Quand Madelon ...Vive le pinard. Ces deux chansons très populaires parmi les poilus sont de véritables hymnes au vin et à sa consommation. Le « saint Pinard » a connu son heure de gloire pendant la guerre, en accompagnant le quotidien des combattants.
En 1914, suite à des récoltes très abondantes, le marché du vin est saturé. Un tiers de la production nationale est réquisitionné « pour le moral des troupes ». Chaque soldat reçoit gratuitement un quart de vin par jour. Quantité doublée en 1916, et triplée en 1918. Pour transporter 15 millions d'hectolitres, une logistique phénoménale est mise en place. Des wagons acheminent le vin près du front où sont stockées des montagnes de foudres, de grands tonneaux.
Source archives :
- Pathé Gaumont
- BDIC Fonds Valois
- BNF Gallica
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©France 3
Les occasions de boire ne manquent pas, particulièrement à l'arrière où des camions bazars permettent de s'approvisionner en alcool. Le vin est un facteur d'intégration. Un moyen de calmer la peur aussi. Sa consommation est encouragée par la propagande. Le « bon pinard tricolore » est la boisson de la « civilisation française » opposée à la « barbarie germanique ». En omettant de préciser que les Allemands boivent aussi du vin ! A la fin de la guerre, le maréchal Joffre, fils d'un tonnelier, ira jusqu'à glorifier le « général Pinard » qui a aidé les poilus à remporter la victoire.
Facteur d'unité nationale, le vin est une nouveauté pour beaucoup de soldats. Particulièrement pour ceux originaires du Nord ou de l'Ouest, habitués à la bière ou au cidre. Mais cette consommation laisse des traces : au lendemain de la guerre, la consommation de vin est de 140 litres par an et par habitant.
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