Des céréales aux rosiers, le froid a eu des conséquences désastreuses sur de nombreuses cultures en Alsace
Blé d'Alsace : l'hiver a fait des dégâts
Le gros coup de froid de février dernier a provoqué des dégâts plus importants que prévu dans les champs. Dans certains secteurs, les plantations de blé d'hiver ont été littéralement brûlées par le gel. Certains agriculteurs vont perdre la moitié de la récolte.
Le temps chaotique depuis le début de l'année n'a pas épargné de nombreuses cultures en Alsace.La douceur de janvier, suivie du froid très rude en février ont eu des conséquences désastreuses par exemple sur les fraises, l'ail, l'oignon ou encore le chou, mais aussi sur les roses
Dépêche AFP jeudi 19 avril
Les agriculteurs du Grand Est, dont les cultures ont été sinistrées par les grands froids de l'hiver, ont demandé jeudi aux autorités de reconnaître l'état de catastrophe naturelle pour pouvoir déroger à des obligations réglementaires jugées intenables.
"Entre 40% et 100% des cultures de blé, d'orge d'hiver et de colza ont été anéanties.Dès lors, nous ne pouvons satisfaire aux obligations que nous impose l'Europe,comme la rotation des cultures", a expliqué à l'AFP le secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Dominique Barrau.
Il faisait référence à des obligations qui sont la contrepartie de subventions versées par l'Union européenne, lors d'une rencontre avec les agriculteurs du Grand Est jeudi dans la Meuse. Mercredi, les représentants des agriculteurs français avaient rencontré la direction générale de l'Agriculture et du Développement rural à Bruxelles.
"Ils nous ont dit que si l'état de catastrophe naturelle était reconnu par la France, les aides européennes seraient versées même si nous ne respectons pas les conditions classiques", s'est réjoui M. Barrau, qui en appelle désormais au ministère de l'Agriculture.
"Nous savons que nous sommes soutenus par Bruno Le Maire, mais nous aimerions maintenant que les choses avancent", a-t-il ajouté.
Les fortes gelées de février puis la succession de gels et dégels, avec des amplitudes thermiques journalières de 25°C, ont considérablement sinistré les cultures de l'Est de la France, principalement en Lorraine, Alsace, Champagne-Ardenne, Bourgogne et pour une partie de la Franche-Comté.
"C'est une année exceptionnelle, du jamais vu depuis 1956", a indiqué le directeur du syndicat pour la région Lorraine, Eric Berton.
"L'automne et le début de l'hiver avaient été cléments. Nous sommes donc entrés dans l'hiver à un stade de végétation exceptionnel, sur lequel le gel s'est abattu.En moyenne, les pertes de blés et d'orge sont de 70%", a-t-il précisé. Les agriculteurs ont par ailleurs pointé du doigt le surcoût engendré par le réensemencement après la perte des cultures. AFP
Dépêche AFP mardi 17 avril
600.000 hectares de blé, de colza et d'orge, détruits par la vague de froid du mois de février, ont dû être ressemés, selon des estimations de l'Association générale des producteurs de blé (AGPB), qui demande que le gouvernement déclare l'état de catastrophe climatique.
Dans le détail, ce sont 360.000 hectares de blé tendre qui ont été retournés par les agriculteurs, 160.000 hectares d'orge d'hiver, 40.000 de colza et 40.000 de blé dur, a précisé mardi lors d'un point presse le président de l'association, Philippe Pinta.
"Ce que l'on voit sur le terrain est assez impressionnant et nous pensons que nous n'avons pas encore tout évalué. Ce sont principalement les régions de l'Est de la France qui sont touchées, la Lorraine, l'Alsace, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne et un peu le centre", a précisé M. Pinta. Dans un courrier adressé ce mardi au ministre de l'Agriculture, les producteurs demandent donc que l'état de catastrophe climatique soit éclaré. Ils souhaitent également que le versement des aides PAC, qui a lieu en principe en décembre, soit avancé au mois d'octobre pour pouvoir aider les agriculteurs, confrontés à des problèmes de trésorerie. L'AGPB note que les agriculteurs de l'est de la France, déjà durement affectés par la sécheresse du printemps 2011, connaissent de sérieux problèmes de trésorerie,dus aux charges des nouveaux semis et à un rendement de la culture de remplacement potentiellement inférieur de 30% à 50%. Pour l'AGPB, ces estimations de champs détruits ne permettent toutefois pas de tirer de conclusion sur la récolte attendue cette année. L'association estime que 20% des champs ont été ressemés en blé et le reste par de l'orge, du maïs ou des pois. En revanche, les producteurs estiment déjà que la France souffrira d'un manque de paille cet été dans certaines régions puisque même si les champs sont replantés la récolte sera moins importante.
La France est le premier producteur européen de blé.
AFP