Replay. Cinq des sept candidats à la mairie de Saint-Dizier ont répondu aux questions d’Eric Normand. Nouveau coeur de ville, désertification médicale, démographie en baisse… on vous donne les trois thèmes à retenir de ce débat.
Pendant 30 minutes, cinq candidats ont débattu ce mercredi 11 mars, ils ont exposé une partie de leurs programmes.
Quentin Brière liste DVD de la majorité sortante « Avec vous, Saint-Dizier à de l’avenir », Jean Michel Feuillet DVD « Cap vers le futur » adjoint de la majorité sortante, Pascale Krebs (DVD) « une nouvelle impulsion pour Saint-Dizier », membre de la majorité actuelle, Laurent Daval (LREM) « Saint-Dizier demain », Jean Luc Bouzon (PC) « la gauche citoyenne, l’humain au coeur de Saint-Dizier ».
À quelques jours du premier tour des élections municipales, les candidats ont vivement débattu du coeur de ville, de la désertification médicale et de la baisse de la démographie.
1. Comment faire évoluer le coeur de ville ?
Le coeur de ville est une réussite selon Quentin Brière (DVD) : « Dix ans de projets vont sortir au fur et à mesure du prochain mandat. On aura le futur marché couvert, une nouvelle brasserie, un nouveau coeur commercial, l’extension du centre nautique, un musée qui sera dans le château ouvert aux Bragards ou encore une nouvelle médiathèque. » Un projet fait en consultant les habitants selon le candidat.
Une redynamisation du centre-ville est, en effet, nécessaire pour la candidate Pascale Krebs (DVD). « Il faut accompagner les gens qui viennent vers ce centre-ville », affirme-t-elle. Pour cela, elle mise sur le transport, « même si on développe les transports collectifs, on doit avoir une politique de parking plus stimulante, en parking gratuit ».
Pour les autres candidats, le coeur de ville n’est pas la priorité. « C’est de la poudre aux yeux, notamment le marché couvert. Avec le taux de pauvreté, comment peut-on imaginer qu’on l’ouvrira cinq jours sur sept », s’exclame Jean-Michel Feuillet (DVD).
Ce dernier souhaite favoriser la proximité avec les quartiers. « C’est bien beau de parler de 120 millions d’euros en six ans. Mais qu’est-ce qui va se passer après sur l’emploi, sur les associations, sur le sport, sur des investissements. Je voudrais que l’on arrive à avoir des quartiers où l’on répartisse de l’argent de manière équitable et pas simplement dans le centre-ville. On a l’impression que c’est une obsession. », déplore-t-il.
Pour le marché couvert, Jean Luc Bouzon (PC) souhaitait une réhabilitation à partir de l’existant : « comme ça, on gardait notre patrimoine social et économique. »
« On nous avait dit que la facture serait de 3 millions d’euros faux, la facture est passée à 5 millions d’euros », affirme le candidat. Selon lui, ça ne profite pas non plus aux entreprises locales, il dénonce « aucune entreprise bragarde n’a été retenue pour les premiers travaux du marché couvert ». « Trop de quartiers ont été oubliés à Saint-Dizier. Je proposerai donc un Conseil municipal décentralisé par quartier. On va redonner le pouvoir au peuple », explique Jean-Luc Bouzon.
Pour Laurent Daval, le candidat LREM, « le constat est clair, il y a une bétonisation impressionnante de la ville, il y a un gâchis de l’argent public qui me désole ». Il dénonce le coût de l’architecte de 1 à 2 millions pour faire de nouvelles halles. Il souhaite également favoriser les quartiers : « les habitants Bragards se sont exprimés et disent qu’on les oublie. »
2. Comment remédier à la désertification médicale ?
Les cinq candidats étaient unanimes, la ville de Saint-Dizier est effectivement touchée par des désertifications médicales. « 10.000 Bragards n’ont pas de médecin traitant », lance Laurent Daval (LREM). Il accuse la mairie actuelle de ne pas avoir anticipé cette dégradation. « C’est une mission de service public, nous nous engageons à salarier des médecins. Ceux qui voudront continuer à exercer en libéral pourront le faire ».
Pour Quentin Brière, le candidat de la majorité sortante, cette désertification s’explique par huit et dix médecins qui sont partis à la retraite ces deux dernières années, « laissant environ 12.000 patients sans médecin traitant ». Il propose d’attirer des jeunes médecins en ouvrant une maison de santé. Avec cette mesure, il explique répondre aux conditions d’exercice que demandent les jeunes médecins aujourd’hui : « travailler à plusieurs, ne pas avoir des horaires extraordinairement longs, ne pas avoir beaucoup d’administratif, etc. ».
Les maisons de santé sont également encouragées par Jean-Luc Bouzon (PC) : « à condition que cela amène du personnel nouveau, car si c’est pour déplacer un cabinet du centre-ville à l’autre bout de la ville, je ne vois pas l’intérêt ». Il souhaite également aider les jeunes originaires de la ville qui font des études de médecine, sous forme d’une bourse locale ou d’emprunts à taux zéro.
