Une étude de l'Inserm menée dans 6 villes de France (dont Reims) montre de la pollution dans les écoles.
Reims : Ecoles polluées... il y a 10 ans !
Une étude de l'Inserm menée dans 6 villes de France (dont Reims) montre de la pollution de l'air dans les écoles rémoises. Au primaire, un enfant sur 3 respirerait un air malsain. Une étude à prendre toutefois avec précaution car les prélèvements ont été réalisés il y a plus de dix ans...
Au primaire, un enfant sur trois respirerait un air malsain. Les chercheurs on constaté une augmentation d'asthme et de rhinite chez les enfants. Cette étude a été menée dans 6 villes dont Reims entre 2000 et 2002. Les résultats n’ont été communiqués que tout dernièrement.
Cette étude est donc à prendre avec précaution car les prélèvements ont été réalisés il y a plus de dix ans.
Le dioxyde d'azote, les particules fines, la poussière, les feutres ou encore les produits d'entretiens polluent l'air intérieur des écoles.
Pour analyser leur impact sur la santé respiratoire des enfants, 5 médecins du CHU de Reims ont participé à l'étude de l'Inserm.
Pendant 2 ans, ils ont mené des tests d'allergies sur plus de 1.000 enfants rémois âgés de 10 ans. Mais en Champagne-Ardenne, les résultats ne sont pas alarmant
En parallèle, Atmo Champagne-Ardenne (agence régionale de contrôle de la qualité de l'air) a placé des capteurs dans une dizaine d'écoles de Reims. Ils ont pu mesurer les taux de polluants.
L'étude de l'Inserm révèle ainsi qu'un enfant sur 3 respire des substances nocives, au-delà du seuil fixé par l'OMS. Mais à Atmo Champagne-Ardenne on relativise ces résultats, car l'enquête a été menée il y a plus de 10 ans.
L'Inserm appelle donc les écoles à modifier leur système de ventilation.
Près d'un enfant sur trois évolue à l'école dans un air pas sain |
Près d'un enfant sur trois évolue à l'école dans un air qui n'est pas bon, voir nocif, selon des chercheurs qui relèvent, dans une étude sur 6.000 écoliers, une augmentation du risque d'asthmes et de rhinites allergiques quand le niveau de certains polluants est trop élevé. Les enfants, qui passent jusqu'à 80% de leur temps à l'intérieur, en grande partie à l'école, sont plus exposés aux effets sur la santé de la pollution que les adultes. Ils sont en pleine croissance, leurs bronches sont plus petites, ils ont une activité plus intense et une espérance de vie plus longue, énumère Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l'Inserm, qui a dirigé cette étude nationale, récemment publiée dans la revue spécialisée Thorax. L'étude conduite dans six villes françaises (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Marseille, Strasbourg et Reims) concernait 6.590 enfants, âgés de dix ans en moyenne, scolarisés dans une bonne centaine d'écoles primaires. La chercheuse a ainsi noté un risque accru de 19% des rhinites allergiques en présence de formaldéhyde en excès par rapport aux normes sanitaires (l'OMS et l'agence sanitaire Anses). L'augmentation du risque d'asthme allergique est de 42% quand il y a notamment un excès de fines particules (PM2,5), qui rentrent profondément dans les poumons jusqu'aux alvéoles. On sait aussi que cela a un effet sur la concentration de l'enfant. Les chercheurs ont mesuré à l'aide de pompes et capteurs les concentrations dans l'air, extérieur et intérieur, de polluants atmosphériques, tels des particules fines (PM2,5) et le dioxyde d'azote (NO2) qui proviennent essentiellement des automobiles. Ils ont également pris en compte trois aldéhydes (formaldéhyde, acroléine, acétaldéhyde) issus de produits de construction, de décoration (vernis, mousses isolantes, bois stratifié), d'entretien et même d'activités enfantines (coloriage, peintures...). Ces polluants sont des irritants qui peuvent occasionner des dommages dans les cellules et les muqueuses. Pour le formaldéhyde, on a relevé jusqu'à six fois la norme (10 microgrammes/m3 cube d'air), et même jusqu'à onze fois cette valeur à Reims. Dans ce dernier cas, la cause de la pollution était un meuble qui venait d'être acheté. Or il fallait trois mois environ pour le débarrasser de ses polluants volatiles... Les aldéhydes n'étaient présents qu'à l'intérieur des bâtiments, le reste, y compris l'ozone (O3), un polluant estival, se trouvaient