La cellule islamiste démantelée avait stocké des éléments utiles à la fabrication d'engins explosifs
Strasbourg : le point sur le dossier terrorisme
C'est une déchirure de l'aorte qui a causé la mort de Jérémie Louis Sydney . Les résultats d'autopsie ont été rendus public aujourd'hui. Il a été tué , lors de son interpellation à Strasbourg .La cellule islamiste démantelée était d'une extrême dangerosité affirme le procureur de Paris aujourd'hui
Selon le communiqué du Procureur de la République de Strasbourg
-Louis Sidney a été atteint par plusieurs projectiles ,principalement aux membres inférieurs et supérieurs et au thorax;
-la déchirure de l'aorte constitue la blessure létale;
-un autre projectile a provoqué la fracture du fémur et la section de l'artère fémorale.
Les résultats des analyses anatomopathologique et toxicologique ne seront pas connus avant la fin du mois
Mercredi 10 octobre
La cellule islamiste démantelée au cours du week-end, qui avait stocké des éléments utiles à la fabrication d'engins explosifs, est d'une "extrême dangerosité", a affirmé mercredi le procureur de Paris
De manière exceptionnelle, les douze suspects interpellés samedi, vont voir leur
garde à vue prolongée un cinquième jour, pour "prévenir tout risque d'une attaque terroriste en France", a ajouté le procureur François Molins.
"Nous sommes clairement et objectivement confrontés à une cellule terroriste d'une extrême dangerosité", a-t-il souligné dans une déclaration à la presse.
Le procureur de Paris a également indiqué qu'à l'occasion des perquisitions menées depuis mardi soir à Torcy (Seine-et-Marne) des "éléments
utiles à la fabrication d'engins explosifs" avaient été découverts. Ces perquisitions, entamées mardi soir, ont été interrompues dans la nuit pour sécuriser les lieux et devaient reprendre mercredi matin, a dit le procureur.
Parmi les éléments découverts figurent un fusil à pompe, une arme de poing, "des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute, et des ampoules de phare, tous produits ou instruments utiles à la fabrication de ce que l'on appelle des engins explosifs improvisés", selon le procureur.
M. Molins a également annoncé que les auteurs de l'attaque à la grenade perpétrée le 19 septembre contre une épicerie casher de Sarcelles (Val d'Oise) étaient peut-être toujours en fuite.
"A ce stade des investigations, si deux des organisateurs des faits commis à Sarcelles le 19 septembre dernier semblent avoir été interpellés, il n'est pas établi que les deux individus ayant perpétré l'attentat en lançant la grenade défensive dans l'épicerie ont été appréhendés", a-t-il dit.
Face à ces éléments, le procureur a annoncé la prolongation exceptionnelle des
douze gardes à vue pour une cinquième journée. Le code de procédure pénale prévoit la possibilité d'une prolongation exceptionnelle jusqu'à 6 jours dans le cas d'"un risque sérieux de l'imminence d'une action terroriste" en France ou à l'étranger. C'est la seconde fois que cette mesure exceptionnelle est décidée depuis l'entrée en vigueur de cette mesure en 2006, a précisé M. Molins.
Perquisition dans un box
Les perquisitions à Torcy ont été entamées mardi soir dans un box utilisé par un des mis en cause chez qui avait déjà été découverte samedi une liste manuscrite d'institutions israélites. Des policiers étaient visibles dans le garage souterrain d'un immeuble de quatre étages, situé au 2, promenade de la Croix Saint-Maur, à Torcy, où a été interpellé samedi l'un des suspects, a constaté un journaliste de l'AFP.
Deux voitures de police et une dizaine de policiers étaient postés devant les entrées du parking. Plusieurs policiers en civil portant des cagoules et un véhicule banalisé se trouvaient à l'intérieur.
Deux des 12 personnes interpellées dans plusieurs villes de France avaient été arrêtées samedi dans le quartier du Mail à Torcy, un ensemble de petits immeubles de quatre étages bordés de verdure. Le premier avait été surpris par la police samedi matin, portant une arme chargée en revenant de la salle de prière, et le second dans la soirée, toujours dans le Mail.
Entendus par la police antiterroriste, les suspects "ne se montrent pas coopératifs du tout", a indiqué une source proche du dossier.
