Il y a deux semaines, la ZAD de Kolbsheim était évacuée, les villageois opposants au GCO refoulés, des élus victimes de gaz lacrymogènes, la forêt déboisée. Pour les habitants de cette commune de 900 âmes, ces derniers événements ont été vécus comme un traumatisme, dont ils ne sont pas remis.
A peine quelques jours après ces événements, le village semble apaisé... Moins de gendarmes, moins d'hélicoptères anxiogènes. Presque plus personne dans les rues. Les habitants sont retournés chez eux. Mais ce calme est trompeur, car derrière les portes closes, chacun tente, tant bien que mal, de retrouver un semblant de vie normale.
Dans les faits, les habitants sont en deuil. De leur forêt, de leurs arbres fruitiers, de leur confiance en une République démocratique... A Kolbsheim, tous les symptômes du deuil s'expriment : sidération, colère, déni, signes de dépression... Pourtant, malgré tout, beaucoup veulent encore croire que la route, peut-être, ne se fera pas, et que "les arbres de la forêt pourront repousser un jour".Tous sont tristes, tout le village est perturbé, et souffre.