Pendant la 1ère guerre mondiale, Heinrich Zille est l’un des plus célèbres peintres de la scène artistique berlinoise. Personne mieux que lui ne sait croquer les petites gens de la capitale de l’Allemagne, dans leur vie quotidienne, dans leurs souffrances de cette guerre qui n’en finit pas. Au fil des dessins, Zille montre de plus en plus d’aversion pour le conflit.
Malgré les tentatives de son père pour en faire un boucher, Heinrich Zille préfère le maniement du crayon à celui du couteau, la vue du sang le panique. Sa vocation est récompensée. Le succès arrive vite. Son sujet de prédilection, les Berlinois, de préférence dans les quartiers pauvres. Heinrich Zille observe et dessine sur le vif.
©France 3
Pendant la guerre, Zille collabore à l’hebdomadaire satirique Ulk. Chaque semaine il réalise une chronique du front publiée sous le titre "Vadding im Frankreich", Vadding en France. Ses personnages sont débonnaires, pacifiques et prennent toujours la vie au front du bon côté. A tort, ses dessins sont perçus comme glorifiant la guerre.
Pour contrebalancer cette image, Zille publie dans une revue artistique un dessin ouvertement contre le conflit : "das eisernde Kreuz". On y voit une mère désemparée avec ses enfants. Son petit garçon regarde avec curiosité la croix de fer posée sur la table, une décoration, témoignage de la bravoure du père mort au front. Une grande détresse se dégage du dessin. De quoi sera fait l'avenir de cette famillle ? De nombreuses familles se poseront la question.
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