Une idée de miser sur la jeunesse pour diminuer la désertification médicale également partagée par deux autres candidats. Pour Pascale Krebs (DVD), il faut accompagner les étudiants en médecine originaire de la ville pour qu’ils reviennent une fois leurs études terminées. « Quand on est né à Saint-Dizier, que l’on vit à Saint-Dizier forcément à un moment on a envie d’y revenir », explique la candidate.
Une idée d’aller vers les étudiants en formation également partagée par Jean Michel Feuillet (DVD), il affirme qu’il « n’y a pas de solution miracle, il va falloir aller les chercher, il faut établir des contacts avec des présidents d’universités ». De plus, il affirme que la moitié des médecins qui restent ont plus de 60 ans, d’autres départs à la retraite sont donc à prévoir.
3. Comment rendre la ville plus attractive face à la chute de la démographie ?
Il y a 24.000 habitants à Saint-Dizier, en 1975 il y en avait 37.000, la baisse démographique est donc importante. C’est l’un des enjeux des candidats aux municipales. Laurent Daval, le candidat (LREM) affirme ne pas être un « fana » de l’attractivité : « je préfère avoir deux fois moins de chômeurs et garder nos jeunes plutôt que d’être attractifs ». Il propose toutefois une mesure qui passe par la formation : « j’aimerais que l’on puisse installer un IUT, qui réponde aux besoins des entreprises locales ». Son objectif serait de former une cinquantaine de jeunes chaque année.
Une formation de la jeunesse également prônée par Quentin Brière (DVD), « pour attirer nos jeunes cela passera par la qualité de vie et l’attractivité autour de Saint-Dizier coeur de ville. Vous n’avez pas une ville qui peut être attractive si le centre ville n’est pas un peu fort ». « Pour attirer notre jeunesse nous proposons de créer un campus formation et jeunesse », explique Quentin Brière.
Jean-Luc Bouzon de rétorquer : « Saint-Dizier ne se résume pas à deux rues du centre-ville. » Jean-Michel Feuillet affirme pour sa part, que l’attractivité passera par le changement de méthode et la proximité avec les gens sinon ça ne fonctionnera jamais. Le tourisme et le lac du Der serait une porte d’entrée, il rappelle que les services publics représentent 50 % des salariés. Il propose également de réaménager les friches pour favoriser la création d’emplois. L’augmentation de la démographie pourrait donc passer par les entreprises Bragardes selon ces candidats.
Jean-Luc Bouzon affirme qu’ils doivent montrer l’exemple et favoriser le locale « j’ai imprimé tout mon matériel de campagne à Saint-Dizier, il faut protéger les entreprises existantes et donner priorité aux embauches des jeunes Bargards et des jeunes de l’agglomération. »
Un candidat de la liste citoyenne « citoyen Bragards » Bernard Brouvet n’était pas présent, il est intervenu dans une vidéo d’une minute, il souhaite investir les Bragards dans la vie de leur ville et favoriser les lieux d’échanges de rencontres interculturelles et intergénérationnelles. La liste menée par Alain Cédelle (PS) : « Changeons d’ère » n’a pas pu être présente au débat et n’a pas souhaité s’exprimer.
La maire sortante Elisabeth Robert-Dehault a décidé de ne pas se représenter, c’est son directeur de cabinet Quentin Brière qui se lance dans la campagne.
Les électeurs de Saint-Dizier s’attendaient à voir Élisabeth Robert-Dehault briguer un nouveau mandat à la tête de la mairie, mais c’est son directeur de cabinet Quentin Brière qui se lance dans la campagne.
Elle ne se retire pas de la vie municipale pour autant puisqu'elle sera sa colistière en position d’être éligible. La majorité actuelle arrive divisée pour cette élection, 3 des listes qui se présentent en sont issues. Deux membres de la majorité sortante sont concurrents pour le fauteuil de maire.
Nos invités au débat sont :
68 ans ancien cadre de chez Miko, il est vice président de l’agglo mais aussi binôme d'Elisabeth Robert Dehaut au conseil départemental. Adjoint de la majorité sortante.
Pascale Krebs (DVD) : « Une nouvelle impulsion pour Saint-Dizier » - Membre de la majorité acutelle.
Il est investi par La République En Marche, professeur d’histoire-géographie au lycée St Exupéry, son local de campagne a été dégradé après une manifestation contre la réforme des retraites le 11 janvier 2020 . Il est le seul candidat investi dans le département par le parti présidentiel.
Jean-Luc Bouzon (PC) : « la gauche citoyenne, l’humain au cœur de Saint-Dizier »
69 ans conseiller d’opposition. Sa liste avait obtenu 3 sièges en 2014 avec 18,23% des suffrages.
Deux autres listes sont également en campagne. Celle d'Alain Cédelle (PS) : « Changeons d’ère » et celle composée de citoyens avec quelques anciens gilets jaunes, Bernard Bouvret (liste citoyenne) : « Citoyens Bragards » sont aussi candidats à la mairie de Saint-Dizier.
Pour suivre ce débat en direct mercredi 11 mars 2020 à 21h30 :