"Au cours des trois semaines qui ont précédé les interpellations des membres de
ce groupe, les surveillances, physiques et téléphoniques, ont montré qu'ils faisaient preuve, dans leur ensemble, d'une extrême mobilité, d'une extrême prudence et d'une extrême activité", a estimé une autre source proche du dossier. C'est peut-être à Torcy que se sont rencontrés une partie de ces jeunes Français, arrêtés dans l'enquête sur l'attaque à la grenade perpétrée contre l'épicerie de Sarcelles. Le leader présumé du groupe, Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, a été tué par la police lors de son interpellation samedi à Strasbourg.
Une "cellule terroriste d'une dangerosité extrême": principaux points de la déclaration du procureur de la République de Paris François Molins, au sujet de l'enquête sur la cellule islamiste démantelée le week-end dernier
DANGEROSITE EXTREME
"Nous sommes clairement et objectivement confrontés à une cellule terroriste d'une dangerosité extrême. Il convient dès lors que tout soit mis en oeuvre, en employant l'ensemble des pouvoirs qui nous sont conférés par la loi, pour que nous mettions un terme à ses agissements et prévenions tout risque de commission d'une attaque terroriste en France".
ELEMENTS UTILES A LA FABRICATION D'EXPLOSIFS
"Il a été découvert à Torcy (Seine-et-Marne), dans un box utilisé par un des mis en cause, tous les éléments utiles à la fabrication d'engins explosifs. La perquisition commencée hier soir a été suspendue après la sécurisation des lieux et a repris ce matin avec l'assistance des fonctionnaires du service central de l'identité judiciaire, la direction centrale de la police judiciaire de Lyon, fonctionnaires qui sont arrivés cette nuit d'Ecully en région lyonnaise.
Ont été découverts, outre un fusil à pompe et une arme de poing, des sacs contenant du nitrate de potassium, du soufre, du salpêtre, des récipients type cocotte-minute et des ampoules de phare, tous produits utiles à la fabrication de ce qu'on appelle des engins explosifs improvisés.
La personne utilisatrice de ce box est la même que celle au domicile de laquelle a été découverte samedi une liste manuscrite d'institutions israélites".
PROLONGATION EXCEPTIONNELLE DES GARDES A VUE
"Huit des gardes à vue ont fait, et quatre devraient faire, d'ici la fin de la matinée, l'objet d'une prolongation exceptionnelle de 24 heures ordonnée par le juge de libertés et de la détention du tribunal de grande instance de Paris statuant sur les réquisitions du parquet de Paris" (...).
"Compte tenu de ces découvertes, qui en appellent peut-être d'autres de même ordre, et de la nécessité de poursuivre les recherches visant à l'identification de l'ensemble des individus appartenant à la cellule terroriste démantelée samedi, il est apparu indispensable de poursuivre les gardes à vue actuellement en cours sous le régime spécifique prévu par l'article 706-88-1 du Code de procédure pénale. Ces dispositions prévoient que lorsqu'il existe un risque sérieux de l'imminence d'une action terroriste en France, les gardes à vue, peuvent, après l'écoulement de 96 heures être de nouveau prolongées pour une durée de 24 heures. Cette mesure peut être renouvelée une fois, le maximum de la durée de la mesure totale de garde à vue étant alors portée à 6 jours, soit 144 heures" (....).
"C'est la seconde fois que ces dispositions sont mises en oeuvre en France depuis
leur entrée en vigueur en 2006".
ATTAQUE DE L'EPICERIE CASHER DE SARCELLES
"Si deux des organisateurs des faits commis à Sarcelles semblent avoir été interpellés,
il n'est pas établi que les deux individus ayant perpétré l'attentat en lançant
la grenade dans l'épicerie ont été appréhendés".
MARDI 8 OCTOBRE
La famille de Jérémie Louis-Sidney, tué Samedi dernier lors de son interpellation à Strasbourg, voulait dans un premier temps porter plainte pour homicide volontaire. Après avoir rencontré les enquêteurs, elle a suspendu son action en justice. Mais elle réclame la transparence sur les conditions de son décès.
Lundi 9 octobre
Coup de filet antiterroriste: les 12 interpellés entendus près de Paris
Les douze personnes interpellées dans le cadre du coup de filet antiterroriste réalisé samedi dans plusieurs villes de France étaient interrogées mardi après-midi par la police antiterroriste, a-t-on appris de source judiciaire. Les douze personnes, interrogées dans les locaux de la police antiterroriste à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), sont en garde à vue depuis leur interpellation samedi.
