Le tribunal de commerce de Chaumont a prononcé ce jeudi la liquidation du fournisseur de steaks hachés surgelés SEB.
Chaumont : Seb-Cerf prononcé en liquidation
Le tribunal de commerce de Chaumont a prononcé ce jeudi la liquidation du fournisseur de steaks hachés surgelés SEB. L'entreprise était placée en redressement judiciaire après avoir été mis en cause dans l'intoxication d'enfants par une bactérie E.coli en juin.
Saint-Dizier : Eric Daouze (del. syndic) en direct
Eric Daouze - Responsable du personnel - Délégué syndical F.O. En marge de l'audience du tribunal de commerce, en charge de statuer sur la liquidation de l'entreprise ce jeudi.
L'entreprise était placée en redressement judiciaire après avoir été mis en cause dans l'intoxication d'enfants par une bactérie E.coli en juin.
Le tribunal a constaté l'absence de repreneur, au terme de la période d'observation. Deux repreneurs potentiels, qui s'étaient manifestés lors de la dernière audience devant le tribunal, se sont retirés depuis.
L’entreprise de transformation de viande, SEB-Cerf de Saint-Dizier avait perdu son principal client (LIDL) après la contamination de ses steaks par la bactérie E coli.
L'entreprise familiale, basée à Saint-Dizier (52), employait 140 salariés. Elle tournait dernièrement au ralenti avec seulement 30 à 40 personnes.
En août, l'enseigne de distribution Lidl avait rompu son contrat avec SEB, qui fournissait 60% de sa production à l'enseigne de hard-discount. Une dizaine de cas d'intoxications alimentaires à la bactérie E.coli, liés à l'épidémie du mois de juin, ont été recensés chez des enfants dans le nord de la France cet été, selon l'Agence régionale de santé (ARS). Plusieurs d'entre eux avaient consommé des steaks hachés surgelés fabriqués par SEB.
Rappel des faits :
Mercredi 15 juin / jeudi 16 juin : Huit enfants sont hospitalisés dans le nord de la France, victimes de syndrome hémolytique et urémique (ou SHU), soit une complication grave des infections digestives à bactéries Escherichia coli entérohémorragiques (« E. coli »).
Jeudi 16 juin : Après enquête, les soupçons se dirigent vers une consommation de steaks hachés congelés de marque Steak Country, distribués dans les magasins LIDL, et commercialisés par SEB-Cerf, société basée à Saint-Dizier (Haute-Marne). Les lots incriminés portant les dates limites de consommation des 10, 11 et 12 mai 2012 sont retirés du marché et rappelés. Un numéro vert est également mis en place, le 0800 802 511.
Jeudi 23 juin : Lidl a suspendu ses commandes auprès de l’entreprise SEB-Cerf, le temps que l’origine de la contamination à la bactérie « E. coli » soit précisément identifié. S’agissant du principal client de la société bragarde (plus de 50 % du chiffre d’affaires), Guy Lamorlette, son PDG, n’a d’autres choix que de devoir mettre à l’arrêt ses chaînes de production.
Samedi 25 juin : Devant cette situation dramatique, il est entendu que le patron de l’entreprise va déposer le bilan devant le tribunal de commerce de Chaumont.
Lundi 27 juin : La société SEB-Cerf est placée en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois. La liquidation a été évitée de justesse, les ventes de l’entreprise se sont effondrées depuis la mi-juin et l’éclatement de cette affaire de contamination à la bactérie « E. coli ».
Mercredi 6 juillet : Un bébé de 7 mois a été placé en réanimation au CHU de Lille, avec les mêmes symptômes que précédemment. Trois autres patients dont deux membres de sa famille souffrent des mêmes maux.
Lundi 11 juillet : La préfecture de la Haute-Marne prononce un arrêté de suspension temporaire de l’atelier de découpe de l’entreprise bragarde. Bien que les chaînes de production sont arrêtés depuis plusieurs semaines, c’est un nouveau coup dur pour les salariés de SEB-Cerf.
Mardi 19 juillet : Les contrôles lors du processus de fabrication des denrées alimentaires sont cette fois jugés satisfaisants par les services vétérinaires : la préfecture lève la suspension d’activité. Enfin une bonne nouvelle pour les employés, qui attendent avec impatience que Lidl ordonne la reprise des commandes.
Vendredi 22 juillet : Un comité d’entreprise extraordinaire se tient sur le site principal de la société. Mais la nouvelle tant attendue ne vient. Lidl ne fera connaître sa décision de reprendre ou non son contrat avec SEB-Cerf que début août. En attendant, l’entreprise tourne toujours au ralenti, la majorité des salariés a déjà liquidé leurs congés. Le site principal de SEB-Cerf ne maintient qu’entre 20 et 30 % d’activité, dans une configuration de chômage partiel.
Mercredi 10 août : Après environ deux mois d’attente, Lidl fait enfin connaître sa décision. La filiale française du géant allemand du hard discount ne reprendra pas ses commandes avec la société bragarde. Le sort des 140 salariés de l’entreprise est des plus incertains.