à l'extérieur. Une enquête parallèle a été conduite auprès des familles à l'aide de questionnaires précis et, directement dans plus de cent domiciles, avec des mesures de polluants (dont le tabac, le mode de chauffage...) afin d'écarter ce qui aurait pu prêter à confusion. Différents facteurs interviennent sur le niveau de pollution: absence ou défectuosité de la ventilation avec filtres, état du bâtiment, travaux, proximité d'axes routiers dont les émanations sont respirées par les enfants pendant la récré... Aux Etats-Unis, en Californie, il est interdit de construire une école près des axes routiers. A Créteil, les deux écoles sont à droite et à gauche de la rocade. Alors quand l'A86 est bouchée, c'est l'excès de pollution. Et, à l'école, on ne peut pas toujours ouvrir les fenêtres pour des raisons de sécurité (étage) ou à cause de la circulation. Pour les chercheurs, il conviendrait de réduire autant que possible les sources de pollution. L'obligation d'étiqueter les produits de décoration, bientôt étendue va dans ce sens. L'obligation de contrôler la qualité de l'air dans les écoles élémentaires devra être effective avant 2015. |
10 mesures proposées à la commission européenne "pour un air propre" |
1) Les citoyens doivent pouvoir respirer un air propre. L’air est un bien commun, tout comme l'eau ou la nourriture. On a besoin d’une eau pure, d’une nourriture saine et d’un air sans pollution. 2) La pollution de l'air extérieur est une des menaces environnementales les plus importantes en Europe conduisant à des réductions significatives de l'espérance de vie et de la productivité. 3) Les particules fines et l'ozone sont les polluants les plus dangereux pour la santé. Réduire significativement leur concentration est une urgence. 4) La pollution aux abords des routes à trafic routier intense est une menace importante pour la santé qui ne peut être réglementée uniquement en prenant en compte les taux de particules fines ou d'ozone. D'autres indicateurs, tels que les particules ultrafines ou le noir de carbone dont les effets nocifs sur la santé viennent d’être observés, doivent être considérés dans les futures recherches et réglementation. 5) Les émissions ne provenant pas des pots d'échappements (freins, pneus, revêtements) sont aussi une menace pour la santé à la fois pour les utilisateurs et les personnes vivant à proximité de routes très fréquentées. 6) Les émissions de dioxyde d'azote par les moteurs diesel actuels sont plus élevées que prévues. Cela peut exposer de nombreux utilisateurs et des personnes vivant à proximité de routes très fréquentées à des pics des concentrations de ces polluants pendant des heures et des périodes où la météo ne varie pas, ce qui impacte sur la santé, bien que cela nécessite d'autres recherches. 7) Le réchauffement climatique mènera à plus de vagues de chaleur, durant lesquelles la pollution est forte. L’ozone et les particules augmentent à la suite du réchauffement, à cause des incendies entre autres. De plus les hautes températures et les polluants agissent en synergie et produisent des effets plus graves sur la santé que ceux observés avec la chaleur ou la pollution seules. 8) La combustion de la biomasse produit des polluants toxiques. Il s'agit des feux contrôlés (feux de cheminées, agricoles) et des feux non contrôlés (incendies). Il y a un besoin d'évaluer l'impact réel de la pollution provenant de ces sources dans de nombreuses régions en Europe pour mieux la contrôler. 9) Le respect des seuils limites actuels pour les principaux polluants atmosphériques en Europe ne garantit aucune protection pour la santé de ses citoyens. En fait, des effets sur la santé très graves sont observés à des concentrations des polluants bien au-dessous des seuils actuels, en particulier ceux par des particules fines. 10) Des politiques européennes pour réduire la pollution de l'air sont nécessaires pour aboutir à un air propre qui ne soit plus longtemps associé à des effets néfastes sur la santé des citoyens européens. Les bénéfices de telles politiques dépasseraient largement les couts occasionnés par les enjeux socio-économiques liés (suppression d’emplois, réduction des transports…) aux actions visant une réduction de la pollution atmosphérique actuelle. |