Strasbourg : le meeting d'Eva Joly

La candidate EELV s'est proclamée "seule candidate à porter la vision de l'Europe fédérale" dans la présidentielle

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Strasbourg : le meeting d'Eva Joly

Eva Joly s'est proclamée mercredi "seule candidate à porter la vision de l'Europe fédérale" dans la présidentielle, soutenue par Daniel Cohn-Bendit, alors que les sondages s'aggravent pour la candidate EELV qui, en pleine rumeur de retrait, est tombée à 1%.

Eva Joly s'est proclamée mercredi "seule candidate à porter la vision de l'Europe fédérale" dans la présidentielle, soutenue par Daniel Cohn-Bendit, alors que les sondages s'aggravent pour la candidate EELV qui, en pleine rumeur de retrait, est tombée à 1%.

Au Palais des Fêtes de Strasbourg devant un bon millier de sympathisants, l'eurodéputée, arrivée bras-dessus bras-dessous sur scène avec "Dany" et José Bové, a souhaité une "Europe fédérale" et "plus solidaire".  "François Bayrou qui était européen dans les précédentes élections, prône maintenant le +produire et consommer français+, Mélenchon ne croit pas en l'Europe, donc nous sommes les seuls" à "souhaiter un nouveau rêve européen", a dit la "candidate de la sortie du nucléaire", jugeant que l'Europe était un "non sujet" chez les socialistes. 

 Et d'attaquer Nicolas Sarkozy qui, en s'en prenant à Schengen, "est d'accord pour détricoter tout ce que nous avons patiemment construit pendant 60 ans pour conserver  son pouvoir". Un président-candidat qui a qualifié EELV de "forme de secte". "Si nous sommes une secte, Sarkozy, Guéant et Hortefeux, c'est le gang des postiches!", lui a répondu Yannick Jadot.

Ce meeting de Strasbourg était aussi l'occasion d'afficher les écologistes rassemblés autour des figures du mouvement et d'Antoine Waechter ("Bon vent, Eva!"), sur une terre historique des combats écologistes.  "Dany" qui n'a jamais fait mystère de ses doutes sur sa candidature, lui a donc apporté son soutien, lui qui avait mené Europe Ecologie jusqu'à 16,3% aux européennes de 2009 avec des discours enflammés sur "le rêve européen".  "Je voudrais sincèrement remercier Eva d'avoir pris sur elle d'être candidate", "elle fait avancer l'écologie politique en France", a-t-il souligné, se portant au passage candidat à une "primaire européenne" pour la présidence de la Commission européenne qu'il propose aux centristes, socialistes, écologistes et communistes de l'UE.

Malgré des divergences sur le Mécanisme européen de stabilité ("bourde historique" du PS et d'EELV, selon lui), le coprésident des Verts au Parlement européen, a ainsi fait sa part de travail dans la difficile campagne d'Eva Joly.  La candidate a en effet chuté à 1% dans le dernier sondage CSA mercredi, après avoir stagné à 2-3%. Au point que mardi, Noël Mamère s'est interrogé sur "l'intérêt" d'être présent à la présidentielle et que des rumeurs ont à nouveau percé sur son éventuel retrait.

Elle ira jusqu'au bout "même si on finit en négatif!", a ironisé un cadre EELV, jugeant qu'il n'y a, jusqu'ici, pas de risque pour François Hollande d'être absent du second tour, seule raison qui pourrait remettre en cause sa candidature.  L'intéressée l'a répété : "il y aura bien un bulletin Eva Joly" le 22 avril car "qui d'autre parle de l'Europe, de la préservation du grand hamster en Alsace?", a demandé Mme Joly, ironisant sur un Noël Mamère "pris d'une soudaine angoisse".  

Reste que beaucoup d'écologistes ont de gros doutes sur la capacité de l'ex-juge à incarner le projet et semblent déjà être passés dans l'après-présidentielle. Quel que soit son score, un gouvernement de gauche, en cas d'alternance, "aura besoin des écologistes", a ainsi estimé Daniel Cohn-Bendit, appelant au "respect mutuel des socialistes pour les écologistes".  Un consensus sur une participation au gouvernement des écologistes semble se dégager à EELV, certains la conditionnant à l'obtention d'"un vrai ministère" (agriculture, énergie).

Un Conseil fédéral d'EELV est prévu sur le sujet les 7 et 8 mai, au lendemain du deuxième tour de la présidentielle, en espérant aussi que l'accord PS-EELV soit respecté pour les législatives.  AFP

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