des bottes de foin et j'ai des chaufferettes à bûches compressées, mais ça n'avait pas suffi [...] Au lieu de faire 50 ou 60 tonnes de fruits, on descend à 10 tonnes voire moins."

"Beaucoup d'efforts et pas de résultats"

Quand ce n'est pas le gel qui a touché ses vergers, c'est la sécheresse qui a fait végéter les arbres en septembre 2023. "On perd un peu la motivation, parce que tous les ans, il faut faire des nuits blanches. Et au final, on s'aperçoit qu'on fournit beaucoup d'efforts et qu'on n'a pas de résultats derrière."

Cyril Billard espère que les choses se passeront mieux en 2024. "Pour l'instant, ils n'annoncent pas du très grand froid. Donc, on est confiant". Il faudrait que le mercure se maintienne au-dessus de -3 pour que les dégâts se limitent aux fleurs les plus fragiles.

Lui qui vend la majorité de sa production de fruits directement à la ferme peut aussi compter sur 70 hectares de céréales et du maraîchage pour diversifier son activité. Il a obtenu le Trophée de l’agriculture de proximité lors de la dernière cérémonie organisée par la Chambre d'agriculture de Haute-Marne et le JHM.

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