Les gardes à vue peuvent durer jusqu'à quatre jours en matière antiterroriste, soit jusqu'à mercredi matin, quand sera ouverte une information judiciaire. Parmi les personnes interpellées figurent trois hommes arrêtés à Cannes (Alpes Maritimes) et transférés en région parisienne dans la matinée.
L'un d'eux est un Français de 19 ans, ancien espoir de football qui s'est converti à l'islam. Il connaissait Jérémie Louis-Sidney, le Français de 33 ans soupçonné d'avoir commis un attentat le 19 septembre dans une épicerie casher de Sarcelles (Val-d'Oise), mort samedi l'arme au poing lors de son interpellation à Strasbourg.
L'ex-compagne de J. Louis-Sidney transférée en région parisienne
Deux autres personnes avaient été interpellées en région parisienne. De son côté, l'ex-compagne de Jérémie Louis-Sidney, présente dans l'appartement lorsqu'il a été tué par les policiers, a été transférée dans la matinée en région parisienne, a-t-on appris d'une source proche du dossier à Strasbourg.
La jeune femme, âgée de 22 ans, avait été placée en garde à vue samedi matin au commissariat de Strasbourg après l'opération policière. Elle s'était mariée religieusement avec Jérémie Louis-Sidney et avait accouché d'une petite fille il y a un mois. Elle a affirmé qu'elle n'était plus avec le père de son enfant quand il est venu chez elle mercredi dernier.
Qui est Jérémie Louis-Sidney? par France3Alsace
LUNDI 8 OCTOBRE
Deux jours après l'opération antiterroriste menée dans les milieux salafistes radicaux (l'un des cerveaux présumés, qui se trouvait à Strasbourg a été tué lors de son interpellation), la surveillance a été renforcée autour des lieux de cultes.
A l'antenne de nos confrères de RTL, la mère de la compagne strasbourgeoise du terroriste présumé raconte comment sa fille a changé au fil des mois.
Sécurité renforcée aux abords des synagogues par France3Alsace
Interview de la mère d'une compagne par RTL
Strasbourg : au lendemain de l'opération... par France3Alsace
DIMANCHE 7 OCTOBRE
A Strasbourg, au lendemain de l'opération antiterroriste qui s'est soldée par la mort de Jérémie Louis-Sidney, c'était toujours la stupeur, aussi bien dans le quartier de l'Esplanade que chez les responsables de la communauté musulmane.
Hollande s'emploie à rassurer la communauté juive
François Hollande s'est employé dimanche à rassurer les juifs de France, dont les représentants sont venus à l'Elysée dire leur inquiétude après le démantèlement d'un groupuscule islamiste soupçonné d'une attaque antisémite le 19 septembre.
Onze personnes restaient en garde à vue dimanche. Un autre membre présumé du groupe, l'"objectif principal", Jérémie Louis-Sidney, un converti de 33 ans, a été tué, arme à la main, par des tirs de riposte policiers samedi à Strasbourg.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls renforcera "ces prochains jours, ces prochaines heures, les protections" des lieux de culte juifs, a annoncé l'Elysée, répondant à une demande de la communauté juive. Sur le perron à la sortie de la réunion avec le chef de l'Etat, le président du Conseil représentatif des Institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier a dénoncé l'"idéologie monstrueuse" d'un islam radical qu'il a comparé au nazisme.
En pleine période des fêtes de Souccot, l'inquiétude de la communauté juive a été avivée par des tirs à blanc près de la synagogue d'Argenteuil samedi soir. Le président du Consistoire Joël Mergui a exigé de "trouver une solution à un mal qui s'appelle la haine des Juifs", également dénoncée dimanche à Sarcelles, là où le 19 septembre, deux hommes, le visage dissimulé, avaient jeté une grenade dans une épicerie casher, point de départ de l'enquête. L'un d'eux était sans doute Jérémie Louis-Sidney, dont le parcours présente des similitudes avec celui du tueur au scooter, Mohamed Merah.
