Le président de la République était en déplacement à Mulhouse ce mardi pour présenter ses voeux à la France solidaire
La page spéciale du journal régional
Visite de Nicolas Sarkozy à Mulhouse : la page spéciale du journal régional à midi.
C'était la 7e visite du chef de l'Etat en Alsace depuis le début de son mandat. Nicolas Sarkozy est venu présenter à Mulhouse ses voeux au monde médical et à la France solidaire.
Le président de la République, accompagné de plusieurs ministres, a d'abord visité les services du centre hospitalier de Mulhouse avant de prononcer son discours des vœux au parc Expo. Plusieurs manifestations ont été organisées en marge de cette visite. Des opposants à la politique du gouvernement ont voulu faire entendre leur voix. Dès 9 heures ce matin, les militants d'Europe Ecologie les Verts tractaient dans la rue, contre ces voeux solidaires alors que de nombreuses associations de la région sont en difficultés. Un peu après les membres de la CGT ont essayé de rejoindre la cérémonie officielle avant d'être arrêtés par les gendarmes mobiles. Enfin, une centaine de personnes issues de diverses organisations se sont rassemblées à la mi-journée place de la Réunion pour dénoncer selon leurs mots "l'hypocrisie de ces voeux solidaires".
Sarkozy promet des décisions fin janvier pour sauvegarder le "modèle social" français (AFP)
Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il prendrait, d'ici la fin janvier, "des décisions très importantes" pour sauvegarder le "modèle" français de protection sociale, mardi à l'occasion de la présentation de ses voeux à la "France solidaire" à Mulhouse. "D'ici à la fin du mois de janvier, j'aurai avec le gouvernement à prendre des décisions très importantes, certaines concerneront le financement de notre modèle social", a-t-il dit devant les représentants d'associations.
Ces décisions feront suite aux discussions avec les partenaires sociaux, qui se tiendront lors du sommet sur l'emploi, à l'Elysée le 18 janvier. "Je voudrais vous donner un chiffre: pour un salaire de 2.500 euros bruts par mois, le taux de cotisation employeurs est en France le double de de ce qu'il est en Allemagne", a-t-il observé, en allusion à la TVA sociale que le gouvernement a l'intention de mettre en place.
Selon M. Sarkozy, "la question qui nous est posée en ce début d'année 2012 est: voulons-nous, nous les Français, continuer à jouer un rôle moteur sur la scène internationale et préserver notre modèle social ou voulons-nous, les 65 millions de Français, regarder ces géants que deviennent aujourd'hui la Chine, l'Inde, le Brésil, prendre petit à petit notre place dans le concert des nations qui comptent".
"J'aime trop la France pour accepter qu'elle perde sa place dans le concert des grandes nations du monde. J'ai trop conscience de mes responsabilités vis-à-vis de vous pour accepter qu'on détruise notre modèle de protection social tout simplement parce qu'on n'aurait pas eu le courage de prendre les décisions financières qui en assurent la pérennité", a-t-il martelé. Avant son discours, le président avait visité l'hôpital de Mulhouse, où il avait été accueilli par une cinquantaine de salariés de l'usine Manurhin (fabrique de cartouches pour armes). Ceux-ci venaient témoigner leur satisfaction d'avoir été secourus par une recapitalisation de l'entreprise fin 2011 qui a permis, selon le préfet d'Alsace Pierre-Etienne Bisch, de sauver près de 140 emplois.
Sarkozy: "abroger le quotient familial aurait des conséquences dramatiques" (AFP)
Le président Nicolas Sarkozy a affirmé mardi que l'abrogation du quotient familial, proposée par le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande, aurait "des conséquences absolument dramatiques" pour la politique familiale de la France. "Abroger le quotient familial aurait des conséquences absolument dramatiques pour la politique familiale de la France", a affirmé M. Sarkozy à Mulhouse à l'occasion de ses voeux à "la France solidaire".
Selon lui, "le succès de notre politique familiale nous est envié dans tout le monde". "Je n'accepterai jamais qu'on remette en cause le quotient familial, qui est le coeur de notre politique familiale", a-t-il ajouté devant environ 2.000 personnes rassemblées dans le Parc des expositions de la ville.
