Selon une étude, il y a une surmortalité masculine de 28% par cancer du poumon autour du centre de stockage de déchets radioactifs de l'Andra entre 1998 et 2007. Une commission locale d'information s'est tenue ce lundi soir dans un climat plutôt agité.
C'est une étude menée par Santé publique France, l'agence nationale de santé publique, qui a lancé l'alerte. Le risque de décéder d'un cancer du poumon est plus élevé chez les hommes qui vivent autour du centre de stockage de déchets radioactifs de l'Andra, à Soulaines-Dhuys, que dans le reste du département de l'Aube et de la Haute-Marne.
Cette surmortalité masculine est particulièrement significative entre 1998 et 2007, avec 28% de décès observés en plus, dans un rayon de 15 kilomètres autour du site, que dans les deux autres départements observés. "Il est à noter que l’incidence du cancer du poumon est déjà plus élevée dans l’Aube et la Haute-Marne que la moyenne nationale", précise l'étude.
Voir l'étude
Etude de Santé Publique France autour du centre de stockage de déchets de Soulaine-Dhuys
Le lien de causalité entre l'exposition aux rejets potentiels du site de stockage et le risque de cancer du poumon ne peut pas être établi "avec certitude", selon l'étude, car elle manque d'"informations sur les caractéristiques individuelles des habitants de la zone".
"Il y a un ou deux ou trois cancers dans presque toutes les maisons"
Mais cela interpelle les riverains et victimes qui se sont rassemblés en deux associations baptisés "Citoyens du coin" et "Pourquoi trop de cancers autour de Soulaines". Michel Guéritte, militant antinucléaire, estime que l'étude minimise les risques.Lui-même a mené sa propre enquête, plus artisanale mais néanmoins inquiétante : "On fait un recensement citoyen, on fait du porte à porte et on se rend compte qu'à Fuligny et à Ville-sur-Terre (communes proches de Soulaines-Dhuys), il y a un ou deux ou trois cancers dans presque toutes les maisons".
Les associations de riverains affirment qu’il y a aujourd’hui de nombreux nouveaux cas de cancers. Elles réclament une surveillance épidémiologique indépendante qui prend en compte les autres pathologies (leucémie, lymphome, cancers des os, du sein, de la thyroïde...).
Une commission de veille sanitaire devrait également voir le jour.