Né à Melun, Louis-Sidney était aussi un petit délinquant tombé dans le radicalisme islamiste. Condamné à Grasse en 2008 dans une affaire de stupéfiants, il n'était connu que depuis le printemps de la Direction centrale du Renseignement intérieur (DCRI), selon le parquet de Paris.
Cannes au centre
Décrit par la justice comme "très déterminé" et voulant "finir en martyr", cet homme vivait discrètement dans un quartier paisible de Strasbourg chez l'une de ses épouses religieuses, selon des témoins. A Cannes, il se partageait entre les domiciles de ses proches.
Ce bon vivant aimant l'alcool et la fête s'était radicalisé progressivement, se rendant notamment au Maghreb pour rencontrer des imams, selon des sources proches de l'enquête. Devenu polygame, il s'était mis à critiquer le mode de vie occidental de sa compagne cannoise, selon une source policière.
Celle-ci, pour qui Louis-Sidney était "un mec bien", a affirmé qu'elle ne savait "rien" de ses activités. Si les interpellations se sont aussi produites à Strasbourg et en Seine-et-Marne, c'est bien Cannes qui semble avoir été le centre névralgique de ce que la justice
considère comme une "cellule". (...)
Samedi, outre des armes, de l'argent liquide, les enquêteurs avaient retrouvés des testaments, dont celui de Louis-Sidney, qui laissent penser que certains se préparaient au martyre.
Les enquêteurs avaient aussi mis la main sur une liste avec des noms d'associations ou d'institutions juives. Mais pour savoir si cette cellule préparait d'autres attentats, il va falloir attendre "les investigations à venir", selon le parquet de Paris. Autre point à éclaircir: les liens des membres du groupe avec un homme peut-être parti combattre en Syrie, selon une source proche de l'enquête. Pour l'UMP, Jean-François Copé et François Fillon ont appelé au "rassemblement" et à "l'unité de la Nation" face au terrorisme.
Opération antiterroriste à Strasbourg : un mort par France3Alsace Le point avec Olivier Stephan
SAMEDI 6 OCTOBRE
Une "cellule" islamiste radicale a été démantelée samedi et l'un de ses membres, un Français de 33 ans, a été tué à Strasbourg après avoir ouvert le feu sur des policiers venus l'interpeller, le soupçonnant d'une attaque contre un commerce juif en septembre.
Onze personnes étaient en garde à vue en début de soirée
"C'est une opération très sérieuse, d'envergure, qui est lancée déjà depuis plusieurs semaines et qui vise à démanteler des réseaux terroristes", a commenté depuis Lille le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. François Hollande a dit "la détermination entière de l'Etat à protéger les Français contre toutes formes de menaces terroristes".
Des sources policières ont insisté sur la détermination et la violence de ces personnes, des Français nés dans les années 1980 et 1990: le suspect tué à Strasbourg, Jérémie Louis-Sidney, a immédiatement fait feu au Magnum 357 sur les policiers qui ont riposté, le touchant mortellement, selon les premiers éléments de l'enquête. Un policier a reçu des balles au niveau de la tête et du coeur mais a été sauvé par son matériel de protection.
Un autre membre présumé de la cellule, interpellé à Torcy, en Seine-et-Marne, était armé d'un 22 Long Rifle, "une arme prête à tirer" selon le procureur de Paris, François Molins. Cette opération est liée à l'enquête sur le jet, le 19 septembre, d'une "grenade défensive yougoslave" dans une épicerie casher de Sarcelles dans le Val-d'Oise, a précisé le magistrat. Cet attentat, qui avait fait un blessé léger, avait suscité une vive émotion dans la communauté juive, six mois jour pour jour après la tuerie de l'école juive de Toulouse, où Mohamed Merah avait tué trois enfants et un père.
finir en martyr?
Les enquêteurs ont découvert le 25 septembre sur la grenade des traces ADN correspondant à Sidney, "connu de la DCRI depuis le printemps 2012" mais que ce service n'avait "jamais entendu". Cet homme né à Melun, en Seine-et-Marne, condamné en 2008 pour trafic de stupéfiants, a été décrit par le procureur Molins a décrit comme "un délinquant converti à l'islam radical". Les autres personnes appartenant à ce que le haut magistrat a décrit comme "un réseau, quasiment une cellule", présentent des profils similaires. Trois d'entre eux ont un casier judiciaire pour des faits de droit commun.