"Pourquoi vouloir la détruire? Tant de choses sont à changer qui ne fonctionnent pas! Mais s'il en est une qui fait consensus, c'est la politique familiale" et celle-ci "ne doit appartenir à aucun clan mais à la France", a-t-il ajouté. "Je n'accepterai jamais qu'on remette en cause le quotient familial, qui est le coeur de notre politique familiale", a également affirmé le chef de l'Etat.
S'il est élu, François Hollande souhaite remplacer le quotient familial, qui offre un avantage fiscal croissant en fonction du nombre d'enfants et du niveau de revenu, par un crédit d'impôt qui permettrait d'atteindre les personnes non imposables.
"François Hollande proposera de remplacer le quotient familial en gardant le principe du quotient, c'est-à-dire une diminution d'impôt pour les familles, mais il faut le généraliser, le rendre plus juste, en utilisant un système de crédit d'impôt identique pour toutes les familles", avait affirmé lundi Manuel Valls, chargé de communication du candidat socialiste.
Taxe Tobin: "la France ne se contentera pas d'en parler, elle le fera" (AFP)
"J'ai vu qu'il y avait beaucoup de commentaires sur la volonté de la France de taxer les transactions financières et sur le fait de savoir si la France devait le faire seule ou avec les autres", a observé M. Sarkozy devant des représentants d'associations. "A l'évidence, la France doit le faire avec les autres. Mais si la France attend que les autres se décident pour taxer la finance, la finance ne sera jamais taxée", a-t-il affirmé.
Selon lui, "la question est donc très mal posée. La France veut mettre en oeuvre la taxation des transactions financières avec les autres. Mais la France veut que cela se fasse et pour que cela se fasse, la France ne se contentera pas d'en parler, elle le fera", a-t-il asséné. "J'ai été très heureux du soutien de Mme Merkel sur un sujet que je considère comme aussi important", a-t-il également affirmé. Lundi, le chef de l'Etat s'est rendu à Berlin pour s'entretenir avec la chancelière allemande Angela Merkel avant le sommet européen de fin janvier. Mme Merkel lui a assuré que sa volonté de taxer les transactions financières était "une bonne initiative" et qu'elle y était "personnellement favorable", même s'il n'y avait "pas de consensus" dans son gouvernement à ce sujet.
Quotient familial : la réponse de F. Hollande
Le candidat PS à l'Elysée François Hollande a affirmé mardi à la presse qu'il ne voulait "pas supprimer le quotient familial" mais "le moduler", promettant qu'il "n'enlèverait pas un euro à la politique familiale".
"Je ne veux pas supprimer le quotient familial qui est un avantage fiscal pour les Français", a déclaré M. Hollande à des journalistes dans les locaux de son nouveau QG de campagne, avenue de Ségur (VIIe).
Rectifiant les propos du directeur de la communication de sa campagne Manuel Valls, le député de Corrèze a expliqué que sa "proposition" était de "moduler le quotient familial pour qu'il puisse être plus juste pour l'ensemble des familles, pour les plus modestes qui ne le touchent pas, pour les classes moyennes qui devront en avoir un avantage plus élevé et un peu moins pour les familles très favorisées". Répondant aux critiques de la droite, il a assuré que s'il était élu à l'Elysée, il "n'enlèverait pas un euro à la politique familiale".
"Il n'est pas normal qu'aujourd'hui les familles modestes n'aient aucun avantage fiscal", a fait remarquer le candidat PS. "Il y aura beaucoup de politique familiale redistributive vers les familles des classes moyennes et modestes", a-t-il promis. "Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy continue de préférer un système très inégalitaire".
Le chef de l'Etat a affirmé mardi à l'occasion d'un déplacement à Mulhouse qu'"abroger le quotient familial aurait des conséquences absolument dramatiques pour la politique familiale de la France". "Ce serait une folie", avait-il lancé un peu plus tôt au petit-déjeuner de la majorité à l'Elysée d'après plusieurs responsables UMP qui y participaient. AFP