Le ramadan s'est achevé lundi soir. A Koenigshoffen, la fin de ce mois sacré a été l’occasion d’un repas partagé entre la communauté musulmane et les catholiques de la paroisse Saint Jean Bosco.
C'est une tradition. Depuis 1987, les musulmans du quartier strasbourgeois de Koenigshoffen invitent les autres communautés religieuses à l'iftar, la rupture du jeûne. Ce soir-là, ils avaient, au préalable, invité l'imam, le prêtre et la pasteure de la paroisse, ainsi que les fidèles de toutes les communautés, à une conférence qui avait pour thème la transmission: comment transmettre ses valeurs, comment transmettre son savoir, comment aussi transmettre sa foi. Les échanges sont animés et souriants. Entre les personnes présentes, point de gêne ou de retenue.
Il faut dire que ces différentes communautés se cotoient depuis longtemps. Ce quartier du Hohberg est un quartier populaire sorti de terre dans les années 70. A l'époque, le quartier est en partie habité par des Pieds-Noirs revenus d'Algérie et qui trouvent à Saint Jean Bosco, un point de ralliement.
Il y ensuite les immigrés venus de tout le Maghreb pour travailler dans les usines comme les Forges de Strasbourg situées à proximité. Ces derniers n'ont alors pas de lieu de culte à leur disposition.
C'est un prêtre salaisien aux idées avant-gardistes qui leur propose de venir prier dans son église, l'église saint Jean Bosco. L'édifice, moderne et discret, est depuis ce jour de 1987, divisé en deux. Le côté gauche sert de lieu de culte aux catholiques et le côté droit, de lieu de prière aux musulmans.
C'est là, qu'a lieu chaque année cette rencontre oecuménique. Après la conférence, la prière de rupture du jeûne annonce l'ouverture du buffet. Un buffet fait de dattes, de lait fermenté, de tartes et de poulet aux amandes et aux olives. Un festin généreux autour duquel tous se retrouvent, musulmans et chrétiens, une image peu commune.