"quatre testaments" saisis
Outre de l'argent liquide, 27.000 euros, les enquêteurs ont saisi "quatre testaments", selon M. Molins. Le procureur de Strasbourg, Patrick Poirret, a dit sa conviction que Sidney, polygame, avait "probablement la volonté de finir en martyr", en voulant pour signe qu'il "s'était rasé la barbe en arrivant à Strasbourg". Les objectifs de cette "cellule" restent toutefois obscurs. Lors de l'opération, les policiers ont retrouvé de la littérature islamiste ainsi qu'une "liste d'associations israélites en région parisienne", selon François Molins. "L'enquête devra déterminer quels étaient" ses éventuels projets terroristes.
De même, Sidney appartenait "à un groupe soupçonné, sans certitude, de vouloir rejoindre le terres du jihad", selon François Molins. "Aucun élément ne permet de penser qu'il serait allé" dans des zones de combat, a-t-il tempéré. L'attentat de Sarcelles, commis selon les témoins par deux individus vêtus de noir et portant une capuche, était intervenu dans un contexte de tensions. (...)
Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, partageait avec sa compagne strasbourgeoise un appartement dans le quartier de l'Esplanade. La jeune femme de 22 ans se trouvait avec ses deux enfants en bas âge dans une autre pièce au moment où son compagnon a ouvert le feu sur les policiers venus l'interpeller.
l'homme voyageait régulièrement
La première de ses enfants, une fillette de 6 ans, serait née d'une précédente union, selon une source policière. Il est en revanche le père du nourrisson, né il y a quelques semaines "dans l'appartement" selon les témoignages recueillis auprès des voisins. Si le couple s'était installé au printemps au 4e étage de cet immeuble des années 60 qui en compte neuf, il semble que l'homme voyageait régulièrement.
D'une part "il avait une autre famille dans le sud de la France", a précisé le procureur de Strasbourg Patrick Poirret, d'autre part il se rendait souvent à Torcy (Seine-et-Marne) où il avait "des liens familiaux". Les policiers étaient donc forcés de surveiller les allers et venues d'un individu que le chef de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ), Christophe Allain, jugeait samedi "dangereux", même s'il n'était connu que pour des affaires de drogue jusqu'alors.
"des policiers en civil" depuis plusieurs semaines
Depuis plusieurs semaines, un jeune habitant du quartier avait d'ailleurs repéré "des policiers en civil", qui venaient de plus en plus souvent. "Même hier soir, il y avait une voiture blanche au bout de la rue, ils surveillaient", a-t-il remarqué. La famille n'était pas très bien connue dans le quartier et restait discrète, ont expliqué plusieurs témoins.
La compagne, qui portait un niqab, a été interpellée et transférée au commissariat, menottes aux poignets, alors que des agents des services de la police technique et scientifique passaient l'appartement au peigne fin.
Agacé par l'intérêt des journalistes présents sur les lieux pour le voile intégral de la femme, un jeune voisin d'une vingtaine d'années a expliqué qu'elle était "musulmane pratiquante mais pas radicale", affirmant que c'était "une histoire de police (qui) n'a rien à voir avec la religion".
un quartier est "d'ordinaire paisible"
Rassemblé avec d'autres jeunes en bas de l'immeuble, il explique que le secteur de l'Esplanade est calme en général. "Il y a des incidents mais comme ailleurs à Strasbourg", dit-il. Situé entre un complexe de cinéma au sud et le centre universitaire au nord, "c'est un lieu de passage où les incidents sont provoqués surtout par des gens extérieurs au quartier", souligne le jeune homme.
L'adjoint au maire délégué à la sécurité et aux cultes Olivier Bitz tient également à souligner que le quartier est "d'ordinaire paisible". "A l'Esplanade, il n'y a pas de problématique liée au radicalisme islamiste, comme d'ailleurs nulle part à Strasbourg", explique-t-il, soulignant qu'"on se trouve dans une situation d'intervention policière dans laquelle une personne a tiré sur des policiers".
Les autres résidents, après avoir été confinés chez eux, ont pu aller et venir à leur guise en fin de matinée, sauf ceux qui habitaient l'étage concerné, a expliqué un policier en faction devant l'entrée du bâtiment. En début d'après-midi, le dispositif policier a été considérablement allégé dans le quartier. AFP
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