Une intersyndicale du Crédit-Mutuel CIC a décidé mardi d'arrêter le mouvement de grève nationale
Interview de Jean-Claude Martinez
Jean-Claude Martinez, délégué syndical FO Crédit Mutuel - CIC.
Une intersyndicale (CFDT-CFTC-CGT-FO-UNSA) du Crédit-Mutuel CIC a décidé mardi d'arrêter le mouvement de grève nationale, à l'issue d'une deuxième journée de mobilisation lancée pour une revalorisation salariale et une amélioration des conditions de travail.
Des représentants de ces cinq syndicats du CM11/CIC (onze fédérations du Crédit Mutuel et le CIC) ont été reçus par la direction qui leur a présenté "un texte avec de bonnes intentions sur les conditions de travail", mais "n'a pas retenu les demandes sur les salaires", a regretté Thierry Haag, délégué CFDT. "Les salariés repartent au boulot avec une certaine rancoeur", dit-il.
Des discussions doivent se tenir dans les prochaines semaines sur les conditions de travail, "en espérant que la direction applique enfin le mot négocier", commente Isabelle Jacob (CFDT). La direction a décidé d'une augmentation salariale de 1,2% au 1er janvier, insuffisant pour maintenir le pouvoir d'achat selon les syndicats qui réclamaient une revalorisation de 2,9%.
Ils avaient appelé pour cela à des rassemblements dans plusieurs villes, mais la mobilisation a été moins importante que le 31 janvier, en raison notamment du froid et "des pressions sur les salariés présents la semaine dernière", selon eux. Au total, la direction a enregistré mardi 7% de grévistes, "nettement" moins que la semaine dernière où le taux était de 10% selon les syndicats. Le mouvement a entraîné la fermeture de quelques agences.
Ils étaient environ 800 selon une source syndicale au siège de la principale fédération du Crédit Mutuel, 630 selon la préfecture. Mardi dernier, le cortège avait rassemblé 1.500 personnes selon les syndicats, 900 selon la police. Ils ont contourné, banderoles en main et au son de sifflets, le bâtiment de la Fédération Centre Est Europe du Crédit Mutuel et celui du CIC-Est, situés l'un en face de l'autre dans le quartier du Wacken à Strasbourg.
Les salariés de la banque fédérative ont ensuite défilé dans un froid glacial jusqu'au siège du journal Les Dernières Nouvelles d'Alsace, propriété du Crédit Mutuel. Ils ont achevé leur parcours à la préfecture où ils devaient remettre un courrier au médiateur de la République.
A Paris, ils étaient une centaine réunis dans les locaux du siège du CIC. "Au regard du 1,7 milliard de bénéfices annoncés, combien représente réellement cette augmentation de 1,2%"? (...) A peine 3% du bénéfice", a déclaré aux grévistes Robert Amiable, responsable CGT au sein du CIC Ile-de-France, estimant que les salariés devaient "être récompensés des efforts (...) faits".
Jean-Marc Coulamy (CFDT) a décrit de son côté "le ras le bol" des salariés face à la pression commerciale et les objectifs personnalisés accrus. "La banque est un métier, si on ajoute l'assurance, (la vente) d'alarmes, de téléphones, etc... les salariés abattent du boulot et il faudrait plus de reconnaissance pour le personnel". AFP