Une dizaine de salariés de la centrale nucléaire de Fessenheim ont rencontré lundi Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg et membre de l'équipe de campagne de François Hollande, pour protester contre les prises de position de la ville et du PS, qui demandent la fermeture de la centrale.
"On est en opposition complète, ils restent sur leurs positions", a regretté Philippe Huck, secrétaire du CHSCT et délégué CGT, après l'entrevue d'une demi-heure au centre administratif de Strasbourg. "Nous avons nos arguments techniques et ils nous font une réponse politique", a dénoncé Laurent Raynaud, lui aussi délégué CGT.
e président et candidat Nicolas Sarkozy est récemment venu sur place dire aux salariés de Fessenheim qu'il ne souhaitait pas fermer le site. En revanche François Hollande et le Parti socialiste veulent arrêter l'exploitation de la centrale haut-rhinoise, car elle est "située sur une zone sismique" et qu'elle est "la plus vieille de France".
"C'est usant de se voir opposer cet argument selon lequel la centrale est vieille: avec la visite décennale qui s'achève, plus de 300 millions d'euros d'investissements ont été faits, elle n'est plus vieille. Pour nous le PS est à court d'arguments", a également regretté Sylvain Bouillot de la CFE-CGC.
Quant au démantèlement de la centrale, qui permettrait encore "des années de travail" pour les salariés selon M. Hollande, les syndicats estiment aussi que ce raisonnement n'est pas valable. "Le démantèlement ce n'est qu'un mot. Si ça devait avoir lieu à Fessenheim ça occuperait 50 personnes, qui viendraient d'ailleurs. Aucun des emplois ne serait sauvegardé", a ajouté M. Bouillot. La centrale emploie environ 650 agents EDF, et près de 220 prestataires permanents. Les salariés ont invité M. Hollande à visiter Fessenheim pour lui prouver que la centrale est sûre. Ils n'ont pas encore reçu de réponse. Ils ont également convié Roland Ries, qui a donné son accord sans toutefois pouvoir leur garantir une visite avant les élections. AFP