France et Espace Schengen : remous au PE

La menace de sortie de la France de Schengen agite le Parlement européen

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Les chefs des principaux groupes politiques au Parlement européen ont fustigé mardi la menace du président Nicolas Sarkozy de sortir la France de l'espace Schengen, le chef de file des libéraux européens, Guy Verhofstadt dénonçant un langage pour flatter l'extrême droite.


"Qui est le candidat de l'extrême droite en France, Le Pen ou Sarkozy", a lancé l'ancien Premier ministre belge au cours d'un débat sur les résultats du dernier sommet européen.  Guy Verhofstadt a rappelé que les propos du chef de l'Etat français étaient ceux d'un candidat à l'élection présidentielle. "C'est du jamais vu, un président en exercice qui utilise ce langage", a-t-il lancé.

L'Autrichien Hannes Swoboda, chef du groupe Socialiste et Démocrate a pour sa part brandi son passeport et a ironisé sur la nécessité pour les élus européens de devoir à nouveau passer des contrôles douaniers pour se rendre à Strasbourg, siège du Parlement.  Effet collatéral, la menace d'une sortie de la France de Schengen a redonné du tonus aux opposants de Strasbourg. "700 députés sont obligés chaque mois de revenir en France, ce dont ils aimeraient se passer", a lancé le conservateur britannique Martin Callanan.

Seul le chef de file des Verts, Daniel Cohn-Bendit, a replacé les déclarations du président français dans leur contexte, à savoir la difficulté de la Grèce de contrôler une partie de sa frontière avec la Turquie, devenue pays de transit pour les candidats à l'immigration dans l'UE.

"Il faut arrêter de provoquer la Turquie avec des résolutions idiotes afin d'obtenir un accord pour qu'ils sécurisent leur frontière", a-t-il déclaré.  Pour justifier sa volonté de réformer Schengen, Nicolas Sarkozy a évoqué lundi "la frontière entre la Grèce et la Turquie", qui "n'est pas défendue", "n'est pas contrôlée, n'est pas tenue". Engagé dans une difficile campagne en vue de sa réélection face au favori socialiste des sondages, le chef de l'Etat français a ouvert dimanche deux fronts européens: le contrôle de l'immigration clandestine et la protection des industries du continent.  Il a menacé de sortir la France de l'espace sans frontières Schengen si la possibilité de sanctionner voire d'exclure un pays défaillant n'est pas créée. AFP

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