La fréquentation est en hausse mais le le trafic routier n'a pas été désengorgé, selon un premier bilan
Le tram-train de Mulhouse, premier du genre en France, a amélioré la fréquentation de la ligne concernée mais n'a pas réussi à désengorger le trafic routier, selon un premier bilan présenté jeudi soir après un an de fonctionnement.
La fréquentation de la ligne Mulhouse-Kruth - sur laquelle le tram-train circule depuis décembre 2010 sur sa portion la plus proche de Mulhouse -, a augmenté de 18,4% en un an, a indiqué la SNCF lors d'une réunion publique à Saint-Amarin. "Ce premier bilan est raisonnablement encourageant", a commenté Jean-Paul Omeyer, vice-président (UMP) du conseil régional d'Alsace, co-initiateur du tram-train avec l'agglomération mulhousienne.
Il s'est montré confiant quant à la possibilité d'atteindre d'ici trois ans l'objectif initial, à savoir un doublement de la fréquentation. Le tram-train, qui circule sur la voie ferrée existante avant de desservir sept stations de tramway à Mulhouse, a été voulu dès 1995 par l'actuel président de l'agglomération Jean-Marie Bockel (Gauche moderne).
Selon M. Omeyer, le tram-train a déjà atteint son objectif de capter une nouvelle clientèle en transports en commun pour voyager dans le centre de Mulhouse et pas seulement se rendre à la gare. Cet investissement de 150 millions d'euros devait aussi désengorger la vallée vosgienne de Thann, particulièrement encombrée par la circulation automobile. Mais l'équipement a été critiqué dès sa conception car il ne dessert que 22 km dans la partie inférieure de la vallée, de Thann à Mulhouse.
Les 17 km restant, de Kruth à Thann, restent une voie TER classique, dont la fréquentation n'a pratiquement pas évolué en un an. Les difficultés de circulation se sont même accrues, selon les élus et associations qui dénoncent un bilan décevant. "Pour Thann et Mulhouse, les nouvelles sont bonnes, mais dans la vallée, c'est un grave échec, alors que l'offre de trains a augmenté d'un tiers", a estimé François Tacquard, président (SE) de la communauté de communes de Saint-Amarin, commune située en zone TER.
"Nous sommes enfermés par le tram-train qui devait nous ouvrir" vers la vallée, a renchéri Jean-Jacques Weber, conseiller général (DVD) de Saint-Amarin. AFP