L'alsacien tombe dans le panneau

Les premiers panneaux de rue bilingues ont été apposés il y a une trentaine d'année à Saverne, Lutterbach, Strasbourg  ou encore Mulhouse. Depuis, les choses progressent plutôt lentement même si certaines communes souhaitent accélérer la cadence.

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Les ouvriers municipaux viennent tout juste d'installer les derniers panneaux bilingues aux entrées et sorties de Gundershoffen et de ses communes associées . Et ils ne sont pas peu fiers. Le dernier panneau est celui du lieu-dit "Ingelshof", appelé aussi "d'Hell" en alsacien, c'est-à-dire, "l'enfer". Nul ne sait d'où vient ce nom ni depuis quand il est utilisé mais c'est ainsi que ses habitants ont toujours appelé leur hameau.

Victor Vogt, le maire, et son conseil municipal ont choisi de garder cette appellation parce qu'aucune autre n'avait de sens. Fraichement élu, ce maire de 32 ans, voulait rendre sa langue maternelle, qu'il maîtrise parfaitement, visible. Pour lui, les panneaux bilingues devaient être dans les deux deux langues, en français et en alsacien. "Nous avons choisi la même graphie, la même taille, pour les deux langues, à égalité, précise-t-il. Il faut respecter la langue des habitants. L'afficher à l'entrée des villages rend l'alsacien visible, il entre dans le quotidien des gens". Il y a, dans cet acte, un plaisir visible, palpable.

Les panneaux bilingues existent pourtant depuis longtemps, depuis les lois de décentralisation des années 80. 40 ans plus tard, ils sont pourtant loin de s'être généralisés en Alsace. Evelyne Troxler, ancien adjointe à la langue et culture régionales de Jean-Marie Bockel à la mairie de Mulhouse a son explication: "en 1991, nous avons posé le premier panneau bilingue, rue du Sauvage. Nous avons dû batailler et trouver un compromis au sein du conseil municipal. Le panneau en français par exemple est plus grand, celui en alsacien est en dessous et est écrit plus petit. Ce n'était pas chic à l'époque de parler l'alsacien". Cette militante de la langue, fille du célèbre poète en langue alsacienne et homme de théâtre mulhousien Tony Troxler, a bataillé et obtenu, deux ans plus tard, l'ouverture de la première classe bilingue en alsacien. Son mantra: pour exister l'alsacien doit se voir, s'entendre et s'apprendre. D'où cette idée d'écrire l'alsacien sur les murs de sa ville et la création des écoles bilingues. 30 ans plus tard, cette politique s'inscrit dans la continuité. Qu'elle soit de gauche ou de droite, la municipalité a poursuivi, avec plus ou moins d'enthousiasme cette politique. Aujourd'hui 250 panneaux de rue à Mulhouse affichent les deux langues, 136 noms supplémentaires ne demandent qu'à être affichés.

L'Olca, l'Office pour la langue et la culture d'Alsace, propose d'accompagner les communes qui souhaiteraient se lancer dans l'affichage bilingue. Elle propose un programme appelé "Ma commune dit JA! Guide pratique à l'usage des maires d'Alsace". Plus de 300 communes alsaciennes ont déjà adhéré à ce programme.

 

 

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