Créer une lampe unique pour décorer un salon, avec une lampe industrielle ramassée dans une poubelle, c’est le pari que s’est lancé un jeune homme de Saint-Dizier (Haute-Marne) depuis 2020.
Tout a commencé avant le confinement de mars 2020. Brice Dervogne, un Bragard de 25 ans, revient en Haute-Marne après trois ans à l’étranger, en Nouvelle-Zélande puis en Australie. C’est là que le jeune homme s'est initié à la customisation de métal.
"A la base, j’ai un CAP en carrosserie et un CAP de peintre. Je m’étais dirigé vers cette formation un peu au hasard, à l’âge de 14 ans, et j’ai finalement été pris de passion pour cette façon de redonner vie à des voitures, des motos et autres accessoires de la route, raconte-t-il plein d'entrain. J’étais en roadtrip en Australie quand j’ai vu l'annonce d’un atelier qui cherchait un peintre carrossier, j’y suis allé et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, j’étais embauché."
Six mois de formation en Australie
Durant six mois, le peintre carrossier a été formé à la customisation de véhicules, plus fréquente en Australie qu’en France : "Les techniques de peinture et les résultats n’ont rien à voir avec ce qui se pratique couramment chez nous. Les couleurs sont plus vives et plus fantasques. On créé véritablement quelque chose alors qu’en France, on peint de façon plus uniforme avec des couleurs plus basiques."
Quand j’ai décidé de me lancer en Haute-Marne, il a fallu que je revoie un peu mes plans. Je ne pouvais pas faire la même chose qu’en Australie. Je n’avais pas la même clientèle.
Passionné par les vieilles voitures, le jeune homme a réfléchi à étendre son activité à la recyclerie de métal, et notamment de vieilles lampes industrielles Jieldé, lorsqu’un ami lui a demandé de remettre à neuf l’une d’entre elles. "J’ai toujours adoré les vieilles voitures et les vieux vélos, dans ma démarche écologique de faire du neuf avec du vieux, j’ai donc décidé d’étendre mon activité à la customisation d’objets anciens et notamment les lampes industrielles," explique le jeune homme.
Avant de poursuivre : "Je peux faire différents styles très modernes, vert olive laqué par exemple. Ou peindre les lampes dans des couleurs classiques comme le vert menthe clair. Et le lendemain, je vais remettre à neuf une vieille boîte de munitions, et le sur-lendemain, un cadre de vélo ancien. Je ne suis pas fermé concernant la nature de l’objet à transformer, tant qu’il est en métal ou carbone et ancien."
On peut d’ailleurs retrouver une de ses créations, un paravent fabriqué avec des chutes de métal au Green’s café à Chaumont. Une pièce faite sur-mesure pour le propriétaire des lieux et ami de Brice Dervogne.
"Aujourd’hui, je travaille beaucoup sur les lampes Jieldé, car j’ai eu un véritable coup de cœur la première fois que j’ai dû en habiller une. Je vais donc au-delà de la simple peinture. Je peux, par exemple, recréer un pied avec un ancien frein de voiture, reprendre l’électricité et utiliser notamment un système de LED. Je veux redonner vie à d’anciens objets parfois hors d’usage. Nous vivons dans une société de consommation, où il n’est pas nécessairement utile de fabriquer de nouveaux objets. Il suffit de leur redonner une nouvelle jeunesse et une nouvelle utilité", conclut le Bragard.
A l'origine, les lampes Jieldé sont des luminaires industriels à bras facilement manipulables fabriqués à Lyon dans les années 1950. Elles sont vendues minimum 250 euros. Une fois remises à neuf, Brice les vend entre 400 et 500 euros pièce à Saint-Dizier.