Strasbourg : inauguration du cimetière musulman

Le cimetière musulman de Strasbourg est le premier en France à être créé par une municipalité

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
video title

video title

Les rites funéraires chez les musulmans

Jusqu'à présent, la très grande majorité des immigrés de confession musulmane choisissait le rapatriement post-mortem dans le pays d'origine. Mais avec l'ouverture du cimetière musulman à Strasbourg, la donne va probablement changer. Il nourrit en tout cas le débat dans les familles.

Le premier cimetière musulman municipal de France a été inauguré lundi à Strasbourg, un événement applaudi par la communauté musulmane hexagonale, à l'heure où une part croissante d'entre elle souhaiterait être inhumée en France.


Cette inauguration est un événement "historique pour la communauté musulmane d'Alsace et celle de tout l'Hexagone", s'est réjoui le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui lors d'une cérémonie qui a réuni une cinquantaine de personnes malgré le froid glacial.

"Certaines municipalités n'ont hélas pas encore complètement intégré le fait que de plus en plus de musulmans souhaitent être inhumés en France" alors que "cette tendance est un signe fort d'appartenance à une communauté de destin", a-t-il dit.  Aménagé sur un terrain de plus d'un hectare dans le sud de la ville, le cimetière pourra accueillir près d'un millier de sépultures, avec une extension déjà prévue si nécessaire. Le caractère confessionnel du lieu ne saute pas aux yeux, abstraction faite d'une grande inscription sur le mur d'enceinte: "cimetière public musulman".

Mais l'orientation des sépultures vers la Mecque, les salles équipées pour les ablutions dans un petit bâtiment à l'entrée, et un espace couvert prévu pour les prières permettront aux familles qui le souhaitent de respecter les rites musulmans.  L'ouverture d'un tel cimetière à Strasbourg a été rendue possible par le droit local: la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat ne s'applique pas en Alsace-Moselle, et les pouvoirs publics peuvent intervenir dans l'organisation et le financement des cultes.

Le seul cimetière musulman connu en métropole a longtemps été celui Bobigny, ouvert dans les années 1930. Mais, créé sous statut privé, il a récemment changé de statut en devenant formellement le carré musulman du cimetière communal.  L'ouverture du cimetière de Strasbourg, qui permettra de pallier la saturation des carrés musulmans de la ville, a surtout une "valeur symbolique", a souligné le maire PS Roland Ries.

"Si l'on veut qu'une communauté religieuse se sente pleinement chez elle dans une ville, il faut lui faciliter la construction de cultes et l'enterrement de ses croyants. C'est la base même de l'intégration", a-t-il déclaré.  Plus haut représentant de l'Etat à la cérémonie, le sous-préfet David Trouchaud s'est aussi félicité de la création du cimetière. "Ce lieu permettra plus facilement aux musulmans ayant vécu en Alsace d'être inhumés sur place. Cela correspond à une tendance lourde en rapport avec la place du culte musulman dans la société française", a-t-il dit.

"En Alsace comme ailleurs, les musulmans pratiquants sont confrontés à la saturation de carrés confessionnels dans les cimetières municipaux, et sont de plus en plus contraints de faire inhumer leurs proches dans leur pays d'origine alors même qu'ils auraient souhaité les garder auprès d'eux", a-t-il expliqué.

M. Moussaoui a toutefois souligné qu'une circulaire du ministère de l'Intérieur datant de 2008 avait "apporté une réponse satisfaisante au souhait des musulmans de pouvoir inhumer leurs morts dans le respect de leur rite" en permettant la multiplication des carrés musulmans: de 70 à fin 2008, ils sont passés à plus de 200 aujourd'hui.  Etaient présents à la cérémonie les représentants des cultes catholique, protestant et israélite, ainsi que des membres de l'opposition municipale: l'ancienne maire Fabienne Keller et Robert Grossmann (UMP). La création du cimetière a été voté "à l'unanimité" du conseil municipal, a rappelé M. Ries.  AFP

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information