Sid Ahmed Ghlam présenté aux juges et mis en examen, son amie est laissée libre

Sid Ahmed Ghlam a été mis en examen vendredi et placé en détention provisoire pour un projet d'attentat au nom de l'islam contre au moins une église et pour l'assassinat d'une femme à Villejuif (Val-de-Marne).

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Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'avoir voulu attaquer au nom de l'islam au moins une église à Villejuif, avait été mis en examen vendredi, notamment pour "assassinat" et "tentative d'assassinats" en relation avec une entreprise terroriste.

Cet Algérien de 24 ans, qui avait lui-même provoqué dimanche son interpellation après avoir été blessé dans des circonstances encore inexpliquées, est également soupçonné par les enquêteurs d'avoir tué Aurélie Châtelain, une jeune femme de 32 ans. Son corps avait été retrouvé dimanche matin dans sa voiture à Villejuif, dans la banlieue du sud de Paris.

Le parquet de Paris avait prolongé jeudi la garde à vue du suspect au-delà des 96 heures habituelles en matière de terrorisme, redoutant que ce dernier n'ait des complices en liberté susceptibles de commettre un attentat. Le ministère public, qui a ouvert vendredi une information judiciaire, a requis la mise en examen de Sid Ahmed Ghlam pour "assassinat et tentative d'assassinats", "association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes d'atteinte aux personnes", le tout "en relation avec une entreprise terroriste", et diverses infractions, notamment à la législation sur les armes.

Placé en détention

Le parquet a demandé le placement en détention du suspect. Il a en revanche levé la garde à vue et laissé libre une femme de son entourage âgée de 25 ans, qui avait été interpellée mercredi à Saint-Dizier (Haute-Marne).
C'est fortuitement que Sid Ahmed Ghlam a été arrêté dimanche matin et que son projet présumé d'attaque a été contrecarré, moins de quatre mois après les attentats de Paris qui ont coûté la vie à 17 personnes, assassinées par les frères Kouachi et Amédy Coulibaly. Sid Ahmed Ghlam avait initialement appelé le Samu en raison d'une blessure par balle à la cuisse et à la rotule. Alertés, les policiers ont rapidement découvert un important arsenal dans sa voiture et à son domicile. Diverses analyses ont par ailleurs permis de relier le suspect au meurtre commis peu auparavant d'Aurélie Châtelain.

Marche blanche

Assisté de trois avocats, Sid Ahmed Ghlam devait être entendu dans la journée dans sa chambre de l'hôpital de l'Hôtel Dieu, dans le centre de Paris, par les juges antiterroristes. Son éventuel placement en détention provisoire sera décidé par un magistrat spécialisé.
Depuis dimanche, les enquêteurs tentent de déterminer les soutiens dont semble avoir bénéficié le suspect, connu des services depuis le printemps 2014 pour s'être radicalisé.
Mercredi, le procureur de la République François Molins avait indiqué qu'après avoir livré des explications "fantaisistes", le suspect s'était réfugié dans le mutisme. Il est "dans une attitude étrange" montrant une  "volonté de parler" mais "comme mû par une force l'obligeant à ne rien dire", ont indiqué des sources policières. C'est "la première fois", selon les enquêteurs, qu'est révélé en France un projet d'attentat "télécommandé à distance" par "un ou de mystérieux" hommes établis vraisemblablement en Syrie et lui ayant "ordonné clairement" de frapper des églises. "Ce type d'individu n'agit pas seul", selon le Premier ministre Manuel Valls qui a évoqué "une commande (...) pour cibler une église".

Les enquêteurs évoquent le "comportement sectaire" du jeune Algérien, ancien étudiant apparemment sans histoire d'une école d'informatique vivant dans une résidence étudiante du XIIIe arrondissement de Paris. "Il semblait littéralement sous la coupe" de ses mystérieux commanditaires, relèvent les sources. Ils lui ont indiqué où et comment se procurer l'arsenal - kalachnikovs, pistolet, gilets pare-balles - découvert par la police. Une voiture volée où se trouvait l'attirail à été retrouvée mercredi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et est passée depuis au peigne fin. Ce sont ses présumés commanditaires qui lui ont indiqué où trouver la clé du véhicule, ont raconté les sources policières.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a appelé les préfets à renforcer la "vigilance" près des églises dès samedi dans une note. Une marche blanche est prévue le même jour à Villejuif en hommage à Aurélie Châtelain.
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